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THE ALL-AMERICAN REJECTS (22/06/12)

English version

The All-American Rejects sont de retour ! Un nouvel album en poche qui en a peut-être surpris plus d’un, ils vont donc pouvoir nous apporter quelques explications sur ce fameux “Kids In The Street“. Une nouvelle occasion au passage de les découvrir ou re-découvrir en live après une Flèche d’Or sold out et deux festivals, Main Square et Nîmes. Lancés à un niveau supérieur en accompagnant Blink 182 sur toute la tournée européenne, RockYourLife! a eu la chance de passer un petit moment avec les adorables et déjantés Tyson Ritter et Nick Wheeler.

Comment ça va ?

Tyson Ritter (chant) : On voyage bien ! (rires)

Nick Wheeler (guitare) : Ca fait deux semaines qu’on est en tournée c’est ça ? Je sais juste qu’à partir d’aujourd’hui il nous reste un mois avant qu’on retourne chez nous.

T : Bientôt, bientôt !

N : Et ça c’est cool ! Mais en tous cas ce soir ça va être vraiment sympa. On a joué dans plusieurs grandes salles aux cotés de Blink, c’etait vraiment bien, on n’a jamais joué dans des salles si grandes ici mais, ici ça risque d’être vraiment bien. Une toute petite salle, chaleureuse.

Contents d’être de retour sur Paris alors ?

N : Oui, carrément !

T : Oui, notre dernier passage était prévu en 2009 mais ça a été annulé, je ne pouvais pas chanter.

N : Mais nous voilà de retour !

Pour notre plus grand plaisir ! Vous revenez avec un nouvel album d’ailleurs, “Kids In The Street”. Les retours ont-ils été positifs ?

T : Oui ! Cet album était déjà vraiment différent pour nous en tant que groupe. On a un petit peu forcé les choses, on l’a sorti alors que pas mal de personnes s’y opposaient. On cherchait un nouveau public et on y est visiblement arrivé, aux Etats-Unis du moins. Du moins, ça correspond déjà vraiment à mes attentes alors que l’album n’est sorti qu’il y a très peu de temps. Il y a plusieurs chansons dont nous sommes vraiment fiers.

N : Quand on est allé en studio notre but était de sortir un album et c’est toujours plaisant de voir que les gens l’apprécient en tant qu’album.

T : Oui, et pas uniquement entendre des “Ah, la chanson numéro 3 est cool !” Je n’aime pas les personnes qui ne prennent qu’une chanson et ne retiennent que celle la. Quand tu es un vrai groupe, tu dois être capable de sortir un album et pas qu’une chanson bien.

 

Au passage, cet album est vraiment différent de ce que vous avez fait jusqu’à présent, un peu plus “pop” dirons-nous non ?

T : Oui, je l’adore ! Enfin “pop”, si tu prends des chansons comme “Move Along”, c’est l’une des plus pop qu’on ait jamais écrites ! Donc personnellement je ne pense pas que ça le soit plus que ça.

J’entendais par là le fait qu’on a l’air un peu plus loin du coté pop-punk des débuts, vous n’êtes pas d’accords ?

N : Les tempos sont complètement différents oui. On n’écrit plus les mêmes chansons. C’est notre évolution en tant que musiciens, on ne tient pas à faire la même chose tout le temps. Je sais que beaucoup de personnes écoutent certains groupes pour continuer à entendre la même chose, mais on ne se considère pas comme étant enfermé dans une seule et même musique.

T : On est devenu un groupe commercial un peu par accident parce que notre musique est très catchy. Mais quand on continue d’écrire comme on l’a toujours fait et que ça ne tombe pas dans cette vague trop mainstream, c’est parce qu’on n’essaie pas de se fondre dans cette masse. On n’utilise pas ce petit cocktail qui te permet de faire cette seule chanson bien, c’est un peu comme si ta mère te faisait toujours la même chose à manger ! (rires)

Sur l’artwork de “Kids In The Street” vous portez tous un masque. Pourquoi ?

T : J’ai choppé ces masques un jour à Amsterdam, j’en ai acheté peut-être 400. J’ai toujours considéré que ces masques représentaient toutes les personnes que j’ai pu être au cours de ce dernier album. Des milliers de personnes différentes. Ecrire cet album, ça été pour moi comme si j’avais essayé de passer à travers tous ces personnages pour retrouver mon vrai visage. Ca signifie quelque chose complètement différent pour chacun d’entre nous en fait, mais voilà ce que ça signifie pour moi. Ca montre les personnages différents par lesquels tu as besoin de passer avant de savoir qui tu es. La chanson “Kids In The Street” parle justement de ces moments dans la vie où tu es le plus pur et le plus libre et l’album a été écrit dans cet état d’esprit.

