Il y a un mois démarrait la tournée européenne de Pierce The Veil, accompagné de Creeper et Letlive. A cette occasion, RockUrLife a rencontré Vic Fuentes, leader charismatique du groupe avec qui nous avons parlé de tournée, du dernier album “Misadventures” mais aussi de la avec les fans.
Comment était le “Made To Destroy Tour” avec Neck Deep et I Prevail ?
Vic Fuentes (chant/guitare) : C’était super ! Il y a eu de très bons shows, quelques hauts et bas avec la mort du père de Ben (ndlr : Barlow, chanteur de Neck Deep). Mais cela nous a rapproché : les groupes se sont retrouvés et ont aidé à terminer la tournée pour Neck Deep. C’était inattendu. Il y a eu beaucoup d’émotion durant cette tournée.
Êtes-vous prêts pour cette tournée européenne ?
Vic : Bien sûr ! C’est notre première date ce soir à Paris, il n’y a pas de meilleure ville pour commencer une tournée !
Parlons de la France alors, vu que tu évoques Paris. C’est la première fois que vous venez en tant que tête d’affiche dans notre pays. Pourquoi avoir attendu aussi longtemps ?
Vic : On a dû faire un nouvel album et on a passé beaucoup de temps dessus, c’était un très long processus. On a conscience que le monde entier a attendu pendant un moment, mais c’est encore plus spécial pour nous de voir qu’il y a toujours beaucoup de monde ici. Avoir un show complet à Paris est assez impressionnant et on n’y croit toujours pas.
Penses-tu que c’est plus difficile de venir jouer dans un pays qui n’est pas anglophone comme la France ?
Vic : Non, je ne pense pas que ce soit plus difficile, mais je trouve ça plus impressionnant de voir que les fans écoutent notre musique même s’ils parlent une autre langue. Je trouve ça génial. Chaque pays a sa propre ambiance et Paris a toujours été un lieu très énergique, il y a toujours de bons shows ici.
Vous étiez venus avec Bring Me The Horizon en 2013 et avant ça avec A Day To Remember et maintenant en tête d’affiche : c’est différent !
Vic : C’est super d’avoir notre propre show, on utilise notre propre production et on apporte ici ce qu’on fait chez nous. On donne à nos fans une véritable description de notre groupe.
“Misadventures” est une suite parfaite à “Collide With The Sky” (2012). Vous avez réussi à faire quelque chose de différent sans trahir votre propre style. Comment avez-vous procédé ?
Vic : On a tournée pendant quatre ans sur le dernier album. Mais écrire a été un long processus. On a eu une approche très ouverte, on est resté ouverts d’esprit. C’était super de voir que “Collide With The Sky” nous a emmené dans des lieux si différents, de nouveaux endroits. Ça a mis la barre haute pour l’album suivant. Mais chaque album, c’est juste beaucoup d’expériences : on essaye un million de choses et on ne garde que le meilleur.
Ce n’est pas une question très fun, mais on se doit de la poser : vous avez écrit “Circles” en pensant à ce qu’il s’est produit au Bataclan il y a un an. Est-ce que cette attaque terroriste a changé votre façon de jouer sur scène ?
Vic : Seulement pour un temps. Après que quelque chose d’aussi horrible survienne, je pense que tout le monde est un peu à bout. Et même aux Etats-Unis, tout le monde a commencé à être plus vigilant. Mais au final, tu dois aller à l’extérieur, ouvrir ta porte et réaliser que tu ne peux pas vivre dans la peur. Je pense que c’est juste important de continuer à vivre.
A propos des paroles de “Misadventures”. Dans “Dive In”, vous parliez de l’industrie musicale et comment vous en aviez marre de ne pas vraiment pouvoir faire ce que vous vouliez réellement. Peux-tu m’en dire plus ?
