Ed Sheeran, jeune anglais d’à peine plus de 20 ans est tout simplement le phénomène du moment. Inconnu du grand public il y a encore quelques temps, on retrouve maintenant ses titres qui tournent en boucle sur les plus grandes radios. Troisième venue française en huit mois, après avoir rempli le Nouveau Casino et La Maroquinerie c’est au tour de La Cigale. Tout seul accompagné de sa guitare, il évolue dans un style qui lie l’acoustique au hip hop sur des mélodies prenantes.
Un public français venu en nombre, c’est avec surprise que l’on constate que la moyenne d’âge est d’à peu près 14 ans en parcourant la file face à l’entrée. La gente féminine largement dominante, une bonne partie a préparé toutes sortes de pancartes et messages à faire passer à leur artiste préféré. En attendant, c’est un accueil des plus chaleureux qui sera réservé Ryan Keen. Compositeur folk accompagné de quelques percussions, sa musique viendra nous bercer pendant la première demi-heure. Découverte sympathique, sa prestation prendra fin sous les cris des premiers rangs qui sont loin d’être les derniers.
Tout un décor spécialement posé pour le petit ginger anglais, ca ne serait tarder. Nagui a été aperçu dans les balcons, on lui doit effectivement une partie du succès d’Ed en l’ayant invité sur Taratata à plusieurs reprises. Son nom est scandé par la foule afin de faire passer l’attente. Les lumières s’éteignent, c’est parti. Pour l’instant qu’un seul album à son actif, il n’y a guerre de surprises concernant la setlist. C’est par “Give Me Love” que le show commence. Afin de rendre sa prestation plus vivante et plus complète, il enchaine les loops pour y ajouter quelques percussions en frappant la caisse de sa guitare. Il manie tout ça à la perfection, de quoi continuer à charmer les fillettes de devant. A ce propos, un petit peu trop bruyantes à son goût, il demandera plusieurs fois à la salle de se taire. Réaction assez surprenante mais ca ne se calmera pas tant que ça. Visiblement bien renseigné sur les références rap françaises, il lancera des petits clins d’œil en entamant rapidement du MC Solaar ainsi que du NTM. Seul sur scène, il a mis au point quelques petites techniques pour combler les blancs et ne jamais laisser son public seul, une petite chanson qu’il nous fera chantonner pendant qu’il se raccorde. Très heureux d’être retour dans nos contrées, quelques surprises nous sont réservées. Effectivement, c’est son ami Julian Perretta qui le rejoindra sur “Lego House”. Un poil stressé, tout semble vraiment millimétré sur ce show. Aucune part n’est laissée à l’improvisation et c’est un peu dommage et pesant sur la fin. A donner consignes sur consignes à son public, cela enlève un peu de magie. Partageant quelques anecdotes sur certains de ses titres, on en apprend alors un peu plus sur ses inspirations. Ses parents présents dans la salle, cette date est d’autant plus importante pour lui. C’est “You Need Me, I Don’t Need You” qui viendra clôturer le concert. Chanson dédiée à son ancien label, lui ayant mis comme condition de se relooker et de se teindre les cheveux pour pouvoir continuer. Ce titre prend maintenant tout son sens lorsque l’on voit où il en est arrivé aujourd’hui. Joué dans une version longue, tout en puissance, c’est bel et bien un succès mérité.
Seul avec sa guitare, Ed Sheeran semble être arrivé à ses fins. Une notoriété qui ne cesse de grandir, il est à l’affiche de plusieurs festivals cet été dont Rock En Seine fin août. Pour le voir seul, le rendez-vous est déjà pris, son retour le 18 novembre au Trianon affiche de nouveau complet. Certes, les grandes radios s’étant accaparées de sa musique, son succès a pris des proportions énormes mais cela n’enlève en rien son talent. Très sympathique prestation.