A quelques dizaines de minutes du lancement de la date parisienne du “Persistence Tour”, l’équipe de RockUrLife a pu s’entretenir avec Turnstile, la parole étant déléguée à Brendan Yates (chant) et Freaky Franz (basse). Au programme : le dernier bijou en date “Nonstop Feeling”, le parcours du groupe, ou encore Ariana Grande.
Premièrement, comment vous allez ?
Brendan Yates (chant) : Ca va, merci.
Freaky Franz (basse) : Bien.
Votre formation remonte à 2010, mais le chemin parcouru depuis est très positif et prometteur. Quels étaient vos objectifs aux débuts du groupe et quels sont vos objectifs actuels ?
B : Lorsqu’on a commencé le groupe, ce n’était pas un projet auquel on pouvait se consacrer à plein temps, car nous étions tous dans d’autres groupes et par conséquent, nous avions déjà beaucoup à faire. Mais quand on a pu consacrer plus de temps à Turnstile, on a eu la chance de faire beaucoup plus de dates et avancer en tant que groupe. Je ne dirais pas que nos objectifs ont tellement changé, ils ont toujours été de faire de la musique et jouer autant que possible. Franz passait son temps en tournée avec Trapped Under Ice et récemment le groupe a fait une pause. De ce fait, on a pu tourner à plus grande échelle.
La scène hardcore, justement, est un flux constant de nouveaux groupes. Qu’est-ce qui rend Turnstile spécial d’après vous ?
B : Je pense que chaque groupe possède sa propre personnalité, pas seulement le nôtre. Même au sein d’une tournée comme le “Persistence Tour”, aucun groupe ne sonne comme un autre. C’est la raison pour laquelle on appelle ça du hardcore. Si tu aimes le hardcore, le style d’un groupe en particulier ne sera peut-être pas ta tasse de thé, mais il y en aura une multitude d’autres, apportant à chaque fois leur touche personnelle. Tu peux avoir un vaste panel de différents univers et sonorités. Je ne sais pas ce qui nous rend plus atypiques que d’autres, mais je pense que chaque formation apporte son lot d’originalité tout simplement parce que chacune crée un son unique.
Votre premier LP, “Nonstop Feeling”, est sorti il y a quelques jours. Quel est votre morceau préféré ?
Brendan à Franz : Quelle est ta chanson favorite ?
F : Je choisirais “Addicted”. De même pour “Love Lasso”.
Quel était votre état d’esprit au moment de l’écriture de l’album ?
B : On voulait se concentrer sur la singularité de chaque chanson. Je pense que l’on a simplement fait ce qui nous paraissait être la bonne chose à faire pour nous, sans nous mettre de frontières. Lyriquement, chaque titre évoque une situation différente, un état d’esprit différent.
Par extension, comment décririez-vous cet album par rapport aux précédents ?
F : Je dirais que ce disque est un savant mélange des deux premiers EP, saupoudré d’un brin de créativité plus poussée. Certaines pistes sont tempérées comme dans “Step 2 Rythm”, tandis que d’autres sont rapides et un peu plus agressives comme dans “Pressure To Succeed”.
La pochette de l’album marque une identité visuelle bien définie, retranscrivant l’énergie et la passion de vos lives. Quelle est l’origine de cet artwork ?
B : L’idée était d’avoir une pochette très explicite, bruyante et intense. L’expressivité était le maître-mot. Notre amie Jill de Baltimore a réalisé cet artwork, elle fait de très bonnes créations.
Et comment avez-vous déniché cette photo ?
B : On est tombés dessus par hasard, on la doit à Anne Carolien Köhler, notre amie des Pays-Bas. On était déjà en train d’enregistrer l’album, mais elle a pris cette photo lors d’un de nos concerts et j’ai trouvé que c’était une image vraiment cool, on s’est alors dit qu’elle ferait un bon artwork pour “Nonstop Feeling”. On utilise beaucoup de photos live comme tu peux le constater sur les pochettes de chaque disque, car pour nous, le hardcore prend tout son sens lors des concerts, où l’énergie se veut omniprésente.
Votre son devient de plus en plus groovy à chaque nouvelle réalisation. Pouvez-vous nous citer certains groupes qui vous inspirent ?
F : De loin les Bad Brains. Tout le monde devrait les écouter.
B : Inside Out est mon groupe préféré. Il y a aussi Burn ou Madball par exemple. On écoute tous types de musique, on ne se limite pas à un style en particulier. Tout ce qui en envoie fait l’affaire pour nous.
Puisque vous abordez les Bad Brains, comptez-vous jouer votre cover de “Sailin’ On” ce soir ?
B : On l’a jouée hier. On pourrait la jouer ce soir, si tu le veux.
On aimerait !
B : Ca te ferait plaisir ? Okay alors, on la jouera. (rires)
Malgré votre succès grandissant et votre univers atypique, vous demeurez un groupe mineur. Etes-vous satisfaits à l’idée de rester à ce stade et considérer Turnstile comme un hobby, ou avez-vous de plus gros objectifs en tête ?
