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BEYOND THE DUST (26/06/11)

Avant un concert efficace, un petit entretien s’imposait avec Beyond The Dust, au Divan Du Monde. Ce groupe composé de Jed (chant), Anthony D. (chant), Kory (guitare), Steeves (guitare), Ryd (basse) et Anthony T. (batterie) , nous accueille chaleureusement et chauffé à bloc pour un live parisien.

Salut les Beyond The Dust. Pouvez vous présenter le groupe ?

Anthony T. (batterie) : Beyond The Dust, c’est un groupe qui existe depuis presque un an dans sa formation actuelle. Avant, il y avait un line up différent avec une musique différente. C’était plus du death metal plus classique, mais il y a eu de gros changements depuis l’arrivée de Steeves. Ensuite, à la perte de l’un de nos guitaristes, on s’est donc dirigé vers un style plus nouveau, vers le djent. Les influences sont plus Periphery, After The Burial, des trucs comme ça. On a sorti un EP le 14 février cette année, avec la particularité d’avoir deux chanteurs.

Qu’est ce que le djent pour vous ?

Steeves (guitare) : Le djent c’est du metal progressif qui a dérivé avec des groupes comme Meshuggah, dans le sens où c’est une musique qui est vachement orientée sur une technicité rythmique et de mise en place, et cela s’est énormément démocratisé avec des groupes comme Periphery, Textures. A la base, djent, ça ne désigne pas un mot, c’est juste une onomatopée, et petit à petit, il y a toute une mouvance qui s’est faite autour de ça, animée par énormément de groupes qui donnent un style plutôt new school à ce qui se faisait avant dans le death metal/metal progressif. Quelque part, c’est un peu une rencontre entre Dream Theater et Meshuggah.

Anthony T. : C’est vraiment un mélange entre le mathcore et le progressif.

S : Même dans ce style là, on trouve plusieurs styles différents, il y a des groupes qui font de la musique très brutale comme Veil Of Maya, The Faceless, et des gens qui font de la musique plutôt atmosphérique comme Circles, Periphery.

Anthony T. : C’est une famille où tu vas retrouver plein de groupes qui ne sont pas forcement dans la même ambiance que toi, comme Sybreed, Textures, qui n’ont rien à voir à la base, et c’est plus le concept rythmique qui les regroupe.

S : Il y a le son, qui joue énormément dans ce style, dans le sens où les guitares ont un son très particulier, très froid, très saccadé. On trouvera rarement des gens qui joueront sur Marshall, Fender, qui ont un son très chaud dans ce style de musique. Donc c’est un son très coupé, et c’est ce qui fait la particularité de ce style là.

Anthony T. : Il y a aussi le fait que beaucoup jouent sur sept ou huit cordes.

Beyond The Dust, pourquoi ce nom ?

Anthony D. (chant) : Ça sonne bien ! (rires) En dehors de l’image que ça peut donner, très post apocalyptique et qu’il y a de la poussière, ça peut dégager quelque chose d’assez inspirant, quelque chose d’intéressant, même au niveau des paroles. C’est important d’avoir une thématique, de ne pas faire de musique sans une sorte d’atmosphère.

Jed (chant) : Le concept même du délire post apocalyptique est venu après avoir trouvé le nom du groupe en fait. Cela a coulé de source. Cela a pris toute son ampleur quand la musique est arrivée, avec le visuel, mais c’est c’est parti du nom du groupe. On n’est pas parti du délire post apo pour trouver le nom du groupe, ça a été l’inverse.

Quelles sont les retombées de la tournée avec Sybreed ?

Anthony D. : Ça nous a ouvert des portes pour d’autres tournées pour plus tard.

Anthony T. : Ça a fait connaitre un peu plus le groupe. Cela nous a permis de passer un cran supérieur assez rapidement. On a commencé à s’imposer dans un style assez particulier et récent qu’est le djent. Ce n’est pas le cas de la majorité des groupes en France vu qu’on n’est pas beaucoup dans ce délire là. Et donc ça nous a apporté beaucoup de crédibilité vis-à-vis des professionnels de la musique, et gagner pas mal de fans.

