Alors que le single “Unbreakable” vient tout juste de sortir, RYL! s’est entretenu avec Jens Johansson à propos du prochain album de Stratovarius : “Nemesis”.
Bonjour Jens, bonne année ! Comment vas-tu ?
Jens Johansson (claviers) : Merci, tout va très bien !
Heureux d’être à Paris ?
J : Oui bien entendu ! Il fait un peu frais dans cette pièce d’où cette accumulation ridicule de vêtements sur moi.
Votre prochain album “Nemesis” sera disponible dans un mois, mais avant sa sortie, il y a le single “Unbreakable”, qui sort la semaine prochaine. Pourquoi avoir choisi cette chanson là pour le single ?
J : Bonne question. Nous l’avons choisi car quelqu’un nous l’a conseillé; que ce titre serait parfait pour le single. Lorsque nous avons commencé à composer et à enregistrer cet album, nous avons eu l’idée suivante : pourquoi ne pas laisser un programmateur de radio, choisir quelle chanson serait le prochain single. Il y a une radio finlandaise qui s’appelle Radio Rock, spécialisée dans le metal, et Timo est très pote avec ceux qui définissent les tracklists. Lorsque le mixage était fini, et après quelques bières, Timo leur a fait écouter l’album et ce type nous a suggéré cette chanson; c’est un choix purement destiné à la diffusion radio. De plus, ce qui est intéressant est que deux jours auparavant nous étions en Espagne, parlant à un autre journaliste radio et celui-ci a dit “ouais, j’ai vraiment adoré cette chanson et celle-ci”, il a choisi les deux mêmes que le mec en Finlande. On était plutôt étonné; je suppose que toutes ces personnes pensent de la même façon, un constat assez intriguant.
Matias a dit, à propos de cette composition, qu’elle avait un sens très personnel pour lui, autour des paroles.
J : Oui, je pense qu’elles le sont toutes ainsi.
Peux-tu nous en dire plus, concernant le message même de ce titre ?
J : Durant la phase de mixage, vu qu’il s’en occupait, je l’ai appelé “bon sérieusement, qu’est-ce qu’elles racontent tes paroles ?“. Il m’a donc rapidement résumé et m’a demandé de m’occuper du communiqué de presse. En gros, il traite de la vie, de profiter des moments présents, surtout lorsqu’il y a quelqu’un de spécial de ta vie… Cela englobe tout ce que nous pouvons vivre quotidiennement; mais c’était il y a quelques mois, je l’ai peut-être bien compris ou alors, au final, pas du tout.
Nous l’avons écouté de nombreuses fois et l’avons trouvé très sympathique. Cependant, on a remarqué qu’il n’y avait pas de solo, plutôt inattendu disons. Etait-ce voulu ou la chanson fut simplement composée ainsi ?
J : Dans ce cas-là, je ne sais pas vraiment. Je pense qu’il est ennuyeux, parfois, de sans cesse utiliser la formule où il doit toujours y avoir un solo. Peut-être que pour lui, la partie guitare, juste avant que le refrain n’arrive, corresponde à une sorte de solo. Les notes n’atteignent certes pas les aigues, mais ce riff n’est présent qu’à cet endroit-là uniquement. Juste un riff assimilable à un solo.
Il y a également quatre autres titres sur “Unbreakable”, issus des précédents albums, pourquoi ces titres en particulier ?
J : On était en plein mastering et le label nous a appelé “on s’occupe de toute la paperasse autour du single, quelles devraient être les autres chansons choisies ?“. Le seul critère que j’avais en tête, était de choisir des titres issus d’albums sortis sous le même label, à savoir : “Infinite”, “Intermission”, “Elysium” et “Polaris”. Vu que “Unbreakable” était un titre destiné à passer à la radio, j’ai fait en sorte de déterminer lesquelles pourraient être type “radio”, sachant qu’aucun de ces titres ne furent des singles. J’ai fait la liste en deux minutes en mode “fuck”, regardant sur Wikipédia, comme par exemple “Freedom, ok c’est pas mal”. Même durant cette période de mixage, personne n’était au courant que nous allions sortir un single, ce qui nous a rajoutés du boulot par la suite. (rires)
L’album s’intitule “Nemesis”, y-a-t-il une raison spécifique à cet égard ?
