En amont de la sortie du nouvel album “Feathers & Flesh”, disponible le 13 mai prochain, nous avons rencontré le batteur John Alfredsson de passage dans la capitale.
Bonjour John, comment te sens-tu aujourd’hui ?
John Alfredsson (batterie) : Je me sens très bien, un peu endormi et fatigué pour être honnête avec toi, mais je suis très content d’être ici. J’aurais espéré avoir plus de temps ici. On est arrivé ce matin et on repars demain matin. La semaine dernière, on a été très occupé. On a tourné une nouvelle vidéo donc on a beaucoup travaillé, vingt heure par jour. Donc, oui, je suis un peu fatigué mais ça va aller mieux.
On va donc parler de votre nouvel album “Feathers & Flesh”, qui sera disponible dans un peu plus d’un mois. Quel est ton état d’esprit ?
John : Là tout de suite, je suis un peu nerveux comme nous devrions l’être en temps normal : quand tu travailles dur dur un projet et qu’il arrive à la surface, de voir la réaction des gens. Tu ne sais pas s’ils vont aimer ou être déboussolés ou n’importe quoi d’autre. Tout peut arriver car chaque album que nous faisons, on essaye vraiment de faire quelque chose de différent. Donc on essaye vraiment d’atteindre une zone d’insécurité autant que possible et rendre cela imprévisible. Dans un sens, c’est également excitant. Actuellement, je pense que je suis plus excité que nerveux. Mais si je n’étais pas nerveux, cela voudrait dire que l’on aurait mal fait. Ce n’est jamais bon signe de produire quelque chose de sur.
Car c’est ennuyant ?
John : Oui c’est ennuyant ! Ça peut facilement le devenir : beaucoup de groupes jouent toujours la même chose donc.
Comment avez-vous choisi le titre de l’album “Feathers & Flesh” ?
John : C’est un album concept : on trouvait que ce titre était le plus approprié parce que c’est une histoire donc on est tombé d’accord sur un titre qui soit concluant. L’album raconte l’histoire de “plumes et de chair”, ce titre est une fable : l’album en lui-même est une fable, c’est l’histoire d’un protagoniste qui trouve l’antagoniste qui est, dans ce cas précis, l’aigle. C’est une histoire très violente et sombre, donc on peut vraiment dire que c’est une histoire à propos de plumes et de chair. C’est de là que le titre vient.
La première chanson a tendance à annoncer l’album comme vraiment triste mais il est plutôt positif et groovy.
John : Oui mais à la fin l’album est très sombre et triste également. Il n’est pas vraiment positif, c’est une histoire avec des hauts et des bas. Si tu vois ça comme un film, “Regret” (ndlr : chanson d’intro) serait comme le générique de début, quand le titre apparaît. On appelle ça the mood (ndlr : l’atmosphère, l’humeur). Et après, c’est un voyage, donc on commence triste et après on monte, et ensuite ça s’arrête : tout le monde meurt et tu n’as rien appris donc ce n’est pas un album positif dans ce sens.
Oui les paroles sont plutôt sombres, mais les riffs sont très groovy et donnent une ambiance plutôt positive.
John : Oui, le groove a toujours été une partie très importante pour nous : une bonne chanson nécessite un bon riff, un bon groove. Si tu as un bon riff et un bon groove, tu as une bonne chanson. On a toujours mis beaucoup d’énergie à trouver un bon groove parce que c’est notre opinion de ce qui constitue le metal, et c’est le style de metal avec lequel on a grandi, donc en définitive c’est sûrement l’esprit qu’on a essayé d’introduire dans cet album.
Après avoir écouté plusieurs fois l’album, de notre point de vue, il aurait dû débuter avec “The Eagle Has Landed”. C’est une chanson qui définit bien votre style et l’atmosphère.
John : Oui, je pense que c’est la chanson la plus typique des chansons d’Avatar donc je peux être d’accord avec ça. Mais elle ne devrait pas ouvrir l’album parce que ça fouterait en l’air l’ensemble de la ligne directrice de l’album, et je ne vois aucune raison de débuter avec une “chanson sûre”; mais je te remercie d’avoir apprécié cette chanson ! Et je suis d’accord, c’est une très bonne chanson, mais à mon avis elles sont toutes bonnes, parce que si elles ne l’étaient pas, elles ne seraient pas sur l’album.
Nos chansons préférés sont les plus groovy : “Tooth, Beak & Claw” et “For The Swarm”. Quelle est la tienne ?
John : Je n’ai pas de chansons préférées. Je dirais que certaine d’entre elles étaient plus un challenge à jouer, ce qui est plutôt amusant pour un batteur.
