A l’heure de la mondialisation et du développement du marché digital de la musique, le Bureau Export fête cette année ses 20 ans !
Qu’est-ce que le Burex ? C’est une institution créée en 1993 et qui accompagne la filière musicale française dans le développement de ses artistes à l’international, avec la branche des musiques actuelles et la branche classique. Nous avons été invités à la célébration de ses 20 bougies. Accueillis à La Bellevilloise, le paysage musical français était présent : labels, producteurs, médias, tourneurs et autres. Une rencontre au sommet en quelque sorte.
La conférence s’ouvre sur une présentation du Bureau Export, respectant la chronologie de sa création par Jean-François Michel, avec l’ouverture de l’antenne new-yorkaise, suivi de l’implantation sur de nouveaux territoires, avec l’ouverture de bureaux successivement en Allemagne (1994), Royaume-Uni (1999), Espagne (2000), Brésil (2000), Japon (2001), Mexique (2001), Russie (2002), Australie (2002), Pologne (2005) et Pékin (2009). Un éclaircissement sur ses missions et ses axes de travail, ces derniers étant la veille et le conseil, ainsi que les aides en termes financiers. C’est donc un accompagnement à 360° que le Burex apporte à ses membres. La renommée de cette association de professionnels n’étant plus à faire, elle peut compter sur le soutien d’organismes tant publics que privés. Ces partenariats ont permis de lever un budget de 2,9M€ pour 2012. Une vidéo de présentation retraçant l’histoire du Burex est projetée.
Revenons en à un point essentiel, la musique. Si les artistes français s’exportent bien, et de mieux en mieux, c’est grâce à la diversité que l’on rencontre sur notre territoire. En effet, tous les styles sont représentés, cependant, les conjonctures actuelles font que certains artistes s’exportent mieux que d’autres. Serait-ce du à des effets de mode, de sombres méandres mercatiques ? Les spéculations vont bon train. Le Bureau Export a aidé financièrement 192 artistes et s’est investit dans les 4444 concerts d’artistes produits ou édités en France qui se sont déroulés dans les zones où le Burex est implanté. Ce qui a évolué, c’est la présence sur les différents festivals hexagonaux et internationaux, autant très axés B to B que B to C. Nous noterons le Midem, SXSW, Printemps de Bourges, The Great Escape, Glastonbury, Fuji Rock Fest, MaMA, les différentes Francofolies et les Trans Musicales de Rennes. Le rayonnement international de ces festivals en fait une plateforme de lancement pour les artistes désireux de s’exporter. Les vidéos de présentation tournées et produites, en partenariat avec la Blogothèque, illustrent parfaitement le propos.
Les frenchies au Great Escape et au SXSW sont en mission séduction et cela à l’air de pas mal marcher pour eux. S’ensuit le classement des meilleures ventes à l’export et le top 5 est occupé par Feist, Selah Sue, David Guetta, M83 et Nolwenn Leroy pour des ventes allant de 300 000 à 100 000 ventes. Le classement continue et il y a du monde. On notera cependant la faible présence de groupes de rock. Tout ce petit monde rapporte 55.2M€ de CA en N-1 pour les producteurs phonographiques français, avec une répartition 65%/35% entre le physique et le digital. La répartition par zone géographique expose 70% en Europe et donc 30% en dehors. Tout le bilan 2012 se retrouve sur le site officiel du Bureau Export. On gardera en mémoire la remise du “Prix Bureau Export 2013” au duo AIR pour leur carrière et leur disque d’or pour l’album “Le Voyage Dans La Lune”. Pour finir en beauté, la chanteuse neo folk/pop MINA TINDLE nous a offert un petit showcase et nous a parlé de ses expériences sur la route et de l’aide que le Burex a pu lui apporter. Signé par Believe Recordings, son album “Taranta” sorti en mars dernier, lui a permis de tourner en Europe et à s’exporter sur un festival world en Colombie.
La soirée continuera de battre son plein lors de la réception organisée ensuite. De bons échanges et une ambiance très bon enfant. Ce fut donc un moment instructif pour peu que l’on s’intéresse à l’industrie musicale et que l’on se sente impliqué dans son développement, chacun à son échelle bien sûr. Une chose est certaine : les artiste français ne sont pas les plus malheureux et ils ont la chance de pouvoir compter sur le soutien d’institutions comme le Bureau Export.
Crédit photos : Serge Tenani