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RIVAL SONS (11/04/12)

English version

Mercredi 11 avril, nous nous rendons dans la salle parisienne de la Flèche d’Or pour la dernière date de la tournée européenne des Rival Sons. En l’espace de quelques années, ce groupe californien a réussi bien plus que certain en l’espace d’une décennie. Gros pari de jouer du rhythm & blues saturé et puissant dans une époque où règnent la musique électronique et les hits dansants samplés. Partons à la rencontre de ces hors la loi du rock qui nous ramènent dans les années 70 et nous font dire “rock n’roll is not dead !” Jay Buchanan (chant), Scott Holiday (guitare), Robin Everhart (basse) et Mike Miley (batterie) sont les Rival Sons. Avant de monter sur scène, nous avons l’honneur d’interviewer Scott, mousquetaire de la six cordes et maitre du riff du quatuor.

Salut Scott, merci de nous accorder de ton temps, comment était la tournée ?

Scott Holiday (guitare) : La tournée a été incroyable mec ! Très occupés, on a commencé par l’Angleterre, une grosse tournée de l’Angleterre avec Black Stone Cherry. Avant même que nous débarquions en Angleterre, toutes les dates étaient à guichet fermé. Ce qui est franchement cool. Ils avaient un emploi du temps assez détendu, du genre deux jours à travailler et un jour de repos ou trois jours à travailler et un jour de repos. Quand nous faisons notre tournée en tête d’affiche c’est plutôt cinq jours non stop et un jour de repos. Très occupés, tu vois. Donc, ouais, cette fois c’était plus reposant, la route était agréable. Après ça, nous sommes venus ici, en Europe, cela fait bien trois semaines maintenant. Toutes les dates de notre tournée ont soit été à guichet fermé, soit pas loin de la salle comble. C’est impressionnant dans la mesure où une partie de la tournée se déroulait pendant le vacances de Pâques. On ne s’attendait pas à avoir autant de public. Même en Norvège qui était la date la plus proche de Pâques et c’était l’un des plus gros show de la tournée. Il y avait un truc du genre 1300 ou 1400 personnes. C’était énorme.

Donc vous avez eu pas mal de bons retours avec la tournée. Es-tu satisfait ?

S : Ouais, complètement mec ! On a eu une bonne organisation et de la chance.

Es-tu content de revenir à Paris seulement six mois après votre dernier concert ici ?

S : Absolument. Nous avons passé de très bons moments à Paris. Hier soir, nous sommes allés à la soirée de lancement de la branche France du magazine Mojo. Et puis nous avons fait un peu de trucs de touristes, comme Notre Dame, la Tour Eiffel et puis nous avons mangé français… de la soupe à l’oignon, du café. C’était vraiment très bon, la soupe avec le fromage gratiné dessus et tout. De sacrés bons moments.

 

Revenons dans le vif du sujet, comment expliquerais-tu l’ascension du groupe en si peu de temps ? As-tu quelques tuyaux à donner aux groupes qui aimeraient suivre vos traces ?

S : Je pense que d’avoir confiance en soi et d’être sûrs de ce que l’on fait est probablement le ticket d’entrée dans l’accomplissement de son art. Au dessus de ça, je pense que c’est énormément de travail. Tu sais, nous n’avons pas encore d’immenses retours financiers jusqu’à présent. En ce moment, nous sommes constamment sur la route, en train de rencontrer les fans, constamment familiariser avec des gens et leur apporter tout ce que l’on peut avoir. Tu vois ce que je veux dire ? Il faut ce qu’il faut, c’est une phase à passer, mais c’est comme ça, mais la plupart du temps tout est absolument super. Je pense que tous les retours que nous avons eu nous ont beaucoup aidé. C’est un travail à temps plein. Il faut surtout bien s’entourer. Une équipe est comme un alignement de planètes pour un groupe qui cherche une brèche. Quand tu es gamin, tu ne te rends pas nécessairement compte, tu ne connais pas les rouages de l’industrie, et une fois que tu es dedans, tu comprends. Quand un groupe commence à peine à se faire connaitre, c’est comme si dix planètes s’alignaient, le diffuseur est là, le label qui pousse la com’ au bon moment, les radios sur différentes zones qui sont en accord au bon moment. En gros tous ces facteurs en mouvement.

Cool. Qu’en est-il de vos influences ? Vous avez tous un fort background musical. Je me rappelle de cette partie dans l’EPK des Rival Sons où Robin cite ses influences et il y en a tellement que l’image passe en accéléré…

S : Ha ouais, je suis à l’origine de cette partie. J’étais en train de faire le montage avec un ami qui travaille dans la vidéo. Et je me suis dit que c’est ce que l’on allait faire, parce qu’il y en avait tellement. Passer cette phase en accéléré rend le moment très drôle. Comme je pouvais voir ce que les autres membres avaient dit, ok, personne n’a cité ces références de rock incontournables. C’est donc moi qui m’y suis collé. A part ça, nous écoutons énormément de musique et ce quotidiennement. Ca va du jazz, au classique, au funk, à la soul… enfin à part le rock n’roll. Nous jouons du rock tellement brut et organique, que d’écouter un live de Miles Davis, ou un morceau de classique te permet de te laver l’esprit. Ca t’efface les idées vraiment rapidement. Nous aimons vraiment tout type de musique et bien sur le rock n’roll bien crade. Ces sons du milieu des 60’s comme Martins, les Small Faces, The Who, les Animals, tous ceux là. Nous aimons vraiment bien les trucs plus péchus.

