A l’occasion de la sortie du nouvel album “A Farewell To Dawn” et du début de la tournée, nous avons rencontré Julien Bernard du groupe 7 Weeks à Paris. Le chanteur et bassiste se livre sur le changement de line up, la réalisation de ce nouveau disque en revenant en même temps sur une partie du parcours de la formation et celui de la scène française.
Quel accueil a déjà reçu “A Farewell To Dawn” ?
Julien Bernard (chant/basse) : Bien, très bien. On vient en plus de sortir le clip et pour l’instant les retours sont très bons. Je pense que ceux qui connaissent 7 Weeks ne vont pas être déçus, et ceux qui nous connaissent pas vont pouvoir adhérer à un style qui pourrait être rebutant pour eux, heavy et lourd, mais j’espère qu’on a réussi à faire un album assez varié et au final assez singulier pour plaire à des gens qui aiment la musique tout simplement.
La réalisation studio c’est bien, mais sur scène comment est-il accueilli ? Comment vos fans réagissent-ils à ces nouveaux morceaux ?
Julien : La réaction des fans c’est un peu… On n’est pas U2, mais j’ai l’impression qu’ils sont plus dans l’écoute, ce sont des morceaux qui sont moins frontaux, ils sont donc dans la découverte et ça nous permet de voir comment on va placer ces nouveaux morceaux, et avec les anciens ça nous permet de les amener et d’en faire en même temps des morceaux importants dans le set qui vont ressortir, mais il nous faudra un peu plus de dates pour que ça se mette en place.
Mais avant la tournée le changement de line up n’est il pas un fardeau ? Ou en faites-vous un avantage ?
Julien : Ni l’un ni l’autre en fait, il y a des groupes c’est quatre mecs que tu fous dans une pièce, ce sont des potes qui font de la musique ensemble et tu ne peux pas les dissocier, et tu en as d’autres qui fonctionnent sur une ou deux personnes comme des locomotives et les autres suivent, et nous c’est plutôt ça au départ on était à deux avec Jérémy, on composait tout ensemble et ça a toujours été comme ça. Là ça a été plus dur dans le processus de répétition car pour le coup on était plus que deux, mais on est content et maintenant on cherche des gens maintenant que la composition est terminée, et s’ils s’intègrent, pourquoi pas rejoindre la création des prochains morceaux ou partir après une tournée, il n’y a rien de fixé en fait. On est vraiment juste un noyau… à deux depuis le départ. Mais tout ce que tu gagnes en vie de groupe tu le perds quand tu renouvelles un line up.
Pour rentrer dans le processus de création, comment se sont fait les choix de travailler avec telle ou telle personne ?
Julien : On a travaillé l’enregistrement avec Francis Castes que l’ont connaissait de nom depuis pas mal de temps, ce sont des potes en mai dernier qui nous ont dit qu’on devrait le rencontrer. Que ça allait avec notre style et effectivement, c’était un super boulot, musicalement et humainement parlant il a su nous pousser dans nos retranchements, le style lui a beaucoup plu il a donc pu apporter des conseils et des éléments aussi bien au chant qu’aux guitares. Et pour l’artwork c’est tout bête ce sont tout simplement des potes qui ont travaillés dessus. Et surtout on avait besoin de se retrouver dans un microcosme très resserré à cause de la situation du groupe. Il n’y avait que Jérémy et moi qui composions et gérions l’album. On trouvait ça normal et logique d’être entourés de personnes proches.
Il s’est passé presque quatre ans entre vos deux album, avec un petit EP cinq titres entre les deux. Etait-ce un petit lot de consolation avant l’album ?
Julien : Après avoir sorti “Carnivora” en 2013 on a fait une grosse année de tournée et des grosses tournées comme ça, surtout quand on part à l’étranger c’est assez usant. On avait donc besoin de faire un break. On a trouvé un endroit pour se poser en résidence, au milieu de la campagne en Corrèze avec personne et même les téléphones ne passaient pas. Alors on a fait une musique plus cool que ce qu’on fait d’habitude et on a battu un record entre ce moment là et notre retour en résidence : on a composé et enregistré cet EP en un mois. On est rentré en résidence le 6 septembre et le 8 octobre on avait les disques. On avait besoin de ça, en plus on tournait avec Triggerfinger, ça nous permettait d’avoir un disque pour la tournée et après on a refait un vrai break, car Manu notre clavier a décidé d’arrêter à cause de sa vie de famille. Suite à ça on s’est recentré avec Jeremy, on a passé onze mois sans tourner et on s’est uniquement concentré sur l’album… Et le voilà !
Qu’est-ce qu’a changé votre signature chez Base Productions dans votre vie de groupe ?
Julien : Pour commencer ça donne de la crédibilité au groupe, on était dans le roster de Base, donc on n’était pas un groupe qu’ils développaient. Mais là avec cet album ils travaillent sur une tournée pour 2017. Pour l’instant la tournée de 2016, c’est de la tournée promo pour le groupe en attendant 2017 et là dessus je peux pas en dire plus. (rires)
Peux-tu au moins nous dire quel sera l’objectif du groupe avec ce nouveau disque ?
Julien : Toujours de toucher un public plus important. Le truc cool ce serait de faire une tournée avec un gros support européen qui te permet en tant que musicien de toucher un public plus important que ce que tu touches en règle générale que d’être headliner ou tu ramènes deux cent personnes. C’est pour ça que beaucoup de groupes aujourd’hui s’endettent et payent pour partir en support pour dix mille euros. Mais nous le but avec notre historique et notoriété c’est de trouver un support où l’on aura pas besoin de payer de billets pour partir en tournée avec n’importe qui, juste pour partir. Après chacun fait comme il peut ! Après c’est pas comme les groupes qui utilisent Ulule, ce que je trouve indécent. Après si tu as de la thune et que tu veux partir en tournée vas-y c’est une super expérience.
Mais ce fonctionnement, n’as-tu pas l’impression qu’il tue les petits groupes, qui n’ont pas les moyens de se payer une grosse tournée ni un public assez large pour se financer ?
Julien : Il y a toujours un espoir, on a une scène française riche. Il faut être tenace, tu en prends plein la gueule tout le temps, que ce soit financièrement, physiquement ou moralement, mais ce sont de supers expériences, par exemple tourner à l’étranger c’est très dur, ça te crève. Mais tu vis des supers trucs ! On a visité douze ou treize pays ! Rien que ça, c’est quand même une chance. Mais après pour revenir au début de la question beaucoup de programmateurs attendent que les groupes aient plus d’expérience, avant de reconnaitre “la valeur du groupe” qui sera alors capable d’encaisser. C’est important de s’accrocher. Il faut aller voir à l’étranger, comparer aux USA, ici c’est le grand luxe. Les sonos aux États-Unis c’est la mort ! Alors qu’en Angleterre quand tu vas jouer la-bas tu as un groupe de quinze ans qui se pointe sur scène après toi et te mets une branlé musicale. Il faut sortir et aller voir ailleurs c’est la clé.
Dernière question : Parce que notre site s’appelle “RockUrLife”, qu’est ce qui rock votre life ?
Julien : C’est simple : MUSIQUE ! (rires)
Site web : 7weeks.fr