À deux mois de la sortie du nouvel album “Hydrograd”, Corey Taylor et Josh Rand nous ont reçu à Paris pour parler de la fabrication de ce disque.
Votre nouvel album “Hydrograd” arrive dans moins de deux mois maintenant, on imagine que vous n’en pouvez plus d’attendre.
Corey Taylor (chant) : On est super enthousiastes. Vous pensez que c’est vous qui l’êtes, mais nous on attend ça depuis quatre ou cinq mois maintenant, donc c’est l’extase. On a vraiment hâte que les gens l’écoutent.
Josh Rand (guitare) : Oui, je suis d’accord. (rires)
Corey : Tu ne vas pas pouvoir répondre ça à chaque fois Josh ! (rires)
Comment ont été les premiers retours ?
Josh : Extrêmement positifs, ce qui est génial. On a été absent un moment, ça fait quatre ans depuis le dernier album. Donc avoir ce genre de retours après si longtemps, c’est super.
Puisque vous avez été absents si longtemps, pensez-vous que les fans attendent la sortie de l’album encore plus que d’habitude ?
Corey : Peut être. On espère toujours que le public sera au rendez-vous quand on sort quelque chose, surtout avec autant d’attente entre les albums. Je crois qu’on a réussi à ré-attirer les gens en restant en contact, en les gardant impliqués pendant l’enregistrement, on postait des trucs tous les jours. Mais pas trop non plus, on ne veut pas en faire trop, juste attirer l’attention. Et je crois que, sur pas mal d’aspects, on a réussi à garder les fans les plus proches en appétit, et puis ça s’est propagé très vite. Jusqu’au moment où, quand “Fabuless” et “Song #3” sont sortis, les gens étaient plus enthousiastes qu’on pensait. Ce qui est un bon problème à avoir. (rires)
En parlant de ces deux titres, pourquoi avoir choisi ceux-là comme premiers singles ?
Josh : Le disque est très varié, et on est un groupe très diversifié On a toujours fait en sorte de sortir deux morceaux qui montraient l’étendue du spectre de l’album. On l’avait fait avec “Get Inside” et “Bother”, “30/30-150” et “Through Glass” et ainsi de suite. Donc on s’est juste dit, avec les gens qui nous entourent, que ces deux là étaient les meilleurs choix.
Pour en revenir à l’enregistrement : comment ça s’est passé cette fois ? Avez-vous travaillé différemment, par rapport aux précédents albums ?
Corey : Honnêtement, notre approche a été très différente d’avant. On a décidé d’essayer l’enregistrement live, pour essayer d’avoir un vrai bon rythme ensemble. Et quand on en est venu à l’enregistrement des nouveaux morceaux, on a fait ça par étape, environ cinq titres à la fois. On prenait ceux qui nous faisaient réagir, qui nous parlaient, et on les répétait, en tant que groupe, pour avoir une bonne énergie dès le départ.
Josh : On voulait vraiment capter un moment, et pas la perfection. Parfois la perfection, c’est d’être imparfait.
Corey : Oui. On voulait capter une certaine énergie, en laissant les morceaux devenir ce qu’ils pouvaient être. C’était assez fantastique.
On imagine que c’est cette énergie là que vous poussez le plus loin sur scène.
Corey : Exactement. Et j’ai toujours eu l’impression qu’on n’avait jamais réussi à la capter, à nous capter nous-mêmes en tant que groupe live dans le studio. On a toujours été très différent sur scène, mais je crois que c’est la première fois qu’on arrive à vraiment marier les deux. C’est dingue.
Avez-vous prévu quelque chose pour la scénographie, alors ?
Corey : On a quelques trucs cools qu’on voudrait essayer, mais pour la plupart du concert, on va juste se concentrer sur le fait de faire un très bon set live. Quelques trucs sympas ici et là, de petites accentuations que tu peux faire avec la prod, mais on va majoritairement la jouer old school, comme tous les groupes de Zeppelin à Rage l’ont fait. Que de l’excitation, et on transforme tout ça en énorme fête.
Cette nouvelle approche que vous avez, était-elle intentionnelle, ou vous êtes-vous mis à travailler comme ça au fur et à mesure ?
Josh : Plutôt au fur et à mesure, c’est une idée qu’on traine depuis un moment. Mais il y a eu une discussion à un moment donné.
Corey : Oui genre “ce serait pas génial de faire ça comme ça ?”
Josh : Je crois que les EP nous ont donné la confiance dont on avait besoin, ils étaient la preuve qu’on pouvait enregistrer en live. Mais globalement, c’était aussi nous tous qui en avions marre de ce processus, devenu normal, d’enregistrer individuellement. Plus on y pensait, plus on jouait ensemble, et c’était logique pour ce qu’on voulait faire.
L’album est très varié, et pourtant très cohérent, on peut vraiment ressentir une énergie bien définie tout du long. Pensez-vous que c’est précisément grâce à ce nouveau procédé ?
Corey : Oui absolument. Et c’est peut être pour ça qu’il a l’air moins varié que les autres au premier abord. Mais après tu réécoutes et tu fais “oh merde mais c’est différent” (rires). Cette énergie live nous donne un fil rouge. Même sur des titres très différents comme “Taipei Person/Allah Tea” et “Mercy”. Deux styles très différents mais la même attaque, la même consistance, ce même gros son, ce gros rock. Chose que les gens ont peur de dire ces temps-ci, mais j’emmerde ça, on est un putain de groupe de rock mon pote. Je crois que sur beaucoup d’aspects, enregistrer live nous a aidé à capitaliser sur le fait qu’on est un groupe si diversifié, tout en le faisant sonner comme un seul et même groupe. Peut être pour la première fois.
Tu crois ?
Corey : Oui, parce qu’avec nos albums précédents, il y avait plein d’énergies différentes, en partie à cause de notre façon de travailler à l’époque. Mais là on était tellement en avance, on a pu y revenir et accentuer des choses au lieu de remplir les blancs parce qu’on manquait de temps. C’était plus ajouter des choses qui nous plaisaient parce qu’on le voulait, parce qu’on avait des idées, et qu’on ne forçait rien. Et je crois que grâce à ça, puisque les morceaux avaient tous cette même base, on a pu jouer avec notre style sans se forcer.
Josh : C’était comme si on ne faisait que jammer. Que répéter. C’était rapide et facile, personne n’avait pas envie d’être là. Il n’y avait aucun obstacle. Je veux dire, on a même pas eu de problème technique. J’ai juste fait sauter un ampli, et il était remplacé dans les cinq minutes.
Corey : Tout a été sans effort. On riait tous les jours. On a juste dit merde à l’idée qu’il faut aller mal pour faire un bon disque. On s’est dit “mais on emmerde ça” ! C’est complètement stupide. On était content, on arrivait tôt et on repartait tard. On appréciait la compagnie des autres. Franchement, quand il fallait partir, personne n’en avait envie. On disait “non écrivons encore dix morceaux”. C’est sans doute l’expérience la plus agréable qu’on a eu.
Dernière question avant de terminer : notre webzine s’appelle “RockUrLife”, qu’est ce qui rock vos life ?
Corey : (il réfléchit un moment) Je vais rester poli. (rires) Ma famille. Ma famille rock ma life. Et par là j’entends tout le monde, de ma famille à proprement parler à (il montre Josh) cet enfoiré, et tous les gens avec qui je travaille et avec qui je fais de la musique. Ca rock ma life. Ne serait-ce que parce que je serais quelqu’un de complètement différent sans ça.
Josh : Et bien encore une fois… Je suis d’accord. (rires)
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