 

Malgré le fait que votre sons soit vraiment contemporain, nous ressentons un fluide tellement classic rock à l’intérieur. Est-ce que vous vous considérez faisant partie d’un héritage ?

S : Hummm… Je ne pense pas que nous fassions partie d’un héritage, mais peut être que nous en serons. Tu sais, il y a des groupes que je vois de nos jours et je sais qu’eux ont réussi. Ils ne seront pas oubliés aisément, ils ont joué un rôle dans la lignée du rock n’roll. Ce serait prétentieux de ma part d’en penser la même chose de nous actuellement. Cependant, nous participons à ce mouvement, et nous pourrions nous placer dans une catégorie. Dans le cœur musical des gens, tu vois ce que je veux dire… Comme je l’ai dit plus tôt, il y a tellement de travail impliqué, et pas autant de retour, cela va encore plus loin… Même pour un groupe comme les Black Keys, ils ont bossé tellement dur pendant au moins dix ans, et ils ne percent que maintenant en rejoignant la programmation des grands festivals et tout. Et ayant enfin un retour sur tout leur investissement. Ils sont reconnus maintenant, mais ça n’a pas toujours été le cas. En somme, si tu n’es pas passionné, et que tu fais ça pour de mauvaises raisons, que tu ne sais pas ce que cela va t’apporter en tant que personne, en tant qu’artiste, ou en tant que mission, alors là ça devient très difficile, voir impossible.

En parlant d’héritage, vous nous offrez une sorte de blues rock brut et saturé et, ce que j’ai remarqué en écoutant vos précédent opus et “Pressure and Time”, c’est que sur cet album, vous avez développé une réelle signature sonore Rival Sons. Nous l’entendons dès le début. Est-ce que vous utilisez du matériel vintage ? Est-ce un moyen de rappeler “le bon vieux temps” aux gens ?

S : Je pense que j’ai des tonalités en tête et dans ma collection de disques que je reconnais et je peux me dire : “Ouais, c’est CE son”. J’adore ça, et ainsi de suite avec un autre groupe, une autre chanson ou encore une partie de chanson. Cette note, cette zone… Bien sûr, comme n’importe quel musicien, tu veux atteindre une espèce de quête sonique qui te chatouille dans ta vie. Donc ouais, il y a une recherche de similarités sonores. En revanche, nous ne recherchons pas l’exactitude de tonalité sur un solo, un break de batterie… C’est plutôt développer ces idées comme une toile. Beaucoup d’éléments rentrent dans le processus créatif. Nous partageons tous nos idées, c’est un melting pot dans lequel nous essayons d’atteindre différentes choses. Sinon parfois nous jouons tout simplement, avec nos superbes instruments.

Comme ta Reverse Firebird ’99 ?

S : Ouais, carrément. Sur l’album que l’on vient de terminer j’ai beaucoup joué sur une 335 de 1960 avec un Bigsby, elle est juste merveilleuse. Nous n’avons pas une tonalité précise en tête, c’était juste du genre, essayons sur différents amplis et regardons ce que ça donne. C’est ce que nous faisons toujours, on fait des expériences. Essayer d’avoir une honnêteté sonore et donner ce que nous avons de meilleur. Pour notre tournée anglaise avec Black Stone Cherry, j’ai utilisé le nouveau Orange OR 50 qui est un ampli de tueur. Un des meilleurs amplis sur lesquels j’ai joué jusqu’à maintenant.

 

Ouais ! Alors, dernier concert de la tournée ce soir à Paris. J’ai récemment vu une interview de Ben Dorcy, le plus vieux roadie du monde, qui a été sur la route avec Johnny Cash, Gram Parsons… et qui tourne encore. Il disait que la route était le plus merveilleux et le pire endroit du monde. Qu’en penses-tu ?

S : C’est très sage et vrai. Quand tu couvres autant de territoire, tu rencontres tellement de gens… ça en devient bizarre pour le groupe également. Tu es tout le temps complimenté et tout…  tu ne peux pas te permettre que ça te monte à la tête. Déjà parce que c’est ton job. Cependant, c’est effectivement merveilleux de pouvoir rencontrer toutes ces personnes, visiter des endroits superbes et voir tout un tas de trucs incroyables. Comme l’endroit où nous sommes maintenant ou voir Notre Dame et la Tour Eiffel hier, et juste aller en ville et se balader dans cette ville superbe qu’est Paris. D’un autre côté, nous avons des familles et la maison nous manque, cela met un coup au moral et devient difficile émotionnellement. Je pense que c’est pour ça que tellement de personnes ont des problèmes d’alcool et autres sur la route. Cela commence tout doucement et vers la fin de la tournée tout le monde est éclaté, usé jusqu’à la corde. Donc, ouais, cette observation est vraiment sage.

 

Dernière question de cette interview : Notre webzine s’appelle “RockYourLife!” Qu’est-ce qui rock ta vie Scott ?

S : Qu’est-ce qui rock ma vie ? Hummm… Paris rock ma vie mec ! Paris m’a rocké pas mal ces derniers jours. Je n’avais jamais réalisé le nombre de jolies filles que vous aviez ici avant de tomber dans le centre ville. Wow, ça allait de paire avec les architectures incroyables, les odeurs, les sons de la ville… Donc, ouais, Paris est rock. Je tiens à dire que les hommes français ont tout compris, ils doivent avoir un secret, parce que toutes les jolies filles que j’ai vues étaient au bras d’un homme. Ces mecs gèrent, qu’ils ne les laissent pas filer.

Merci encore Scott.

S : Merci à vous les mecs.

 

Site web : rivalsons.com