Lesquelles ?
John : “Night Never Ending” et “One More Hill”. Techniquement parlant, ce sont des gros challenges à jouer à la batterie. C’est une bonne source d’inspiration. Les guitaristes, par exemple, ont des chansons différentes comme challenge mais j’aime jouer toutes les chansons. Si j’avais eu une chanson préférée, cela voudrait dire que le reste de l’album ne serait pas aussi bon. Il y a quatorze chansons; donc non, je ne peux pas en garder qu’une.
Quels sont vos principaux sujets d’inspiration ?
John : (hésitant) Je n’écris pas les paroles mais je sais que Johannes est inspiré par tout ce qui touche de près ou de loin a sa vie. En tant que musicien et batteur, l’inspiration principale est d’essayer d’atteindre une zone d’inconfort : faire quelque chose d’inconfortable ou nous faire se sentir mal à l’aise. C’est là qu’on trouve notre source d’inspiration. Essayer également de faire quelque chose de différent, voir à quel point on peut pousser loin, jusqu’où il est autorisé d’aller ou de ne pas aller dans le metal. La scène metal est un peu conservatrice donc il est intéressant de jouer avec ça. C’est là où le groupe trouve son inspiration. Pour les paroles, c’est dans l’esprit de Johannes, je sais pas, ce qu’il a mangé pour le petit déjeuner par exemple. (rires)
Avez-vous rencontré des difficultés durant l’enregistrement ?
John : Bien sûr, toujours ! Mais ce serait long à raconter. il y a toujours des problèmes techniques, on utilise beaucoup de haute technologie, c’est notre environnement durant quatre semaines. C’était très intense parce que c’était court. Donc à la fin de la session d’enregistrement, on travaillait vingt-quatre heures par jour. Les guitaristes venaient la nuit, donc tout le monde travaillait de nuit donc c’était vraiment très épuisant. Donc, oui, il y a toujours des problèmes.
Ce qui est très appréciable dans cet album, c’est la capacité du chanteur à changer sa voix, hors effet audio. En terme de technique vocale. Est-ce important pour votre chanteur de sans cesse évoluer et montrer différents aspects ?
John : Plus maintenant car nous avons grandi. (rires) Je pense qu’il est important pour chacun d’évoluer. Un chanteur c’est un peu comme un acteur voire un interprète. Mais c’est vrai que sa voix évolue beaucoup année après année. C’est un long travail car il n’était pas aussi bon il y a cinq ans. Il apprend et devient meilleur.
Êtes-vous influencés par la musique d’autres groupes à l’heure actuelle ?
John : Bien sûr, mais actuellement ce n’est pas du metal, c’est plus des choses assez douces. On est dans le metal, donc on l’habitude d’en entendre. Actuellement, je n’ai pas beaucoup d’inspiration. J’ai découvert un groupe d’Italie qui m’a vraiment scotché. Mais je pense que beaucoup de groupes actuellement sont ennuyants pour être honnête. Quand tu regardes les groupes d’avant comme Metallica, AC/DC, Je ne retrouve plus rien de tel. On a l’impression aujourd’hui que beaucoup de nouveaux groupes se ressemblent et sonnent de la même façon. C’est comme si tout le monde était dans le même récipient. Pour moi c’est un manque d’inspiration et d’esprit. Mais il y a quelques groupes comme Fleshgod Apocalypse, un groupe italien, ils font vraiment quelque chose de différent. Pour moi c’est de l’inspiration parce que c’est différent. Mais de façon générale, la scène metal pourrait être meilleure et on va y remédier.
Selon toi, qu’est-ce qui vous différencie des autres groupes ?
John : Nous sommes un concept de A à Z, on est un groupe théâtral : on met la même énergie dans tous les aspects qui définissent notre groupe : le visuel, les photos, la musique et les paroles. Tout est une question d’art pour nous et je pense que c’est ce qui manque dans le metal aujourd’hui. Trop de groupes se contenteront seulement à faire une musique cool avec des paroles cool. Je trouve cela triste.
Quand reviendriez-vous pour un concert en France ?
John : En juin pour le Download Festival, puis nous reviendrons en automne.
Quels sont vos projets actuellement ? Êtes-vous en train de composer pour le prochain album ?
John : Oui, on n’a jamais de pause, en ce moment on travaille sur les clips et la promotion. On va également commencer à tourner pour une année je pense et par la suite nous commencerons sûrement à travailler sur de nouvelles chansons.
Notre site internet s’appelle “RockUrLife”, qu’est-ce qui rock ta life ?
John : Avatar, c’est ma vie.
Merci !
John : Merci beaucoup !
Site web : avatarmetal.com