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IN THIS MOMENT (03/10/14)

Paru le 17 novembre dernier via Atlantic Records, le nouvel album “Black Widow” est un disque sombre et rythmé produit par Kevin Churko. Maria Brink et Chris Howorth, respectivement chanteuse et guitariste, confient au micro d’ERP et RockUrLife le message de ce nouvel opus, la relation, l’implication du producteur Kevin Churko et nous dévoilent également leur toute nouvelle scénographie et une bonne nouvelle pour les fans français.

 

Salut Maria et Chris, comment allez-vous ?

Maria Brink (chant) : Ça va merveilleusement bien !  Nous sommes heureux d’être ici à Paris.

Et toi Chris ?

Chris Howorth (guitare) : Génial !

Vous aimez Paris ?

Les deux : C’est une très belle ville !

Vous souvenez-vous de votre première venue à Paris ?

M : Oui, c’était… c’était quand déjà ?

C : En 2007 !

M : Dans quelle salle ?

C : Au Trabendo. On était en première partie de Devildriver, en octobre. C’était la première et unique fois où nous sommes venus à Paris, jusqu’à aujourd’hui.

M : Et c’est la deuxième fois que nous sommes ici.

Avez-vous un souvenir amusant de cette date ?

C : Le concert était cool mais après, Dez, le chanteur de Devildriver, était très en colère contre l’un de ses guitaristes, il a pris une bouteille de vin et l’a balancé contre un mur.

M : Oh mon dieu ! Vraiment ?

C : Oui, c’était marrant !

Vous sortez votre cinquième album studio “Black Widow”, expliquez-nous la signification du nom de ce disque.

M : “Black Widow” est à propos de tout ce qui entoure… Je pense que ça reflète mes côtés les plus sombres dont je n’ai pas à avoir honte, que je n’ai pas à cacher et aussi des états psychologiques et des expériences que j’ai pu vivre, mon côté torturé. Et l’album englobe tout cela et y trouver de la beauté dedans et à ne plus en avoir honte. C’est une sorte de voyage innocent à travers la douleur et plusieurs choses dramatiques, et la métaphore de la veuve noire en est imprégnée. La douleur te fait ensuite en ressortir plus fort, on le ressent dans cette veuve noire.

 

 

Est-ce moins cher qu’une thérapie pour toi ? Est-ce que ça y ressemble ?

M : C’est une thérapie pour moi, surtout le fait de faire un album. Car c’est pour moi un voyage psychologique sur moi-même. Tu dois creuser très profond. Car, quand tu vas consulter, ta thérapie passe par les mots. Et tu dois affronter toutes ces choses, toutes ces expériences qui font mal, ou qui t’enjaillent ou qui te font ressentir autre chose. Tu dois les remonter en surface.

C : Ça doit probablement coûter plus cher qu’une thérapie.

M : Oui ça doit surement coûter plus cher de faire un album, mais oui c’est comme une thérapie.

Le premier single de “Black Widow” s’appelle “Sick Like Me”, quelle est la signification de cette chanson ?

M : Ça parle de tout ce qui englobe la folie intérieure. Ce qui peut rendre vraiment malade. Mais il n’y a pas à en avoir honte. Je suis malade, je suis unique et je suis belle et ça parle aussi du fait que ça se reflète également chez une autre personne. Chris a une sale cicatrice sur son torse et il est en paix avec lui-même. Je le regarde, et j’aime sa cicatrice sur son torse. J’aime tout ce qui fait qu’il est la personne qu’il est. La chanson est donc à propos de deux personnes.

C : Elle devient vraiment folle quand elle est près de mon visage, mais je l’aime tellement et je m’en fous. Ça me rend dingue aussi.

M : Oui et quand deux personnes s’aiment mutuellement, et qu’ils sont tous les deux dérangés, vous vous acceptez chacun et tu vois les côtés qui peuvent être répugnants en quelque chose de beau.

En trois mots, comment décririez-vous “Black Widow” ?

C : “Hell Fucking Pop”.

M : “Hell Fucking Pop”, j’aime bien ce mot. Et puis juste la liberté. Enfin, je veux dire l’art. Fais-ce que tu veux, ne suis aucune règle. Qu’en penses-tu ?

C : C’est bien ! N’aies peur de rien !

Maria, tu as dit que cet album représente le côté le plus sombre chez toi. Comment avez-vous créé de l’énergie musicale à partir de ton côté sombre ?

