Présent en tant que première partie sur la tournée européenne de Delain, Halcyon Way est un combo américan mêlant divers influences telles que le thrash metal et le prog’ metal. Peu connu en Europe, il ne fait aucun doute qu’ils trouveront leur public ici. C’est donc avec Jon Bodan, guitariste lead du groupe, que nous avons effectué cette interview quelques jours après le concert à l’Alhambra.
Bonjour Jon, comment vas-tu ? Votre tournée en compagnie de Delain a prit fin il y a quelques jours, avez-vous appréciez cette escapade européenne ?
Jon Bodan (guitare) : Absolument, ce fut génial. Bien que la tournée soit passée rapidement, on était prêt pour jouer un autre mois encore ! Cependant, nous avons eu l’opportunité de visiter de nombreuses villes et de jouer devant beaucoup de fans.
Comme beaucoup de monde à Paris, on n’avait jamais entendu parler de ton groupe auparavant, peux-tu nous présenter Halcyon Way ?
J : Bien sûr – Halcyon Way existe depuis environ dix ans maintenant. Nous sommes d’Atlanta, en Géorgie, aux Etats-Unis d’Amérique. Nous avons trois albums à notre actif via Nightmare Records/Sony RED – “A Manifesto For Domination” (2008), “Building The Towers” (2010) et “IndoctriNation” (2011). Nous sommes nouveaux sur la scène européenne, cependant – nous avons fait une petite tournée en Grande-Bretagne en 2010 puis nous avons eu trois autres opportunités de tourner en Europe avant d’ouvrir pour Delain, mais malheureusement en raison de mes problèmes de santé, les plans ont été annulés. Donc cette tournée nous permet de renouer avec ces moments.
De quels groupes ou artistes trouves-tu l’inspiration musicale ?
J : Ce qui rend le son d’Halcyon Way si unique réside aux multiples influences rock et metal que nous avons. Avant toute chose, nous composons pour les chansons elles-mêmes; si le refrain n’est pas catchy alors on laisse tomber. La recherche d’un challenge musical est notre priorité, mais pour le public en général, avoir des chansons facilement identifiables pour chanter dessus reste une forte envie de notre coté. Donc il faut trouver le parfait équilibre entre jouer trois riffs en boucle, de façon ennuyante, avec une musique trop technique et recherchée qui nécessiterait d’avoir une diplôme avancé pour comprendre notre musique. Ayant dit cela, je suis particulièrement influencé, en tant que guitariste, par les groupes de thrash de la Bay Area; Testament, Exodus, Metallica à ses premières heures etc. Mais j’accroche aussi beaucoup à Queensryche, Fates Warning, Dream Theater et d’autres groupes comme ceux là. Puis il y a également la nouvelle vague de metalcore/death metal où l’on peut retrouver Chimaira, Daath, DevilDriver, Arsis etc. J’écoute également tout ce qui ressemble à Monster Magnet ou King’s X; du bon gros hard rock. Personnellement, j’use de nombreux styles pour m’y retrouver dans mes compos. Steve (Braun, chant) est principalement influencé par Michael Sweet (Stryper), Tony Harnell (TNT) et beaucoup d’autres. Néanmoins, il apprécie le death metal aussi et les growls, donc parfois on alterne avec des parties plus harmoniques. On adore utiliser ce procédé comme Stryper et King’s X et c’est l’un des principaux éléments de notre son. Ernie (Topran, batterie), lui, est plus dans le progressif et le black metal; donc il amène souvent de grosses parties de batterie qu’on travaille ensemble. Nous avons une belle dynamique lors de nos sessions de travail, par exemple je lui demande “joue-nous le classique et préhistorique BOOM-PAH-BOOM-PAH” et lui me répond “non, écoute plutôt ca !” en nous balançant un putain d’enchainement qui, il faut bien le dire, nous va complètement. Donc beaucoup de musiques aident à notre développement et nous influencent donc énormément, puis lorsque nous composons, la capacité de rendre le tout cohérent et mémorable refait surface.