Tout ça semble avoir été fait avec énormément de passion, vous vous êtes énormément impliqués !

T : Oui, on peut vraiment dire que chaque partie, chaque morceau de cet album a été fait avec beaucoup de cœur. Bien plus qu’uniquement de la musique. Ca a toujours été la musique avant tout mais quand on en est arrivé là, on a trouvé une seconde chose tout à fait primordiale.

N : Pour toutes ces personnes qui achètent encore les albums, s’assoient pour les écouter en feuilletant le livret, c’est tout un package et on a l’impression d’avoir réussi à assurer tout ça cette fois.

T : On n’a pas simplement mis nos têtes sur une pochette, on a pensé à comment on allait les mettre.

 

Il y a plusieurs collaborations sur cet album. Comment avez vous décidé tout ça ?

T : Mika, c’est grâce à notre producteur commun. J’ai adoré ses albums et j’étais fasciné par ses mélodies et sa musique. Notre but était de rentrer en studio avec un producteur qui aurait une vision des choses proche de la notre ce qui explique qu’on l’ait choisit. On a donc invité Mika sur “Heartbeat Slowing Down” qui est ma chanson préférée de l’album, c’est celle qui lui ressemble le plus. J’espère que c’est celle qui se démarquera le plus et de l’avoir en guest dessus donne encore plus d’importance à la chose.

N : Je pense qu’on a vraiment essayé de réfléchir au type de voix que l’on voulait sur telle ou telle chanson. Si parfois on se dit qu’une voix de femme irait bien à cet endroit, Tyson essaiera par exemple de donner un coté plus féminin à sa voix. On ne fait pas de collaboration simplement pour rajouter des noms sur l’album, on ne se dit pas “mettons la dessus parce qu’elle est connue”. Bien sûr ça peut aider certaines personnes mais en ce qui nous concerne, on tient vraiment à garder un certain axe.

Vous avez justement commencé à parler de votre producteur, Greg Wells. Est-ce qu’on peut donc considérer qu’il a eu une certaine influence dans l’orientation plus “pop” prise sur “Kids In The Street” ?

T : Je ne pourrais pas vraiment te dire l’influence qu’a eu Greg Wells sur cet album mais je peux juste te dire que la captation a été faite de façon très propre et très pure. C’est lui qui a fait tout le piano dessus, tous les orgues etc… Et c’est simplement le meilleur musicien avec lequel j’ai pu travailler. Il peut prendre n’importe quel instrument et le faire sonner comme le meilleur instrument qui soit. Il aurait même pris un ukulélé que… Il me rend fou. (rires) C’est un musicien pour musicien, il sait ce que tu veux, il arrive à deviner ce à quoi tu penses. Ca changeait vraiment des anciennes personnes avec qui nous avons travaillé qui cherchaient plus à “produire” qu’à “construire quelque chose ensemble”. Greg nous a vraiment aidé pour arriver à tout ça.

N : Greg nous poussait vraiment à prendre une chanson et la jouer tous ensemble dans une salle afin de lui donner vie.

T : Oui, une bonne partie de l’album a été enregistrée dans des conditions live ce qui reste assez rare.

A vous entendre, The All-American Rejects a énormément évolué en tous points de vues.

N : Oui, il y a énormément de choses auxquels tu ne penses pas quand tu es un jeune groupe. Ton but est de faire de la musique encore et encore sans te soucier du reste, tu joues encore dans un garage.

T : On s’est simplement rendu compte que les anciennes personnes avec qui nous avons travaillé n’en savaient en fait pas grand chose.

Comment ca ?

T : Je fais simplement allusion aux maisons de disques. Ils ne savent plus rien maintenant. Et c’est vraiment super de pouvoir sortir vraiment ce dont tu as envie, tu comprends ?

Il me semble…

T : Avant quand tu n’avais que MTV, tu te mettais à table et tu ne mangeais que ce qu’on te servait. Maintenant tu as internet, c’est rapide et si vaste. On y a accès tellement simplement. Donc si ce que tu fais est dirigé par ces costards-cravates ça ne sera pas si vrai et pur et les kids et moi-même on sent cet effet néfaste qu’ils ont sur la musique. C’est pour ça qu’il est important à présent de pouvoir se retrouver en tant que vrai groupe plus que jamais. Tu sais quand tu confies ta musique à des labels, tu as des centaines de personnes qui bossent dessus, quand tu le fais toi-même c’est toi et uniquement toi.