B : La deuxième option, définitivement. Nous avons eu pas mal d’opportunités jusque là. Cette tournée est très différente pour nous car nous sommes habitués à jouer devant de petites audiences, et là, il est question de centaines, voire de milliers de personnes chaque soir. C’est sympa de jouer devant des gens qui n’ont jamais entendu parler de nous. On a une poignée de tournées plutôt cools qui arrivent, comme celle avec New Found Glory aux Etats-Unis, ce qui, encore une fois, diffère de ce que nous avons l’habitude de faire. On aime jouer avec des groupes que l’on apprécie beaucoup et ne pas avoir peur de se produire devant un public qui n’est pas le nôtre. On est toujours chauds pour jouer devant de nouveaux auditeurs !
Le “Persistence Tour” a commencé il y a peu. Comment ça se passe jusqu’à maintenant ?
B : Tout s’est bien passé jusque là. Comme je l’ai dit, le contexte est différent pour nous, il pourrait être terrifiant ,mais on s’amuse au contraire. On a été bien accueillis, tout le personnel donne son maximum pour que la date soit une réussite dans chaque ville. De plus, les gens semblent apprécier chaque groupe et c’est une très bonne chose. On est très heureux de pouvoir faire partie de cette tournée !
Cela doit être, d’une manière ou d’une autre, difficile d’être loin de ses proches lorsque l’on est en tournée.
F : Oui, c’est dur, mais tu t’y habitues. J’habite à cinq heures et demi de tout le monde, alors ils sont devenus ma famille, parce qu’ils m’hébergent chez eux. Leurs parents prennent soin de moi comme si j’étais leur enfant.
Et êtes-vous familiers avec d’autres groupes du line up ?
F : Oui ! On apprend à les connaître de jour en jour, c’est un sentiment très plaisant que d’être avec autant de bons individus en tournée. Tout le monde est cool, des membres des groupes jusqu’aux membres de la production.
B : On connait Broken Teeth depuis six ans, aussi. Ce sont de très bons amis à nous.
Comme vous l’avez mentionné, vous allez bientôt tourner avec New Found Glory, ce qui peut être un gros tremplin pour vous. Comment est-ce arrivé ?
B : On nous l’a proposé. On est amis avec Chad depuis très longtemps. Je l’ai rencontré en 2008, on s’est liés d’amitié et il a produit le dernier album de Trapped Under Ice. Lorsque l’on nous a demandé de prendre part à cette tournée, on a, de manière évidente, accepté. Je sens que cette tournée risque d’être fun, le line up est bon.
D’ailleurs, Brendan, tu participes à un titre sur leur nouvel album. Peux-tu nous en dire plus ?
B : J’étais en Californie, où l’on venait de finir la tournée avec Bane. Chad m’a appelé parce qu’il savait que j’étais là-bas et New Found Glory étaient en studio au même moment, alors il m’a demandé si je voulais les rejoindre et je lui ai dit “ouais, bien sûr !”. Plus tard, il est venu me chercher, on a descendu la rue et enregistré le morceau. Aussi simple que ça !
Qu’avez-vous appris grâce à votre expérience au sein d’un groupe ?
F : J’ai appris la patience. On ne veut pas de stress, le stress est notre seul ennemi.
B : J’ai personnellement appris que Sean (ndlr : guitariste) ne se douche pas.
F : Et j’ai appris à jouer de la basse.
B : Ouais, Franz ne savait pas jouer de la basse avant qu’il intègre le groupe. Il était batteur. Quand on a formé Turnstile, je lui ai demandé s’il voulait en faire partie. Il a acheté une basse et a appris comment en faire sur le tas !
Histoire d’en connaître un peu plus sur vos goûts personnels, on a récemment publié un top 5 de nos albums préférés de 2014. Quels sont les vôtre ?
B : “A.D” de Angel Du$t, sans aucun doute.
F : Je dirais “Fever” de Criminal Instinct.
B : Quoi d’autre… Oh, “Fatal Destroyer” de Scared To Death est sorti l’année dernière. “Guilty Of Everything” de Nothing de même. On s’est réveillés il y a deux heures donc nos cerveaux sont un peu brouillés. Ca en fait quatre.
F : Et on rajoute l’album d’Ariana Grande.
B : Je l’aime bien elle.
F : Bon, et bien voilà. Ariana Grande, numéro 5 !
Pour conclure, notre site se prénomme “RockUrLife”. Alors, qu’est-ce qui rock votre vie ?
B : L’amitié.
F : Ouais, l’amitié rock nos vies.
B : Angel Du$t.
F : Self Destruct!.
B : La liberté. Le beach-volley. Tu dois nous arrêter à un moment, on risque de continuer jusqu’à l’aube !
Okay, on est bons ! Merci pour votre temps.
B : C’est fini ?
F : C’était mauvais ?
B : Merci, à ce soir !
Site web : turnstilemusic.net
