C’est dans une petit bar sympa de Montreuil, “Le Mange Disc”, que Poun, chanteur de Black Bomb A, nous accorde un moment avec lui après sa pause déjeuner afin de répondre à nos questions. A la veille de la sortie du cinquième album “Enemies Of The State”, c’est l’occasion d’en apprendre un peu plus sur ce dernier mais aussi de nous éclaircir quant au départ de Djag.
Pour commencer, une question que sûrement beaucoup de personnes se posent. La sortie de “From Chaos” (2009) soulignait le retour du duo tant attendu Poun/Djag. Pour le nouvel album, on apprend que Djag quitte de nouveau le groupe ainsi que l’arrivée de Shaun. Comment s’est passé ce changement, comment en etes-vous arrivés là ?
Poun (chant) : “Pourquoi l’un parti ? Mais qui est le nouveau ?” (rires) Effectivement, Djag était revenu avec nous pour “From Chaos” mais là il a décidé d’arrêter. Pas pour des raisons de mésententes entre nous, il n’y a aucun problème, on est pote et on le restera toute la vie, du moins j’espère ! En tous cas il n’y a pas de problème, simplement qu’il avait envie de faire autre chose donc c’est Shaun qui est arrivé sur cet album. On a déjà fait une quinzaine de dates avec lui après l’enregistrement pour une pré-tournée et tester quelques morceaux comme ça. Et puisqu’on parle de line up, il y a aussi Etienne qui a quitté le groupe. Lui aussi, pareil, il n’y a pas de problème, il est parti faire sa vie à l’étranger donc c’est Jacou qui le remplace sur cette tournée, le bassiste d’Ultra Vomit.
Comment se sont fait les choix de remplacement ?
P : Dans Black Bomb, il y a toujours eu énormément de changements de line up. Ca fait 18 ans qu’on existe je crois et il y a toujours eu des changement tant de guitaristes, batteurs, bassistes que de chanteurs. Ca n’a jamais été par audition, ça a toujours été par connaissance ou par affinité qu’on avait avec certaines personnes. Donc avec Shaun ça a été par affinité aussi parce qu’en faite son frère jouait dans The Exploited, ils avaient un projet parallèle commun qu’ils ont toujours d’ailleurs, Drive By Audio, et Shaun chante dedans. On était parti faire une tournée avec eux en Ecosse et ensuite eux sont venus faire une tournée en France avec nous. Quand Djag a décidé de partir ca m’a paru le plus naturel possible que ça soit lui. Pas par rapport à la voix parce que Shaun a une voix qui se rapproche plutôt de la mienne, simplement par affinité et bien évidemment pour son talent aussi. Ca n’a pas été fait pour retomber dans les critères de Black Bomb A qui est une voix grave et une voix aiguë, ce n’est pas un remplaçant pour un remplaçant. Ca n’a pas été voulu de trouver particulièrement une autre voix se rapprochant de la mienne mais en même temps j’avais envie de changer ma façon de chanter, ne pas retomber dans les mêmes pièges. Tu verras dans les morceaux, j’ai essayé de prendre une voix “grave” si on peut dire ça comme ça. Je ne pense pas pouvoir faire des bons growl de de death metalleux non plus (rires), mais j’ai essayé de faire des choses un peu différentes. Ensuite, concernant Jacou, c’est Etienne qui a enregistré le nouvel album. Jacou nous a proposé et nous a dit que ça lui ferait super plaisir de participer à l’enregistrement et bien sûr on lui a dit que nous aussi on adorerait mais on eu un petit temps de réticence. C’est vrai qu’on est une petite équipe, Etienne s’en va, c’est comme ça mais autant qu’il enregistre l’album avec nous et qu’on reste sur une bonne osmose plutôt que de faire revenir un bassiste sur la fin. Ca nous a paru naturel de le faire avec Etienne. En tous les cas, s’il reste avec Black Bomb, je suis impatient de voir ce qu’il peut donner.
De son coté Hervé est assez actif avec Loudblast. Est-ce difficile de s’accorder aux deux groupes ?
P : Lorsqu’ils ont enregistré leur dernier album l’année dernière, la tournée est arrivée très rapidement et on a décidé de ne faire aucun concert ou très peu pendant cette période, il me semble qu’on en a même pas fait du tout ! Donc il avait la place pour la sortie de leur album de tourner et comme on est chez le même tourneur c’est la facilité, c’est plus pratique pour s’arranger et s’organiser. Mais c’est vrai qu’on ne se facilite jamais vraiment la tâche, on a notre chanteur qui vient d’Ecosse, Hervé qui fait parti de Loudblast, Jacou maintenant qui lui fait parti d’Ultra Vomit. (rires) Mais tout ça c’est une question d’emploi du temps, et on va de toute façon être amené à faire des dates avec Ultra Vomit ainsi qu’avec Loudblast. Après c’est à eux d’accepter d’assurer les deux sets. On a encore jamais fait ça je crois. Mais ils ont intérêt d’être à la hauteur sinon je les vire, c’est moi qui vire tout le monde ici. (rires)
Concernant le nouvel album, peut on avoir quelques informations quant à son enregistrement ?
P : Ca s’est fait du coté de Rennes, à Guichen, au studio E Factory. Studio que Rage Tour a monté, de Nico de Tagada Jones. C’était super, à la campagne, pénard ! Ca peut faire un peu peur quand tu viens de la ville et qu’on te dit que tu vas aller t’enfermer en pleine campagne, bloqué pendant trois semaines ou un mois, tu te dis “qu’est-ce que je vais faire ?” (rires) On était bien il y avait ce qu’il fallait, c’est un beau studio. Il y avait une cuisine, de quoi dormir et au final, quand tu es avec des potes tu as besoin de sortir tous les soirs et tu es bien là où tu es !
