C’est le coeur encore serré que les fans du groupe college-rock US culte The All-American Rejects se souviennent que le quatuor avait du annuler son dernier concert dans la capitale en octobre 2009 pour cause d’extinction de voix de son frontman. Et aujourd’hui, presque trois ans après, les parisiens ont eu enfin l’occasion d’acclamer à nouveau la bande de Tyson Ritter, venue présenter son nouvel album “Kids In The Street” à la Flèche d’Or. Comme l’a bien compris la foule imposante présente ce soir, il ne fallait pas manquer ça. Non, il ne fallait vraiment pas manquer ça.
Mais d’abord, c’est un DJ-set qui assure le début de la soirée, la formation pop française The Dancers ayant du renoncer à sa première partie en raison de la très grosse logistique nécessaire à l’installation du matériel des américains. Il fait déjà très chaud dans la salle, une foule compacte faisant bloc au pied de la scène. Masque d’ours sur la tête et armé de son ordinateur portable, le DJ enchaîne les plus grands tubes rock de ces dernières décennies, progressant de manière chronologique et demandant son avis au public par l’intermédiaire de pancartes, écrites au fur et à mesure. Cela suffit pour que l’audience, majoritairement des jeunes filles, commence à se déchainer, ne parvenant pas à réprimer l’irrésistible envie de chanter à tue-tête sur la plupart des morceaux. On apercevra même Tyson Ritter dans la salle, dansant avec les fans, un masque de lapin sur la tête. Lorsque le DJ quitte la scène vers 20h15 en annonçant The All-American Rejects, l’excitation monte à juste titre d’un cran.
Et c’est une petite demi-heure plus tard que le groupe star fait enfin son apparition sur la petite scène de la Flèche d’Or, visiblement tout aussi en forme que son public. Et c’est sans perdre de temps que le quatuor entame avec l’un de ses tubes les plus fameux, l’archi efficace “Dirty Little Secret”, chanté comme un seul homme par tout le public. Tyson fait preuve d’une énergie absolument bluffante, dansant, se roulant par terre, allant taquiner ses camarades, sans pour autant s’essouffler au micro. Et cette fois-ci, la voix du frontman se porte comme un charme, lui permettant d’assurer même les notes les plus hautes. Vient ensuite “Beekeeper’s Daughter”, premier single du nouvel album, reçu avec tout autant d’enthousiasme par l’audience. Si l’ambiance est excellente dans la salle malgré une chaleur étouffante, elle l’est peut-être encore plus sur scène, et une telle complicité entre les membres du combo, surtout après une dizaine d’années ensemble, fait vraiment plaisir à voir. La majorité des morceaux interprétés provient logiquement de “Kids In The Street”, comme “Fast & Slow”, “Someday’s Gone”, “Bleed Into Your Mind” ou “Gonzo”, mais la formation n’en oublie pas pour autant de réjouir les fans avec ses incontournables “My Paper Heart”, “I Wanna”, “It Ends Tonight” ou encore “Swing Swing”. Tyson prend également le temps de s’excuser au nom du groupe pour le concert annulé à l’Elysée Montmartre, annonçant qu’ils sont prêts à jouer toute la nuit pour se rattraper. Une proposition à laquelle nombre de fans ne diraient pas non. La formation prouve encore une fois ce soir que la scène est vraiment son terrain de jeu préféré, se permettant tous les délires d’improvisation, entre un “Happy Birthday” chanté à une jeune fille du public et l’escalade de Tyson sur une des poutrelles de la scène pendant “Walk Over Me”, provoquant l’effarement général. Le frontman ne cesse de déclarer sa flamme à Paris, insistant sur le fait que le groupe reviendra toujours tant que le public français voudra bien de lui. Il y a tout de même quelques petits moments de répit dans ce set survitaminé, notamment pendant le très joli “I For You” joué en acoustique, mais cela ne dure pas bien longtemps. Après l’imparable “Move Along”, repris à l’unisson par la foule, les All-American Rejects quittent la scène, avant de revenir pour un final enflammé, avec notamment un “Kids In The Street” interprété comme dans le clip, avec tubes néon et lampe de poche de rigueur, et le jubilatoire “Gives You Hell”. “The Last Song” marque, comme son nom l’indique, la fin de cette très belle performance, vers 22h20.
On aurait aimé prendre au mot Tyson Ritter et passer toute la nuit à profiter des All-American Rejects, qui se sont fait rares en France ces dernières années. On vous l’a dit, c’était vraiment une occasion à ne pas manquer. Pas de panique néanmoins, pour ceux qui n’auraient pas eu la chance de pouvoir être présents ce soir, ou bien pour ceux qui voudraient remettre le couvert, la formation américaine se produira au Main Square Festival le 1er juillet ainsi qu’au festival de Nimes le 17 juillet.
Setlist :
Dirty Little Secret
Beekeeper’s Daughter
My Paper Heart
Fallin’ Apart
Fast & Slow
I Wanna
Someday’s Gone
Your Star
Swing Swing
I For You
Bleed Into Your Mind
It Ends Tonight
Walk Over Me
Gonzo
Move Along
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Kids In The Street
Affection
Gives You Hell
The Last Song
Crédit photos : Jennifer Wagner