Vic : Je crois toujours que la musique est un art. Certaines personnes pensent que c’est devenu un métier. Ils disent que “la musique est un art, que tu deviens meilleur et donc ça devient ton métier”. Mais je n’y crois pas. Je pense toujours que les émotions viennent de nous-mêmes. Quand les gens essayent de ternir cette idée, je déteste. Je pense qu’une personne qui fait de la musique doit toujours être laissé tranquille. Il ne devrait pas y avoir de jugement car c’est impossible de juger. Ça devrait toujours être comme ça. Quand quelqu’un cherche à être négatif, je pense qu’il faut se défendre.
Mais vous, vous sentez-vous libres ?
Vic : Toujours !
On a l’impression que vous vous amusez beaucoup à réaliser vos clips, du moins c’est ce que l’on imagine en regardant “Circles” qui ressemble à un film d’horreur à petit budget par exemple. Où est-ce que vous trouvez toutes ces idées ? Les trouvez-vous seuls ?
Vic : D’habitude, il y a toujours quelqu’un qui vient avec des idées pour nous, mais on ne les suit jamais parce qu’on les déteste ! On finit toujours par tomber d’accord après avoir réfléchit chacun de notre côté. Pour “Circles”, on s’est basé sur un vieux film qu’on adore qui s’appelle “Nothing But Trouble” (ndlr : “Tribunal Fantôme” en français). C’est une sorte de comédie. On a basé nos personnages sur cette histoire.
On sait tous que vous être très proches de vos fans, il y a d’ailleurs un Meet & Greet de prévu aujourd’hui. Est-ce que c’est quelque que chose que vous faites pour garder les pieds sur terre ? Pour vous rappeler de rester vous-mêmes ?
Vic : Oui, enfin pour notre groupe, c’est important de rester connectés avec eux, par n’importe quel moyen possible. C’est ce qui va donner de la longévité à ce groupe. On a toujours construit notre groupe autour de ça et en essayant de garder une relation depuis le début. Chaque année qui passe, on grandit et on grandit ensemble. C’est important pour nous, avec tous ces fans qui sont là depuis dix ans, on a une véritable relation.
Qu’est-ce que ça fait de revoir quelqu’un qui vous a rencontré des années auparavant ?
Vic : C’est cool. C’est vraiment quelque chose de nouveau d’être approché par des gens qui nous disent “Hey les gars, je vous écoute depuis que j’ai 14 ans, maintenant j’en ai 23, je suis diplômé et j’ai des enfants”. C’est génial !
En plus de rester proches de vos fans, y a t-il quelque chose d’autre que vous faites pour garder les pieds sur terre et qui vous permet de rester humble pour ce que vous avez ?
Vic : C’est comme ça qu’on a toujours fait. On contrôle notre groupe de la manière que l’on veut. Ce sont nos choix. Toutes ces choses comme rencontrer les fans et leur montrer qui nous sommes personnellement. On s’est toujours dit que l’on voulait être un groupe comme My Chemical Romance ou Thrice, des gens qui font toujours des efforts.
La musique vous a aussi changé, vous avez grandi avec comme tu le disais. Votre dernier album est moins énervé que les précédents. Comment expliques-tu ça ?
Vic : Chaque album va être comme une capsule temporelle. C’est comme un journal où tu écris ce qu’il se passe. Si tu es en colère, alors l’album le sera. Peut-être que notre prochain album parlera d’amour, on ne sait jamais !
Pour conclure, notre média s’appelle “RockUrLife”, donc qu’est-ce qui rock ta life Vic ?
Vic : Qu’est-ce qui rock ma life ? Je ne sais pas? Je veux dire, ma vie tourne autour de mon groupe. J’imagine que je rock ma life en tournant tout le temps. On est tout le temps en tournée on passe notre vie à voyager ! Je rock ma life en jouant. Je rock ma life en vivant dans un bus et en dormant dans un cercueil !
Merci beaucoup Vic !
Vic : Merci !
Site web : piercetheveil.net