M : Quand nous sommes entrés en studio, je ne ressentais pas encore la veuve noire et tout ce qu’elle représente. On en parlait un peu avec Chris, on pensait d’abord faire quelque chose de très conceptuel ou dans le genre, mais on n’était pas tout de suite sur la bonne direction, j’ai donc écrit des blocs (de paroles, d’idées), mais ça ne me paraissait pas naturel de travailler de cette manière. Donc, on savait qu’on allait avoir tous ces éléments différents sur la sexualité, la douleur, la vulnérabilité, le pouvoir. On a donc écrit des chansons naturellement, comme on l’a toujours fait en étant en studio. Tout le monde a eu des idées différentes et on s’est un peu enfermé du monde, on a fumé, on un bu un coup et on s’est en quelque que sortes laisser noyer dans cet espace créatif… Et c’est comme ça qu’on a fait l’album !

C : Avec les guitares et tout ce qui est purement musical, on ne s’est pas vraiment dit… “OK, on va faire cette chanson à la guitare”, même si à la base la plupart des chansons naissent comme ça. Beaucoup de grandes idées sont nées à partir de riffs. Je veux faire une chanson où il y ÇA et qui parle de ÇA. Et ensuite Kevin, moi-même et tout le monde a une idée de riff ou de mélodie et on a commencé à construire avec cette base. Et en faire une chanson complète. On a tous contribué à ces chansons, mais chacune parte d’une idée simple, un élément.

M : Oui, mais on a toujours fait comme ça pour la musique, par exemple si l’on veut faire une chanson à propos de… la mort. Je leur demande tout le temps, quand ils sont en train de composer, on essaie d’écouter sans aucune voix dessus. Pour entendre si on ressent quelque chose juste en écoutant la musique que tu joues ou que tu écris. J’ai raison non ?

C : Oui ! (rires)

M : J’aime voir ça comme une bande originale. Si quelqu’un meurt, quelque part, et que tu écris sur cette chose en particulier. Tu imagines, tu ressens. Alors je le ressens aussi. Et il est très bon pour faire ça. Et j’essaie d’imaginer des images “heavy” pour qu’il accentue ses compositions. Par exemple, Godzilla au ralenti, comment ça peut sonner ? Parfois ça peut aider, car la musique aide et utilise les émotions aussi.

 

 

Seriez-vous intéressés pour composer la musique pour un film ou une série ?

C : Absolument, on y a souvent pensé, en écrivant des musiques en se disant “ça pourrait être dans un film !” On a toujours pensé ce genre de choses.

M : On adorerait faire ça.

Vous paraissez très enthousiastes à la sortie de ce nouvel opus, en l’écoutant on a l’impression d’un “nouveau” In This Moment.

M : Ce qui nous fait progresser c’est d’être nous-mêmes, mais ne pas être prévisibles, ne pas rester les mêmes et en tant qu’artistes nous voulons évoluer. Le mot que nous aimons utiliser est “fresh” (frais), le fait que tu dises “ça semble neuf”, c’est une bonne chose pour nous, car nous voulons ponctuer tout ça de surprises.  On veut que ça sonne frais.

C : On ne voulait pas faire “Blood” une nouvelle fois. “Blood” était génial, mais on ne voulait pas utiliser les mêmes sons, les mêmes guitares. On ne voulait pas reprendre les mêmes éléments de “Blood” et le faire sonner pareil. On a tous remis à plat pour que ça sonne comme quelque chose d’inédit.

C’est la quatrième fois que vous travaillez avec le producteur Kevin Churko, est-il aujourd’hui considéré comme un membre d’In This Moment ?

C : Oui, évidemment. Dans son implication pour trouver notre son; avec notre album précédent, “Blood”, qui a été un album marquant pour nous tous. On a travaillé vraiment tous les trois sur cet album, juste nous trois. Il s’est passé quelque chose de magique entre nous trois. Et même l’album qui le précède, Kevin a travaillé sur les finitions et il faisait partie intégrante de notre équipe. Mais c’est devenu très profond, avec tout le temps qu’on a passé ensemble, et avec tous ces albums, ces expériences et Maria s’est beaucoup confiée sur ses peines, nous avons beaucoup parlé en studio. On sait tout de lui, de sa famille, nous sommes devenus très proches. Et il se sent connecté à ces albums autant que nous. Il regarde ce qui se passe sur Internet, il nous appelle à chaque fois qu’il lit une critique. Ce qui fait définitivement de lui un membre du groupe.

