Quatre mois après avoir ouvert pour Guns N’ Roses, la bande à Wednesday 13 (chant) et Joey Jordison (guitare) est de retour sur la capitale cette fois-ci en tête d’affiche d’un Elysée Montmartre archi complet pour promouvoir “Women And Children Last” !
Pour cette dernière date française de la tournée européenne, c’est Undercover Slut qui ouvre les hostilités en plus de Marionette. 19h, le groupe parisien de metal indus débarque. A noter que,”O”, le frontman avec sa casquette vissée sur le crâne et son habituel teint blafard et rouge à lèvre, est le seul membre originel. Les autres ayant récemment quitté le navire. C’est donc accompagné de nouveaux musiciens que les Undercover Slut font la promo de leur dernier opus “Amerikkka Macht Frei”. Résultat : chaque membre reste dans son coin à faire ce qu’il a à faire (batteur totalement absent) à quelques exceptions alors que le chanteur peine à réveiller les guitaristes et bassistes en enroulant le fil de son micro autour de leur cou… Au niveau de la prestation scénique, on aurait dit une caricature de Marilyn Manson à ses débuts avec les Spooky Kids tant la ressemblance est frappante ou presque : le jeu avec le guitariste fait étrangement penser à la complicité Manson/Twiggy, mêmes mimiques que le Révérend (envoi de baiser au public, chant au mégaphone…), plus ou moins le même look avec néanmoins une touche personnelle : l’envoi de roses blanches au public en guise de remerciement entre deux chansons du set. Niveau son, les Slut peinent à convaincre l’audience qui ne réagit pas au chant particulier de “O” même si ce dernier, sous influences, se donne vraiment à fond. Au bout d’une demi-heure de show, “O” et ses musiciens quittent la scène en lançant des “Fuck Yeah !” à tout bout de champ et laissent place à un entracte de trente minutes, le temps pour les roadies d’installer le matos pour la seconde première partie.
20h pétante, les suédois entament leur set avec un death metal mélodique ravageur. Alexander Andersson (chant) arrive en costume noir et un masque blanc taché de sang. Au fil du show, ce dernier le retire pour laisser place à du khôl noir coulant de ses yeux. Un groupe visuel à l’image de leur musique qui fait penser à du In Flames (pas étonnant puisque c’est Frederik Nordström qui a produit l’album “Enemies” sorti en 2009 ainsi que le prochain disque du sextette attendu pour cette année). Contrairement à ses pairs, le combo possède un coté plus théâtral grâce à l’omniprésence du clavier sur tous les morceaux de Marionette mais surtout grâce à sa prestation scénique. En effet, le groupe possède une incroyable énergie en live et la transmet ainsi au public qui headbang et bouge un peu plus que sur Undercover Slut. Et ce, notamment grâce à son charismatique chanteur et sa voix criarde facilement reconnaissable. Ce dernier simulera même sa propre pendaison avec sa cravate blanche pendant le show pour finir torse nu ! Un bon son, des musiciens actifs, une voix unique. Une belle découverte en somme !