J : Non, nous avons tous apprécié ce titre. Matias en a eu l’idée. Tout le monde propose quelque et on discute tout simplement. Le titre n’est pas autant important que les chansons, mais il faut tout de même un titre englobant celles-ci. Je trouve qu’il correspond plutôt bien, un peu plus sombre disons, résumé en un mot. Son idée fut la meilleure, par exemple si je dis “appelons l’album Blanche Neige Et Les Sept Nains” et que Matias dise “non, plutôt Nemesis”, il parait clair que l’un est naze et qu’on prendra l’autre. Lorsqu’il a eu cette idée, nous étions en Espagne, à l’aéroport Barajas, donc peut-être qu’on appellera notre prochain album “Barajas”, sympa et catchy !
Il s’agit donc de votre 14e album. Comment arrivez-vous à maintenir ce niveau d’inspiration ? Ou trouvez-vous toutes ces idées ?
J : Je pense que c’est plutôt facile, en ayant de nouveaux membres dans le groupe avec Lauri et Matias. Lorsque j’ai eu l’idée de redémarrer le groupe en 2008, c’était très important que tout le monde soit impliqué dans le processus de composition. Matias est venu avec beaucoup d’idées sur les précédents albums et là il en a fait beaucoup également. Puisque nous n’avons pas de réel leader dans le groupe, il n’y a pas cette impression de dictature; si tu es capable de proposer de bons trucs, tu es maintenant libre de le faire.
“Unbreakable” représente-t-il l’ensemble des onze titres présents sur l’album ou pouvons-nous nous attendre à quelques surprises ?
J : Je dirais que c’est l’un des titres les plus commercial; il y a quelques trucs mystérieux et intéressants à la fois. L’album dans son ensemble est très cohérent.
Jani Liimatainen guest sur “If The Story Is Over” et “Out Of The Fog”, qu’il a co-écrit, comment s’est-il retrouvé avec nous en studio ? Un lien avec la collaboration sur “Blackoustic”?
J : Exactement. Ils ont fait pas mal de concerts pour le plaisir à travers le pays. Ils ont bien évidemment passé beaucoup de temps ensemble, à jammer aussi, et il s’est sans doute dit “allez, composons quelques titres et proposons les à Stratovarius”. Tout le monde les a beaucoup apprécié et voilà le résultat.
Est-il prévu qu’il vienne jouer avec vous lors de certains concerts ?
J : Nous n’y avons même pas pensé, je ne sais pas s’il voudra, on verra.
La tournée européenne approche, serez-vous à l’affiche de quelques festivals cet été ?
J : J’espère bien, rien de confirmé pour le moment, mais c’est évident que nous jouerons quelques fests.
Vous allez prochainement passer en France, que pouvons-nous attendre du show ?
J : Une nouvelle expérience. Cette tournée européenne est un package avec un groupe suédois : Amaranthe, qui évolue dans un style différent et plus moderne, avec trois chanteurs. Mais les touches mélodiques devraient ravir les fans des deux groupes donc… Il y a également un groupe américain, Seven Kingdoms, originaire de Floride, un groupe de power metal emmené par une chanteuse.
Bonus : Si tu devais jouer dans un seul groupe, hormis Stratovarius, lequel choisirais-tu ?
J : Deep Purple peut-être, ça serait fun. J’ai toujours aimé Deep Purple mais ils ont un excellent claviériste et je pense qu’il n’envisage pas de s’en séparer et je ne voudrais pas prendre son poste. Il remplace déjà Jon Lord, qui nous a quitté l’année dernière, ce serait bien trop effrayant pour moi; il n’empêche que c’est l’un de mes groupes préférés.
Bonus : Quel est le dernier CD que tu as acheté ?
J : Bonne question. J’ai le dernier CD de Marillion dans ma poche mais on me l’a offert, via quelqu’un bossant dans le milieu, de qui tu peux avoir plein de trucs gratuits. (rires)
Bonus : Quel est le dernier concert auquel tu as assisté ?
J : Je ne me rappelle pas… Ah si, Opeth ! Opeth est toujours excellent sur scène.
Finalement, nous sommes “RockYourLife!”, donc, qu’est ce qui rock ta life Jens ?
J : La musique bien évidemment. La musique a guidé la plupart de ma vie, c’est d’ailleurs la chose la plus importante dans ma vie.
Site web : stratovarius.com