Ryd (basse) : C’est vrai qu’une tournée c’est une étape, car il y a vraiment peu de groupes français qui font des tournées avec des dates qui s’enchainent. Donc c’est vraiment une étape supérieure pour un groupe français.

Est ce que vous préparez un nouveau disque ?

Anthony T. : On ne sait pas encore si on prépare un album ou encore un EP. Pour l’instant, on se pose encore la question. On a déjà pas mal de nouveaux morceaux qui sont déjà en cours. On attend de voir l’évolution future de nos tournées qui arrivent à la rentrée pour voir comment se positionner là dessus. Soit sur un principe d’EP comme on avait fait là, soit clairement sur un album.

J : L’été va être propice aux nouvelles compos. On va vraiment bosser à mort sur les nouveaux morceaux, et on envisage même de tourner un clip. On prépare la rentrée qui va faire mal.

Est-ce que vous avez des projets musicaux parallèles ?

S : J’ai mon projet à côté qui s’appelle A-THINK, qui est clairement du djent, et ce qui m’a permis de me faire une petite place dans ce milieu. C’est avec un monsieur qui s’appelle Vassily et un line up à définir.

J : Je joue dans Hell Of A Ride, groupe de rock/metal, plutôt US, pêchu, avec des grosses voitures, avec comme influences Alter Bridge, Creed, Nickelback et compagnie.

Kory (guitare) : Pour ma part, j’ai un projet studio, qui sera très typé djent qui n’est pas pareil, et qui vise plus la démonstration technique pour tout ce qui est instrumental. C’est à voir pour la suite, ça reste un mystère.

R : Alors moi tout de suite ça les fait rire ! (rires) A côté je joue dans un groupe de death metal/black metal, ce que vous voulez, qui s’appelle Betraying The Martyrs et qui me prend pas mal de temps et la grande difficulté est de pouvoir gérer les deux.

Anthony D. : J’ai un projet avec Clément Rouxel, le batteur de Zuul FX, One Way Mirror et de T.A.N.K., donc on est deux et on fait des musiques très conceptuelles. (rires)

S : Tonio a dit pourri ! (rires)

Anthony T. : Comme Djej, je joue dans Hell Of A Ride, du stuntrock à fort visuel avec un gros concept à la Tarantino, en tant que batteur aussi.

R : Sinon moi je fais du triangle ! (rires)

Quels sont vos influences en général ?

Anthony T. : Je pense qu’on a tous eu une période de hard rock jusqu’au metal, neo metal, tous styles confondus. On a tous un paquet d’influences, ça va passer de Metallica à Dream Theater, Meshuggah, Pantera, c’est très large.

J : On n’a pas tous commencé par le même style de musique, mais on se rejoint tous à une certaine période.

Anthony D. : Mickael Jackson. (rires)

S : Snoop Doggy Dog. (rires)

R : 113 ! (rires)

J : On se rejoint tous sur Meshuggah, ou Periphery. Meshuggah pour le côté groove du metal et Periphery pour la démocratisation de celui-ci.

Avez-vous des projets de featuring ?

Anthony T. : Pour le moment, on ne peut pas en parler, mais on a en vue d’en faire avec des grands groupes du style dans lequel on opère.

R : Prince ? (rires)

Anthony T. : C’est en vue, mais on ne peut pas s’avancer là-dessus.

Un petit mot pour la fin ?

J : On aimerait vraiment faire en sorte que le metal français, soit enfin reconnu, ou du moins essayer, en dehors de nos frontières.

S : On est dans un style très porteur.

Anthony T. : Qui permet de ne pas se limiter à la France.

J : Il y a un talent fou en France, et il n’est pas représenté. Il n’est pas porté, et je trouve ça bien dommage.

Beyond The Dust : Et merci à RockYourLife!

Crédit photo : Pierre Gregori

Site web : beyond-the-dust.com