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ALTER BRIDGE @ Zenith (04/11/11)

Moins d’un an après son passage à La Maroquinerie, le quatuor américain emmené par Myles Kennedy fait son retour dans la capitale dans le cadre d’une nouvelle tournée européenne. Ils partagent la scène avec Black Stone Cherry, autre groupe rock alternatif de l’écurie Roadrunner Records. Retour sur la troisième et dernière date française de cette tournée.

20h, le Zenith qui a été réaménagé pour l’occasion, plonge dans l’obscurité sous une intro sudiste pendant que les membres du quatuor originaire du Kentucky débarquent sur scène et débutent le set avec “Change”. Les musiciens sont en forme olympique : le frontman charismatique Chris Robertson qui alterne chant bluesy et agressif, est soutenu par Ben Wells (guitare) et Jon Lowhon (basse) tout aussi excités que John Fred Young (batterie) qui bat la mesure tel un métronome fou furieux ! Le groupe s’éclate et ça se voit : “Nous passons un bon moment ce soir”, confirmera le chanteur. La formation n’hésitera d’ailleurs pas à faire des impros en début de chanson comme des reprises de Black Sabbath (“Iron Man”) ou encore Bob Marley (“Get Up Stand Up”). BSC fait participer le public en l’incitant à frapper des mains et ce dernier le lui rend bien tout au long du show. Dès le second titre “Shooting Star”, la fosse se réveille, ça bouge enfin ! Le groupe passe du bon temps et nous aussi. Niveau son, ça poutre sévère et ça décrasse les oreilles avec les nombreux solos de Chris et de Ben qui s’éclatent côte à côte comme sur “Blind Man”. Du bon rock US comme on aime. Le set fait la part belle aux morceaux du dernier album “Between The Devil And The Deep Sea” paru en mai dernier dont le frontman fera la promo avant d’envoyer le nouveau single “In My Blood”. Ce sont d’ailleurs ces nouveaux titres qui seront le plus repris en choeur par le public (“Change”, la “chanson portant sur l’histoire de Black Stone Cherry”, “White Trash Millionaire”, “Killing Floor”, “Blame It On The Boom Boom”). Le reste sera constitué des gros tubes issus des deux premiers opus, “Black Stone Cherry” (2006) et “Folkore And Superstition” (2008). Au bout d’une heure de show énergique, BSC quitte la scène après un solo de batterie démentiel de John Fred Young précédant “Lonely Train” sous les ovations de l’audience chauffée à bloc qui en redemande encore. Une sacré bonne entrée en matière avant la tête d’affiche de la soirée !

 

Après une petite pause de trente minutes, le matos d’Alter Bridge est installé. Sur scène trône un fond avec le logo géant du groupe et au milieu, la batterie de Scott Phillips située en hauteur. Le kit est comme d’habitude derrière une vitre. Sur chaque coté, des rangées d’amplis qui commencent à cracher les premières notes de “Slip To The Void”, premier morceau du dernier effort “AB III” à 21h30 pétante. Myles Kennedy (chant) et Scott sont seuls pour les premières notes avant d’être rejoints par Mark Tremonti (guitare) et Brian Marshall (basse). Maintenant, on comprend pourquoi il y a autant d’amplis. En effet, ça envoie des décibels et ce dès ce premier titre. Sur la chanson suivante, “White Knuckles”, le son est tellement fort qu’on n’entend pas la voix du frontman, recouverte par les instruments (surtout la basse). On commence à avoir mal aux tympans. Ce petit soucis sonore ne sera qu’un lointain souvenir à partir de la ballade “Broken Wings”. Alter Bridge pète la forme et est heureux d’être à Paris. Myles ne cessera de le répéter : “C’est fantastique. Tout ce monde !” dixit le charismatique chanteur tout sourire. Cette communication quasi parfaite avec le public s’établira tout le long du concert (entre quelques mots échangés en français même si Myles promet de s’améliorer, anecdotes avant des chansons comme avant “Blackbird” et autres blagounettes sur les “coffee shops”…) L’audience rendra la pareil au groupe en reprenant toutes les chansons de vive voix et même les solos de Tremonti sont chantés ! Niveau prestation rien à dire, les musiciens sont fidèles à eux-mêmes, chacun fait son job avec brio même si Brian et Scott semblent s’effacer au profit de Myles et de Mark qui font le show à eux deux. Cela finira d’ailleurs par un duel entre les deux compères digne de guitar heroes durant le rappel ! Mention toute particulière au moment émotion de la soirée avec la magnifique interprétation de “Wonderful Life”. Myles seul sur scène muni de sa guitare acoustique explique avant d’entamer cet inédit de la tournée européenne qu’il a débuté sa carrière de musicien en jouant de cette façon dans les “coffee shops” “à ne pas confondre avec ce qu’on en dit aujourd’hui” plaisante le chanteur. Un joli cadeau aux parisiens pour les remercier d’être présents ce soir. Ce titre remplace donc “Watch Over You” habituellement joué à ce moment là. Déjà qu’en temps normal la voix de Myles est magnifique à en donner la chair de poule, là c’est pire ! Tout simplement magique. D’ailleurs, tout le concert l’est, et ce qui est assez incroyable pour un groupe de cet envergure, c’est que les musiciens restent simples, et ne veulent en aucun cas qu’on gâche ce bon moment chaleureux (“On est là pour s’amuser, pas pour se fighter”, lance Myles à des fans se battant dans la fosse vers le milieu du set). Après une heure de show, les infatigables Alter Bridge disparaissent pour le rappel avant de revenir quelques minutes après pour un rappel de trois chansons avant de finir en puissance sur “Isolation” que toute l’assemblée reprendra une ultime fois. Un énième remerciement de la part de Myles Kennedy et salutation du groupe. 23h, c’est déjà la fin du concert.

 

 

Ce soir, le Zenith s’est mis en mode rock US avec les performances de deux poids lourds. Alors qu’en général la France boude ce genre musical, les parisiens ont montré le contraire ce soir en étant en parfaite communion avec Black Stone Cherry et Alter Bridge qui ont électrisé la foule avec leur grosses guitares, leur solos enragés et leur chants mélodiques.  En particulier, la tête d’affiche qui, en mettant les potards à fond, a voulu montrer qu’ils sont les maitres du hard FM. C’est plutôt réussi !

 

Setlist :

 

Slip To The Void
White Knuckles
Before Tomorrow Comes
I Know It Hurts
All Hope Is Gone
Metalingus
Ghosts Of Days Gone By
Broken Wings
Come To Life
BlackBird
Ties That Bind
Open Your Eyes
Find The Real
—-
Wonderful Life
Rise Today
Isolation

Anthony Bé
Fondateur - Rédacteur en chef du webzine RockUrLife