Quel est ton point de vue vis-à-vis de la situation actuelle de Black Sabbath, pionnier du heavy metal ? (reformation, la situation de Bill Ward etc)
J : Sabbath sont les parrains du metal, et je pense que les voir continuer ainsi est cool. Je l’ai vu il y a sept-huit ans lors de leur première tournée-reformation. J’estime que la situation vis-à-vis de Bill Ward, qui a été écarté, est plutôt naze mais c’est le business actuel je suppose. Tony Iommi soigne son lymphome, ce que j’ai eu par le passé justement, et j’espère qu’il s’en sortira. La chimiothérapie n’est pas une plaisanterie et il en ressentira les effets. Mais j’ai un immense respect envers lui, persévérant pour s’en sortir; c’est tout de même “Iron Man”…
Comme le précise votre page Facebook, vos influences sont très variées. Comment faites-vous pour trouver le style de musique idéal à vos compositions ?
J : Honnêtement c’est assez naturel en fait. Chacun amène sa touche à la création et ce qui en sort, en sort ! Décrire notre style relève d’un challenge pour les personnes nous entourant, ce qui est plutôt marrant -c’est du power metal ? Non, attends il y a des growls ! C’est du thrash ? Non, le chant est clair et les harmonies sont présentes. C’est du prog ? En quelque sorte je pense. Donc c’est toujours marrant, car nous sommes comparés à des groupes comme Fates Warning parfois et à Arch Enemy dans d’autres cas. Mais nous jouons ce que nous ressentons tant que le contexte prête à faire une bonne chanson. Si l’une d’elle n’est pas satisfaisante, c’est mort !
Comment as-tu su que Halcyon Way allait ouvrir pour Delain ? Étiez-vous surpris ? Etant un groupe de symphonic metal, comparé à votre style, ce n’est pas tout à fait la même chose.
J : Lorsque j’ai su que j’étais en rémission de mon lymphome en octobre dernier, j’ai immédiatement envoyé un mail à notre management en disant “ok, trouvez nous une tournée !”. Après quelques mois, sachant que c’était la saison “off” pour les bookeurs, ils ont contacté le management de Delain et nous avons reçu une proposition pour tourner vers Noël. Delain a joué pour la première fois aux US, à Atlanta, au ProgPower festival (c’est de là que nous avons pu signer nos contrats avec labels et management), donc nous en savions un peu à leur sujet. Nous savions par avance que Halcyon Way allait être étrange sur cette tournée, car nous sommes dans un registre plus lourd que Delain, mais nous avons accepté immédiatement. Après tant de galère, il nous fallait retrouver les chemins des concerts. Nous sommes à l’aise avec n’importe quel groupe mais le travail fut plus ample que si nous devions accompagner Sabaton ou Iced Earth, nous nous sentions capables et avons tout fait pour que ca marche. C’est donc ce que nous avons fait, le set avait pour but de beaucoup communiquer avec le public. Rien ne nous a jamais été donné, donc rien de nouveau au final, nous aimons les challenges !
On a remarqué que le second guitariste n’était pas présent lors de cette tournée européenne, que s’est-il passé ? Comme dit dans notre report, l’absence d’une seconde guitare fut préjudiciable dans l’intensité de votre set.
J : Pour résumer : quelques mois avant la tournée, un guitariste nous avait rejoint. Mais quelques jours avant notre départ pour l’Europe, il quitta Halcyon Way. Du coup, j’ai dû retravailler les parties guitares et nous avons répété à quatre puis nous sommes partis à la conquête du Vieux Continent. Au final, c’était plutôt bien à quatre mais nous cherchons tout de même un second guitariste, en attendant, le quatuor continuera. Même si je compose pour les deux guitares, je préfère être épaulé sur scène; on verra comment ça évoluera !
