Il aura fallu la triste annulation du concert de Letlive pour atterir au concert de Baroness en ce mardi 1er octobre.
La première partie est assurée par ROYAL THUNDER, trio rock progressif, originaire de Géorgie, tout comme Baroness. Si on a souvent du mal avec les filles dans les groupes de rock, qui bien souvent sont quand même très irritantes, ce soir, encore une fois, on remercie Mlny Parsonz d’être là. Une voix rauque, des tripes, du charisme, pas de chichi, comme quoi cela existe, cela en devenait désésperant ! Niveau compositon, un ensemble qui est très atmosphérique, très lourd et assez captivant. Peut-être un peu répétitif pour certains, voir ennuyeux sur les bords pour d’autres. Un groupe qui n’est sans doute pas facile d’accès, musicalement parlant, mais qui, en fin de compte, appréciable en live. Leur premier album “CVI” est sorti en 2012, ça vaut le détour !
Quatuor américain de sludge metal, originaire de Savannah en Géorgie, BARONESS vient ce soir présenter son dernier album “Yellow & Green”, paru en 2012. Un disque que les fans ont bien failli ne jamais entendre en live. En effet, le 15 août 2012, le groupe ainsi que cinq autres passagers et membres de leur équipe de tournée étaient victimes d’un grave accident de la route en Angleterre, leur bus chutant d’un viaduc haut de trente mètres. John Baizley, chanteur et guitariste de la formation, se retrouva alors avec le bras gauche fracturé en quatre, sans parler de sa jambe et des vertèbres de deux autres des membres de la formation. L’accident vaudra le départ du bassiste Matt Maggioni et du batteur Allen Blickle. Voilà pour resituer les évènements. Le concert de ce soir se déroule donc sur une toile de fond plutôt lourde. Comment allions-nous retrouver Baroness après une pareille épreuve ? C’est avec un sourire collé aux lèvres, avec une énergie et une intensité débordante que nous avons pu découvrir, ou re-découvrir pour certains, Baroness. Les quatre musiciens ont réellement l’air content d’être là. Les quelques mots de John Baizley et de Peter Adams (guitare/ chant) seront d’ailleurs pour souligner l’événement : “Paris, c’est bon d’être de retour”, “On dit souvent que le public parisien est mou, qu’ils aillent se faire foutre, ce soir vous êtes excellents”. Et en effet, le public est à fond ce soir. Du grand barbu à chemise à carreaux aux filles, peu nombreuses, mais tout de même bien représentées, en passant par des hommes en costard sortis tout juste du bureau (et oui, l’habit ne fait pas le moine), la plupart mouilleront leur chemise dans l’enceinte blindée du Trabendo. Niveau son, on ne remerciera pas la salle qui règle le son BEAUCOUP TROP FORT, en revanche, merci au groupe d’avoir servi un caviar pareil, pour les oreilles, pendant une bonne heure et quart. La part belle sera faite, donc, au (double) album, avec des merveilles live comme “Take My Bones Away” et “March To The Sea” qui prennent aux tripes en deux secondes ou encore le magnifique “Eula”. Les précédents opus ne seront pas laissés pour compte, entre l’intro sur “Ogeechee Hymna”l, extrait du “Blue Record” (2009) et le final très attendu, “Isak” du “Red Album” (2007). Une setlist très intelligente qui berce les fans entre une puissance presque épique et une douce tristesse. Dommage de ne pas avoir pu entendre “Twinkler” mais avouons que ce n’est pas un morceau facile à placer en live. Et puis tout bon show qui se respecte apporte son lot de frustration ! Le tableau ce soir est donc vraiment enchanteur.
Mais comme le dit l’adage, toutes les bonnes choses ont une fin. Baroness quitte la scène aux alentours de 22h30, nous laissant sur une promesse d’un retour prochain. Le public s’attarde encore un long moment sur la terrasse devant la salle, savourant une dernière bière avant de devoir vraiment partir et laisser le concert derrière lui. L’attente autour de certains groupes peu avoisiner des mois voir des années. Arrivé le jour J, à la minute M, quatre heures s’écoulent et mettent l’audience face à une dure situation “flûte, ça y est, c’est fini…” Baroness, revenez vite, vous nous manquez déjà !
Setlist :
Ogeechee Hymnal
Take My Bones Away
March To The Sea
A Horse Called Golgotha
Foolsong
Little Things
Green Theme
Swollen And Halo
Board Up The House
Sea Lungs
Cocainium
The Line Between
Eula
The Gnashing
—-
The Sweetest Curse
Jake Leg
Isak
Crédit photos : Fanny Schneider