Après une longue attente, l’Elysée Montmartre plonge dans l’obscurité totale. L’intro “The World According To Revenge” murmurée par le frontman, se fait entendre. La gente féminine s’excite dès l’arrivée des musiciens sur fond de lumières rouge sang et de fumigènes. Chacun des cinq membres sont tous grimés tels des zombies tout droit sortis d’un film d’épouvante ! Blouson en cuir, “corpse paint” et autres accessoires dont un grigri accroché au pantalon noir de Wednesday 13 sont de la partie ! Et la chance, le combo en a bien besoin pour éviter que l’incident bordelais ne se reproduise. Murderdolls enchaine sur trois titres tirés du dernier opus “Women And Children Last” dont “Chapel Of Blood”, “Death Valley Superstars” et “Homicide Drive” avant de jouer du “old school” pour le plaisir des premiers fans. Dès les premières notes de “Slit My Wrist”, première piste de “Beyond The Valley Of The Murderdolls”, la fosse se déchaine ! S’ensuit les “E-I-E-I-Oh” de la comptine enfantine “Old MacDonal Had A Farm” reprise par l’audience annonçant “Twist My Sister” avant que le chanteur scande les paroles de “She Was A Teenage Zombie” à capella avant l’interprétation électrique. Un vrai bonheur pour la fosse qui ne cesse de suer ! Le frontman fait une énième fois la promo du deuxième effort studio avant de remercier le public de sa présence et demande à celui-ci de foutre le bordel sur “My Dark Place Alone”, le premier single du nouvel album. Aussitôt demandé, aussitôt fait ! Arrive ensuite “Drug Me To Hell” et “Summertime Suicide” repris en chœur par les fans avant l’appel de Wednesday 13 pour les “Die, Die, Die !” inaugurant “Die My Bride” ! Sur “People Hate Me”, la chanson d’amour “Blood Stained Valentine” et “Pieces Of You”, la fatigue du public se fait sentir. Pour réveiller l’armée des morts-vivants de la fosse, Wednesday interprète alors “Bad Things”, le seul titre extrait de son album solo “Transylvania 902010” (2005) avant de jouer “Nowhere” : “Montrez de quoi vous êtes capables Paris ! Que la fête commence !”, hurle le chanteur à la foule. Le dernier single de Murderdolls mais aussi dernier morceau de “Women And Children Last” pour la soirée, sera repris par toute l’audience avec les “whoa” du solo de guitare de Joey jusqu’à la fin de la chanson. Moment émotion du show : les poupées tueuses rendront hommage à Paul Gray (Slipknot) en lui dédiant “Welcome To The Strange”, la “chanson préférée de Murderdolls, qui est sur la B.O du film “Freddy Vs. Jason””. Après le calme, arrive la tempête avec “1966” et “Motherfucker, I Don’t Care” et les “put your middle fingers in the air !” avant que la bande ne disparaisse en backstage. C’est l’heure du rappel. Quelques personnes du public récitent en vain le nom de “Kill Miss America”. Ce sera finalement “Dawn Of The Dead” qui marque le retour du groupe avec Joey portant une perruque orange flashy ! “Vous aimez la drogue ?” demande Wednesday 13 avant d’enchainer illico presto sur les 1 minute 45 de “I Take Drugs”. Après une heure et demie de show, Murderdolls conclut avec “Dead In Hollywood”, titre phare qui déchainera les kids pour une ultime fois ! Distribution de baguettes, médiators aux premiers rangs et voilà que le groupe disparait pour de bon ! Ce soir, aucun problème technique ni d’acouphènes même si Joey Jordison semblait moins en forme que ses compères. A noter également que la setlist a été amputée de “I Love To Say Fuck” (alors qu’elle était bel et bien sur la setlist) sans doute à cause du couvre-feu de l’Elysée Montmartre. Dommage !
Bref, de la sueur, des cris de groupies, des sing along durant 1h30 de show (surtout des “hell yeah” ou “motherfucker”, seuls mots que comprennent la majorité du jeune public français…), de l’humour (perruque de Joey, T Shirt “The Worst One” du batteur…) ou comment faire du rock’n’roll à la sauce Murderdolls ! Bémol concernant les lumières, qui même s’ils ont fait le bonheur des photographes, ont manqué de créer des crises d’épilepsie !
Setlist :
The World According To Revenge
Chapel of Blood
Death Valley Superstars
Homicide Drive
Slit My Wrist
Twist My Sister
She Was A Teenage Zombie
My Dark Place Alone
Drug Me To Hell
Summertime Suicide
Die My Bride
People Hate Me
Blood-Stained Valentine
Pieces Of You
Bad Things
Nowhere
Welcome To The Strange
197666
Motherfucker, I Don’t Care
—-
Dawn of the Dead
I Take Drugs
Dead In Hollywood