Après la sortie de leur nouvel album “There Are Rules” début 2011, les Get Up Kids ont annoncé une tournée mondiale fin mai, marquant un arrêt à Paris le 9 octobre au Nouveau Casino. Nous étions là pour voir le groupe, qui après avoir splitté en 2005, s’était finalement réuni fin 2008, à l’occasion des dix ans de leur second opus “Something To Write Home About” (1999).
Il y a bien peu de monde dans la salle lorsque la première partie des américains prend place sur la scène vers 19h30. Peut-être est-il un peu tôt pour certains, ou bien l’annonce du passage des Get Up Kids par la capitale n’a-t-elle pas eu l’impact escompté ? Quoi qu’il en soit, inutile d’attendre plus longtemps pour comprendre que ce soir, le Nouveau Casino ne fera pas salle comble. Dommage, car le groupe d’émo-rock teinté d’indie est connu pour ses performances toujours excellentes, et il semble difficile de prédire si leur collaboration se verra prolongée suffisamment longtemps pour envisager un nouveau passage dans l’hexagone.
C’est un groupe originaire de Lille qui se voit offrir la première partie française du quintette américain. Forts d’un premier album, “Lost Beforehand”, paru en septembre 2010, les quatre garçons d’Over The Stars livrent un set de sept chansons en anglais, dans un style punk rock efficace qui rappelle un peu Jimmy Eat World. Si on les sent un peu stressés au début, les lillois se détendent visiblement dès le deuxième morceau et la joie qu’ils éprouvent d’être là ce soir, en première partie d’un si grand groupe, devient évidente. Le plaisir est partagé, puisque leur performance de trente minutes, pleine d’énergie et de bonne humeur, est une agréable surprise, qui laisse entrevoir un bel avenir à ces quatre jeunes. Le public rassemblé en quelques rangs devant la scène apprécie visiblement, même s’il est difficile de réchauffer l’ambiance provoquée par le manque de monde. Ca n’empêchera pas les membres d’Over the Stars de faire le show, l’un des guitaristes descendant même dans le public quelques instants sur l’une de leurs dernières chansons.
Les Get Up Kids ne se font pas attendre, puisque moins d’une demi-heure après la sortie de scène des français, les emo rockeurs prennent le relai, vers 20h25. Rarement on aura vu un concert débuter aussi tôt, mais le public commence enfin à occuper la salle, sans toutefois la remplir. Alternant titres issus de ses premiers albums de la fin des années 90, d’essence irrémédiablement punk, et morceaux plus récents, baignant dans une atmosphère plus indie teintée d’électro, le groupe passe d’une ambiance à l’autre sans complexe, sans toutefois perdre son public en route. L’interaction entre le groupe et le public se fait principalement par l’intermédiaire de ses deux guitaristes/chanteurs Matthew Pryor et Jim Suptic, tandis que les autres membres se montrent plus discrets, ayant plutôt tendance à discuter entre eux. De toute façon, au rythme auquel les américains enchaînent les morceaux, on comprend rapidement qu’ils ne sont pas là pour faire la causette. Ils plaisanteront tout de même sur l’installation récente de Ryan Pope (batterie) dans la capitale, ce dernier élevant alors la voix alors pour ajouter : “Donnez-moi un travail !”. C’est donc à un show assez condensé qu’on aura droit ce soir, puisque les Get Up Kids enchaineront vingt titres en seulement une heure et vingt minutes. Malgré la très bonne performance livrée par le groupe ce soir, caractérisée par une énergie brute et une bonne ambiance évidente, on pourra regretter qu’il ne prenne pas un peu plus son temps, car il est vrai que lorsque les lumières s’éteignent à seulement 21h45, on a du mal à croire que c’est vraiment déjà fini. Tout au long de la performance, le public se montre enthousiaste et fait bon accueil au groupe, avec des hochements de têtes et quelques mains levées, mais on ne verra pas beaucoup plus. D’ailleurs, à en juger par les réactions un peu timides de l’audience, on s’avancera à dire que beaucoup sont là pour découvrir le groupe ou pour accompagner quelqu’un, car on pourrait compter sur les doigts de la main les personnes qui chantent sur les chansons des américains. Ce sont les classiques qui remportent le plus franc succès, comme les tubes “Overdue”, “Shorty”, “Ten Minutes” ou encore “Holiday”, mais c’est bel et bien la touche électro apportée par le claviériste James Dewees qui donne à l’univers musical des américains toute son envergure, et ce depuis “Something To Write Home About” (1999). Du nouvel album, on entendra notamment “Regent’s Court”, “Shatter Your Lungs” ou encore “Automatic”, qui témoignent que le quintette en a encore dans le ventre coté tubes en puissance. “Rememorable” est interprétée en acoustique par Jim Suptic seul, peu avant la fin du set, suivi d’un rappel de trois chansons, finissant sur une reprise étonnante de “Boys And Girls” de Blur, sur laquelle tous les membres du groupe se lâchent complètement.
Bilan de la soirée : les Get Up Kids délivrent toujours autant, assurant une performance énergique et bien rodée. L’expérience et la maturité aidant, on a l’impression que le groupe fonctionne comme une machine bien huilée, chacun sachant exactement ce qu’il a à faire. Dommage pour les absents ce soir, car il se murmure que le groupe pourrait bien entrer (à nouveau) en hiatus prolongé très prochainement.
Setlist :
Tithe
I’m A Loner Dottle… A Rebek
Regent’s Court
Action And Action
No Love
Automatic
Red Letter Day
Overdue
Shatter Your Lungs
Woodson
Shorty
Close To Home
Holy Roman
Campfire Kansas
Rememorable
Don’t Hate Me
Walking On A Wire
—-
Holiday
Ten Minutes
Boys And Girls