M : J’ai confiance en lui. La chose la plus importante pour moi dans la musique c’est que les gens ressentent quelque chose. Tu vois, que ça prend vraiment au coeur. Il m’a aidé à travailler ça dans nos chansons. Et s’il ne ressent pas ce que j’exprime dans une chanson, il n’hésite pas à me le dire. Et il me le dit car il connait des choses très personnelles chez moi. Il va se rappeler d’un souvenir, où une pensée que j’ai pu avoir. Et il me demande ce que je peux ressentir quand “ça” arrive.

Il comprend tout ce que tu ressens ?

M : Oui, il me comprend. Il comprend tout ce que je ressens, et je lui fais confiance par rapport à tout ça, et il sait où m’amener. Et je sais qu’il nous aime, je sais qu’il tient à nous. Il nous souhaite le meilleur et il veut que le public trouve quelque chose de spécial chez nous.

Quelle est votre chanson préférée sur ce disque ?

M : Je dirais bien “Sex Metal Barbie”.

Pourquoi ?

M : Comme je le disais, c’est très courageux. Et ça parle des gens qui se moquent de moi, des gens qui sont haineux sur les réseaux sociaux. Je prends toute la haine de ces personnes et je la transforme en pouvoir, je la change comme je veux, et nous sommes libres de faire ce que nous voulons. On ne suit aucune règle, ce n’est que de la musique et de la passion. Mais c’est tellement difficile de ne choisir qu’une chanson préférée ! Car j’adore “Big Bad Wolf” et “Out Of Hell”, et j’aime chaque chanson pour différentes raisons. Mais si j’avais à n’en choisir qu’une seule, ce serait l’une d’entre elles.

C : Je dirais “Sick Like Me” pour le groove cool, les grosses guitares et le chant très mélodique. Et je dirais “Sex Metal Barbie” pour le courage de cette chanson, elle veut juste dire “fais ce que tu veux”.

M : Oui, sois fier !

C : Ne pas te soucier de ce que les autres peuvent penser. Et si c’est bon, c’est bon !

 

 

Vous allez commencer une tournée américaine en octobre, et vous allez jouer également au KnotFest (festival organisé par Slipknot). Comment vous préparez-vous pour cette tournée ?

M : C’est de la folie !

C : Oh que oui !

Comment répétez-vous ?

C : Maria répète avec les danseuses et on va faire sept jours avec le groupe au complet, avec la musique. Et six jours après cela on va faire dix jours avec tout le groupe, et tout ce qui va avec dans une grande pièce…

M : Le spectacle total !

Combien de danseuses avez-vous avec vous ?

M : J’ai les deux “Blood Girls” qui seront avec moi, mais d’autres performeurs vont entrer et sortir. Et cette fois, on a une grosse production : une immense toile d’araignée, des cages… C’est un grand spectacle, il y a des changements de décors, des changements de costumes à chaque chanson. C’est comme un spectacle de théâtre, ça change tout le temps !

Un peu comme les spectacles d’Alice Cooper ou de KISS ?

M : Oui c’est un peu une combinaison de ça avec d’autres éléments comme le cabaret, ou même la pop. Donc c’est vraiment un théâtre ! C’est différent de tout !

Ce n’est pas trop difficile de chanter et danser en même temps ?

M : Non, c’est éprouvant ! Mais je dois m’entrainer beaucoup !

C’est très physique ?

M : Il faut surtout apprendre à se maitriser, à ne pas perdre son souffre et performer en même temps. C’est pourquoi beaucoup de chanteuses pop font du play-back.

C : Le tout en portant des talons hauts.

M : Oui !

 

 

Peut-on s’attendre à une tournée européenne l’année prochaine ?

M : Oui.

Et peut-être à Paris ?

Les deux : Oui !

Super ! Si vous deviez convaincre une personne d’écouter ce nouvel album ou de venir vous voir en concert, que lui diriez-vous ?

C : Je dirais “Tu vas sentir quelque chose !” Que tu aimes ou que tu détestes, tu vas ressentir quelque chose. Donc viens voir. C’est un peu comme une vidéo bizarre. Tu vas sur nos pages Facebook, tu scrolles et tu cliques et tu ne peux pas t’empêcher de regarder même si tu te dis que c’est stupide.

M : Ils ne vont pas se sentir seuls et ils vont s’éclater. Et s’ils veulent échapper de la réalité pour un petit moment. Donc venez à nos concerts !

Pour finir, notre webzine s’appelle “RockUrLife”, alors qu’est-ce qui rock votre vie ?

C : In This Moment rock ma vie.

M : La musique, l’amour et la famille. Et le sexe.

Merci beaucoup !

Les deux : Merci à toi !

 

 

Site web : inthismomentofficial.com

Anthony Bé
Fondateur - Rédacteur en chef du webzine RockUrLife