D’ailleurs, la prestation de Steve Braun (chant) nous a totalement époustouflé ! C’est un tueur ! Il rappelle les chanteurs de prog/heavy qui combine avec classe force et délicatesse. Comment l’as-tu rencontré et comment a-t-il intégré Halcyon Way ? (car il chantait avec d’autres groupes auparavant)
J : La façon dont on connu Steve est géniale. Notre premier chanteur, Sean, a quitté le groupe six/huit mois après la sortie de “A Manifesto For Domination”. Cet album nous a pris beaucoup de temps, donc à sa sortie, le suivant était en partie prêt. Les parties de batterie étaient déjà enregistrées et Pamela Moore (Sister Mary de Queensryche’s Operation : Midcrime) devait nous rejoindre pour faire une apparition sur l’album, de même qu’une séance photo en sa compagnie. Donc Sean est parti assez soudainement alors qu’on avait plein de projets en attente. Du coup j’ai appelé un des type de Nightmare Records et lui ai demandé quelques noms, histoire de. Ils m’ont dit “tiens voila, mais ce mec là, Steve, est celui qu’il te faut”. Steve a chanté avec le groupe italien Ashent, mais le projet était partagé entre les US et l’Italie, donc pas à temps plein. Nous sommes allés le voir chanter chez lui, à Nashville, à quatre heures d’Atlanta; une audition dans les cartons. Neuf jours après le départ de Sean, Steve nous a officiellement rejoint ! C’était assez irréel de trouver un chanteur si talentueux en si peu de temps, mais voila qui est fait ! La première fois qu’il rencontra les autres gars du groupe fut lors de la session photo avec Pamela, c’est dire ! Steve porte beaucoup d’importance à la mélodie et aux harmonies, donc il correspondait bien à nos attentes. Le travail pour “Building The Tower” et “IndoctriNation” fut effectué en majeure partie avec son arrivée. Pour notre quatrième album, il pourrait s’impliquer dès le début des phases de compositions.
La tournée est finie, mais vous avez tourné un DVD chez les anglais non ? Quelques détails à ce propos ?
J : En effet, nous avons enregistré le show de Londres, à l’O2 d’Islington Academy, avec l’aide de six caméras HD. En fait, Mark Allard, réalisateur anglais, travaille actuellement sur un documentaire sur les artistes dits alternatifs. Donc il a plusieurs artistes qu’il va utiliser dans ce projet. En échange de cela, il a accepté de capter notre set, en guise de remerciement. Il s’avère que le shoot est bon et nous allons faire en sorte de le sortir assez rapidement.
Quels sont vos prochains projets ? Plus de live je suppose ?
J : Exactement, nous attendons les opportunités qui nous seront proposées, et nous avons quelques touches. Nous aimerions beaucoup trouver quelque chose d’ici la fin de l’année mais seul le management nous en dira plus. Entre temps, le travail sur le prochain album va débuter et si une tournée s’organise, le travail reprendra par la suite, tout simplement ! J’ai pas mal de démos déjà donc on va étudier tout ça ensemble, composer plus et voir ce qu’il en sortira. Je suis très impatient quant à notre prochain opus.
Sera-t-il possible de vous revoir en Europe prochainement ?
J : Absolument, pour certaines raisons, tourner en Europe est beaucoup plus facile qu’ici, chez nous aux USA. Comme je l’ai dit, nous avions eu trois possibilités de venir à Paris et en Europe lorsque j’étais malade, mais nous n’avions pas pu. Mais maintenant, nous cherchons activement à revenir en Europe le plus tôt possible !
Un dernier mot ?
J : Merci beaucoup pour votre report et pour l’opportunité de faire une interview ! Le concert à Paris fut clairement l’un des meilleurs que notre tournée, et l’accueil fut extrêmement chaleureux. Suivez nous sur Facebook afin d’être tenu de nos dernières infos, de même que sur notre site www.halcyonway.com où vous pouvez trouver nos albums dédicacés pour $20, frais d’envoi inclus ! Vous pouvez également nous retrouver dans “Rock Band” sur Xbox et télécharger les chansons de “Building The Towers” ; celles de “IndoctriNation” arrivent également. Si n’aviez pas pu venir au concert et acheter nos albums, allez voir notre site, et s’il vous plait, évitez le téléchargement illégal, c’est ce qui tue notre industrie. Merci beaucoup !
Site web : halcyonway.com