PARLOR a beau être un quatuor parisien, ils sont bien loin de la délicatesse et de la douceur rêvée dans les fictions quand on parle des habitants de la capitale. Après un été plus que terne et une tournée annulée pour cause de pandémie mondiale, PARLOR, plus hargneux que jamais, balance sa bombe Comments et vient réveiller nos envies les plus crasses.
Sur les traces des plus grands
Pour vous donner une idée (et vous mettre l’eau à la bouche) PARLOR pourrait avoir été enfanté par Converge, Knocked Loose, Botch et Birds In Row s’ils avaient décidé de copuler tous ensemble. Un joyeux bordel donc. Entre hardcore, post hardcore, noise et punk hardcore sale, ces chatons enragés ont tout pour devenir de bons gros félins prêts à vous démembrer.
En 2017, ils sortaient leur premier EP Zamizdat. Enregistré en 2h dans leur local de répet’ et cela s’entend. C’est brut et criant de hargne. Ce disque leur permettra d’ouvrir pour les talentueux Inter Arma ou encore Conjurer.
Ils joueront également dans de très beaux festivals comme le Neuronoise à Rennes et le Paris Hardcore Festival. L’année 2019 marquera la sortie de leur (premier) excellent album Softly. La pression est montée d’un cran et annonce une ascension en puissance. Comments est enregistré en 2020 au Studio Sainte-Marthe avec le maître en la matière : Francis Caste. Résultat ? Un EP absolument dantesque et une merveilleuse mise en bouche avant un futur album à venir courant 2022.
Un petit follow m’sieurs dames ?
Ce nouvel EP marque donc le retour de ces enfants de satan, et ce pour notre plus grand plaisir ! Ce six titres a vu le jour après une année 2020 particulièrement chaotique et cela se ressent !
Avec Comments, PARLOR dégueule sa frustration et toute son amertume. La pochette illustrée par les géniaux Vaderetro annonce la couleur et met la puce à l’oreille quant au sujet traité ici. Une écriture incisive, autant dans le fond que dans la forme. Mais non sans ajouter une pointe d’humour. Le clip déjanté de “Insta Cat” en est la preuve ! Un chat addict aux likes et autres joyeusetés des réseaux sociaux, qui tente de montrer patte blanche et passer pour ce qu’il n’est pas afin d’augmenter son nombre de followers. Un titre tranchant, qui appuie là où cela fait mal.
Parce que c’est de cela dont il est question dans cet (intelligent) EP. La maladie du XXIème siècle : l’addiction aux réseaux sociaux. Likes, commentaires, apparences trompeuses. Tout y passe durant ces presque vingt-et-un minutes énervées et virulentes. Avec “Q&A”, Arthur crache d’une voix typiquement punk. Un peu cassée, (qui sonne presque fausse mais qui sonne très bien) les dégâts que les réseaux peuvent produire sur notre santé mentale.
L’urgence et le son massif de “Dive Into Motion” est terrible ! Un titre d’ouverture aux petits oignons avec une ligne de batterie d’une efficacité incroyable et un scream maitrisé à la perfection. La basse et la guitare sur “Pervitin” sont redoutables ! Tranchantes et féroces, bien que très douces parfois. Le quatuor nous laisse le temps de reprendre notre souffle avant de se prendre une énorme giroflée à cinq branches en pleine face.
Comments, bien que moins chaotique que son prédécesseur n’en est pas moins excellent. L’espiègle bande nous montre encore une fois toute l’étendue de son talent et s’envole gentiment vers de nouvelles contrées musicales. Brut de décoffrage, percutant et très bien ficelé, cet EP est un véritable exutoire qui fera du bien à vos tympans délicats.
Parlor
Arthur Leparc / Chant
Yann Desti / Guitare
Boris Patchinsky / Basse
Guillaume Quincy / Batterie.
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