C’est sous un temps gris et maussade que le Sonisphere s’éveille pour le deuxième jour des festivités. Les averses succèdent aux rayons de soleil du fait des fortes rafales de vent qui balayent le site. Dès le début d’après-midi, un message est diffusé sur les réseaux sociaux et des panneaux sont affichés sur les portes du Galaxie : le running order est modifié en raison des conditions météorologiques et de l’annulation d’Evanescence.
Le vent étant sensé tomber en début d’après-midi, les choses auraient du se dérouler sans encombre. Mais c’était sans compter sur le capricieux Eole qui n’a cessé de souffler sur le Galaxie restreignant l’usage de la scène outdoor qui finalement, après visite des autorités, sera démontée pour préserver la sécurité des festivaliers, techniciens et groupes et qui conduira à l’annulation de Baroness et Lostprophets.
Une seconde journée en demi-teinte donc qui n’a pas empêchée de très belles prestations scéniques. Retour sur cette deuxième journée de Sonisphere :
PORN QUEEN (Apollo – Indoor)
Ce n’est jamais facile d’ouvrir une journée de festival, que ce soit la première ou la seconde. Mais une très jolie prestation avec un enthousiasme…enthousiasmant pour le public. Une voix de rockeur éraillée et cassée qui se pose à merveille sur des guitares grasses pour donner un son hard rock très connoté US. Un vrai bon moment par des mecs visiblement contents d’être là. Mais qui ne pourront pas jouer une minute de plus que celles allouées par les organisateurs.
ARMORED SAINT (Apollo – Indoor)
Pour leur premier concert en France, les américains d’Armored Saint ont rapporté tout leur talent et leur expérience dans leurs bagages. John Bush, le chanteur dont James Hetfield a dit “Voici la seule personne qui aurait pu devenir un jour le chanteur de Metallica…” et ancienne voix d’Anthrax, fait montre d’un charisme dévorant sur scène jouant sur la musique avec virtuosité et surtout une énergie.
THE DARKNESS (Apollo – Indoor)
C’est fun, énergique et ça marche ! Ceux dont on dit qu’ils sont la version britannique de Van Halen occupent la scène, tentant de motiver un public peut-être peu réceptif au début. Des aigus parfois à la limite du désagréable mais dans l’ensemble une prestation correcte et surtout des costumes de scène complètement dingues et parfaitement assumés !
SOULFLY (Apollo – Indoor)
Les brésiliens étaient visiblement attendus puisqu’il n’aura pas fallu attendre un morceau entier pour voir la fosse se déchaîner sous les encouragements du maître de cérémonie, Max Cavalera, “Make your circle pits motherfuckers! Wall of death fuckers !”. Une prestation puissante, tribale, violente, impeccable et convaincante même pour les non-initiés aux vues des réactions au sortir de la salle.
WOLFMOTHER (Apollo – Indoor)
Les annulations à répétition de l’après-midi ont quelque peu plombé l’ambiance parmi les festivaliers et les australiens de Wolfmother ont été plutôt fraîchement accueillis. Mais ils n’ont pas lâché l’affaire, se sont donnés, ont joué leur classic rock avec enthousiasme et talent, jusqu’à réussir à réchauffer le public qui les a fini par les acclamer comme il se devait.
LACUNA COIL (Apollo – Indoor)
Les italiens étaient un peu la “roue de secours” ce soir là. En effet, les annulations successives d’Evanescence puis de Lostprophets avaient privé cette deuxième soirée de festival de tête d’affiche. C’est donc Lacuna Coil qui a assuré la partie. Le show est un peu convenu, peut-être trop préparé, mais ne manque pas d’énergie et de conviction. Alors au final même si ils n’avaient pas forcément l’étoffe pour être une tête d’affiche, Lacuna Coil a su convaincre et offrir un joli final aux festivaliers.
Il est clair que cette édition du Sonisphere France n’a pas su égaler celle de 2011. Mais arriver au niveau d’un Big Four était, vous en conviendrez, compliqué. Et il est aussi certain que les organisateurs ont joué de malchance, entre l’annulation de l’édition britannique qui les a privé de certains groupes sensés être présents aux deux endroits et la météo capricieuse de dimanche qui a conduit à l’annulation de plusieurs groupes, il n’était pas évident de proposer quelque chose à la hauteur de l’année dernière. Toutefois, le festival a su rassembler de très bons groupes pour monter un line-up intéressant, diversifié et bourré de talent. Tout était réuni, à échelle réduite, pour créer une véritable ambiance, un vrai moment “metal”. Il est sûr que l’édition 2013 est attendue au tournant, le Sonisphere devra prouver qu’aux côtés du Hellfest, il est L’AUTRE festival metal français.