Peut-on en savoir un peu plus concernant les sujets abordés ? On rappelle que l’artwork de l’album represente des CRS en action, est-ce qu’il y a une explication particulière ?
P : Oui, absolument, un CRS armé pendant une manif. On n’a jamais cherché à être un groupe engagé, on ne tient pas à diriger les gens vers une certaine pensée, vers un parti politique. Ce n’est vraiment pas ce qu’on recherche mais en tous cas, on dit ce qu’on pense. L’album s’appelle “Enemies Of The State” donc oui, ça peut laisser croire qu’on est engagé, peut-être même qu’on l’est mais qu’on ne le sait pas. (rires)
Un clip va être tourné sous peu. Comment le choix de la chanson s’est-il fait ? Avec qui avez-vous travaillé ? Peut on avoir un peu plus d’information concernant le rendu final ?
P : Je ne sais pas si je peux parler de la chanson qui a été choisie donc je vais éviter de m’y risquer. (rires) En tous cas, ca sera toujours Michaël Bernadat qui s’est chargé de tous nos clips sauf le dernier. Le dernier c’etait avec Wattie, le chanteur de The Exploited qui est donc le frère de Shaun. Mais donc pour celui-là on revient donc à Michaël Bennadat. Ensuite concernant la réalisation, on lui a passé la chanson et on attend son synopsis. Vu les paroles et la musique j’ai quelques petites idées mais pour l’instant on attend encore son synopsis. Mais j’espere que ça va être bien. (rires)
En consécration, l’album sera défendu en live avec une tournée qui commence dans les jours à venir. On note le coup d’envoi du coté de la Russie avant les dates françaises, y a t-il une explication particulière à ce choix ?
P : Effectivement tout ça commence le 20, et l’album ne sera donc pas encore sorti donc on va partir avec nos vinyles. Donc on commence en Russie et je pense qu’on y retournera, c’est vraiment sympa, ça nous fait une sorte de pré-tournée. On voulait faire plus de dates à la base donc c’est pour ça qu’on y retournera surement. Et il y a d’autres choses qui se préparent encore avec la Pologne, l’Allemagne et tout ça.
Pour le retour en France, une date assez particulière vous attend, peut-on en savoir plus ?
P : On reviendra pour une date à Lille mais ça va être diffèrent, ce sera pour le JP Fest, un festival en l’hommage d’un de nos potes qui est décédé. C’est un mini set avec plusieurs artistes. Ca ne sera pas un vrai concert de Black Bomb A, on sera plusieurs et ca sera dans une ambiance particulière. JP avait joué dans notre premier clip “Burn” donc on joura à coup sur celle-là par exemple, il y aura aussi Arnaud donc il montera sûrement jouer avec nous. Ca sera plus sous forme de jam avec une bonne ambiance.
Et concernant le reste de la tournée, tenant compte du Divan du Monde en novembre dernier, il n’y a par contre encore aucune date parisienne de prévu pour l’instant, peut-on encore espérer ?
P : Moi je sais qu’on est déjà en train de parler d’une date à Paris, je ne peux pas encore en parler mais c’est prévu. Je sais normalement avec qui et je sais la salle et presque la date mais je ne peux encore rien dire dans la mesure où ce ne sont encore que des options.
Avez-vous déjà des idées concernant les morceaux du dernier album qui vont être jouées au long de la tournée ?
P : Concernant la setlist, ça va devenir très compliqué parce que, comme on l’a déjà vue sur la tournée de From Chaos, il y a des morceaux que l’on ne peut pas ne pas jouer comme “Mary” ou “Police Stop The Way”, “Born To Die”, des morceaux que tout le monde réclame donc il va falloir faire un choix. Ca va û être quelque chose comme trois morceaux de chaque album et six ou sept du nouveau. Sur les quinze jours de tournée qu’on a fait après avoir enregistré, on a joué que deux morceaux du dernier, ceux du vinyl donc on est pas encore dans la phase de bosser tous les nouveaux morceaux ainsi que la setlist pour les prochaines dates.
Quels sont vos projets à venir ?
P : Pour la suite on prévoit de tourner pendant un an et demi à deux ans qui est la durée de vie moyenne d’un album aujourd’hui. On compte faire des dates à fond, en France dans un premier temps mais aussi et surtout à l’étranger. Comme je te disais tout à l’heure il y a beaucoup d’endroit où nous ne sommes toujours pas allés et auxquels on tient beaucoup comme la Pologne. Ca fait très longtemps qu’on n’est pas retourné en Allemagne, il y a aussi l’Italie, tout l’étranger en fait ! On doit retourner au Quebec en septembre aussi. Le Japon j’adorerais et jcrois que les autres aussi, ça doit être génial, d’autant plus qu’on est distribué là-bas !
Pour finir, le nom du site étant “RockYourLife!”, nous aurions voulu savoir ce qui “rock” votre vie ?
P : Je ne sais pas, ma vie. (rires) Qu’est-ce qui rock ma vie ? Tu crois que ma vie est rock n’roll ? Ah merde (rires). Non, très honnêtement je ne sais pas, le fait d’avoir ma vie. Peut être que ma vie est rock n’roll pour les autres, après quand ca devient ton quotidien, oui c’est rock n’roll mais bon. (rires)
Crédit photo : Christian Ravel
Site web : blackbomba.com