 

Tu as dis que cet album allait coïncider avec la fin du monde n’est-ce pas ?

T : Oui ! Le jour où cet album explosera ça sera en même temps que la fin du monde ! (rires) Mais il nous reste encore quelques belles semaines devant nous donc essayons d’en profiter ! (rires)

N : Mais moi je vais survivre !

T : Ok, Nick survivra à la fin du monde !

Mais, vous y croyez vraiment à tout ça au fond ?

T : Ah non ! J’aime penser que ça arriverait vraiment. C’est bizarre non ? J’aimerais voir le ciel s’écrouler ! Je veux dire, je souhaite de mal à personne ni rien mais ça serait tout de même fou de voir quelque chose de si fantastique. Ca serait quand même super cool de se dire “Attend, il reste cinq minutes ? Je me fumer une petite cigarette et profiter de tout ça une dernière fois”, prendre un bon petit cocktail. Pourquoi ne pas prendre quelques sédatifs pour être sur de ne pas avoir mal mais, ca serait cool !

Changement total de sujet mais, Tyson, en plus de t’investir dans ta musique tu as une association caritative, tu voudrais peut-etre nous la présenter ?

T : DontHateOnHaiti.org ! Je me suis réveillé un matin pour voir cette horreur à la télé et deux semaines plus tard tout le monde est passé à autre chose alors que des milliers de personnes se sont retrouvés totalement anéantis par cette catastrophe. Avec une autre association, charitywater.org, on a réussi à réunir près de 30 000 $ de dons. C’est juste génial, je suis juste un gamin d’Oklahoma et je me suis simplement dit “Prends conscience”.

Belle action ! En revenant à la musique, vous revenez de tournée avec Blink 182. Comment c’était ?

T : Incroyable, la plus grosse tournée européenne qu’on n’ait faite. On était vraiment excité de faire tout ça !

 

Toutes ces grandes salles pour finir ici ce soir, qu’est-ce que ça change pour vous au final ?

N : Ca fait des années qu’on vient là et qu’on joue dans ce type de salles, c’est super. J’adore jouer devant des grandes salles mais, c’est toujours plus sympa dans les petites et jouer deux fois plus longtemps.

T : Rien que pour se sentir plus proche du public. Quand tu joues dans les grandes salles c’est comme si tu parlais à un ensemble alors que ce soir, je peux choisir quelqu’un dans le public et commencer à lui parler. Je peux rien que le regarder dans les yeux et ressentir quelque chose. Je préfère ce type de salle parce que c’est un peu comme l’église. Un peu plus comme un lieu de culte. J’aime bien cette vision, plus une sorte de religion quand c’est une grande salle, plus un culte quand c’en est une petite ! Un lieu de culte où on sacrifie des vierges et des moutons ! (rires)

Vous jouez aussi sur plusieurs festivals. En plus de la différence entre grandes et petites salles, qu’est-ce que ca change pour vous de jouer en festival ?

N : C’est un peu comme la guerre ! Tout le monde est complètement différent, tu ne sais jamais sur quoi tu vas tomber !

Vous jouez donc ce soir en salle et il vous reste deux festivals en France si je ne m’abuse (Main Square et Nîmes). Que pensez-vous du public français ?

T : Il est vraiment cool mec ! On a toujours eu un très bon accueil !

 

Pour finir, notre webzine s’appelle “RockYourLife!”. Qu’est-ce qui rock ta vie ?

N : On pourrait juste te dire, de faire ce qu’on fait actuellement. Mais au final quelque chose de plus simpliste comme de pouvoir prendre une douche et son café chaque jour.

T : Cette interview sera publiée sur internet ou sur papier ?

Sur internet, pourquoi ?

T : Seulement en français ?

Au moins en français oui !

T : Alors dans la version française tu mettras que ma petite amie du lycée m’a brisé le cœur. Dans la version anglaise, tu mettras un thé anglais ! (rires) Je ne suis pas quelqu’un qui ne se porte que sur le physique mais, les filles ici… C’est comme si la beauté avait été réservée aux françaises et c’est vrai !

N : Mais oui, la nourriture est meilleure, les filles sont plus jolies !

T : C’est peut-être pour ça en fait, mieux tu manges plus les filles sont jolies ! (rires) Les gens sont adorables ici, à tous les niveaux, mieux qu’ailleurs !

 

 

Crédit photos : Jennifer Wagner

 

Site web : allamericanrejects.com