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PAUL WELLER @ Bataclan (13/06/12)

“M’enfin les gens réalisent-ils que c’est Paul Weller ?” s’indigne un spectateur devant une salle presque vide à 20h, l’heure annoncée du concert. Pourtant, comme par magie, le Bataclan se remplira correctement quand, un quart d’heure plus tard, les lumières s’éteignent dans la salle.


1er acte : Blazer bleu marine, corps mince et port altier, Weller attrape une guitare et se place au centre, entre son bassiste et son fidèle guitariste qui le suit depuis quelques années. Derrière eux, légèrement surélevés et aux couleurs de “Sonik Kicks” le dernier né de Weller, pas moins de deux batteries et des claviers disposés tout autour d’un musicien comme cela se faisait dans les années 80. Le son n’est pas terrible, en particulier pour la voix qui résonne de façon brouillonne. La guitare attaque par riffs courts les morceaux du dernier effort du monsieur, dans l’ordre et au complet. Des titres assez courts, aux ambiances un peu mystérieuses, souvent directement enchainés les uns aux autres, sans aucune communication du Weller avec le public. Le sieur, fume quelques bouffées, boit quelques gorgées, et mâche même un chewing-gum. Sur certains titres, il lâche sa guitare et s’installe aux claviers; on y trouve du rock, du jazz, du reggae, un peu de soul, de l’électro, et même des nappes psychédéliques. Au son d’un mélodica qui évoque Gorillaz, il est rejoint par sa jeune compagne lookée 60’s pour un duo vocal un peu dub sur “Study In Blue”. À le voir évoluer sur scène, on se dit que Pete Doherty a tout piqué au “Modfather”. Il s’adresse au public en le remerciant pour la première fois du set puis sort de scène pour un entracte d’une dizaine de minutes où la sono balance des rythmes reggae.

 


2ème acte : Weller et quatre autres de ses musiciens sont assis en ligne sur des tabourets de bar, tous munis d’une guitare acoustique. Il a quitté son blazer, le son est un peu meilleur et on entend enfin un peu sa voix. Ils exécuteront un set acoustique de quatre morceaux avant que le show ne s’électrifie complètement après une heure et quart de concert.

 


3ème acte : Un monsieur aux cheveux gris s’agite sur l’intro de “Moonshine” : c’est parti pour une petite dizaine de classiques de sa discographie solo que Paul Weller joue habituellement en Angleterre devant des milliers de personnes. Les guitares sont franchement rock, et Weller a une façon encore différente de chanter les morceaux. L’attitude scénique a changé elle aussi; à la limite du punk, le pape de la britpop est encore parfaitement alerte.

 


4ème acte : Au bout de quelques minutes, les musiciens reviennent et dégainent deux morceaux enflammés des Jams. Ils ont largement chauffé l’ambiance et le public continue de scander le nom de Paul Weller encore et encore bien que la lumière se soit rallumée. Mais surprise ! Paul revient devant une salle qui avait déjà commencé à se vider pour interpréter avec l’énergie de l’instant le tubesque “The Changingman”.

 

Des Jams à The Style Council, puis à la tête de sa carrière solo, Paul Weller a encore prouvé en ce mercredi de juin 2012 qu’il n’était pas prêt à renoncer à son règne absolu depuis trente ans sur la britpop.

Setlist :
 

Green
The Attic
Kling I Klang
Sleep Of the Serene
By The Waters
That Dangerous Age
Study In Blue
Dragonfly
When Your Garden’s Overgrown
Around The Lake
Twilight
Paperchase
Be Happy Children
—-
Out Of The Sinking
Aim High
All I Wanna Do (Is Be With You)
You Do Something To Me
—-
Moonshine
From The Floorboards Up
22 Dreams
Stanley Road
Foot Of The Mountain
Wake Up The Nation
Fast Car/Slow Traffic
Echoes Round The Sun
Whirlpool’s End
—-
Art School (The Jam)
In the City (The Jam)
Pieces Of A Dream
—-
The Changingman

 

Crédit photos : Patrice Guino