KYO revient avec un sixième album qui sent bon le retour aux sources pour un groupe qui fête ses vingt ans de carrière. Le disque est introduit par l’histoire de trois personnages mise en scène à travers quatre clips, mais que se cache t-il derrière les images ?
Des textes poignants
KYO frappe fort avec son très beau single “Quand Je Serai Jeune”. Derrière une mélodie faussement naïve se cachent des paroles empreintes d’une douleur sincère. Premier duo entre Benoît Poher et Florian Dubos, forme de conversation sur ce qui aurait pu être. Le quatuor n’hésite pas à aborder des sujets comme l’avortement ou la perte d’un être cher à cause de l’alcool au volant. La sincérité et l’émotion qui se dégagent de ce titre soulignent ce que KYO peut être au summum de sa créativité poétique.
Avec “Stand Up”, Benoît Poher se met dans la peau d’une femme prise dans l’engrenage toxique d’une relation avec un pervers narcissique. Ainsi, avec une approche directe et sans concession, il retranscrit les étapes de l’influence destructrice. Si les mots sont bien choisis, l’intervention de l’anglais détonne un peu et diminue l’impact global du morceau. “Paris” sonne comme une déclaration d’amour à une ville qui a souffert avec les attentats. Le titre débute avec une ambiance douceâtre, portée par une voix trop mielleuse mais atténuée par des guitares plus sombres.
Entre théâtralisme et minimalisme
La formation explique volontiers s’être attachée très vite aux personnages de “Margaux, Omar Et Marlow”, au point de leur dédier une série de quatre clips qui mettent en image leurs histoires. Le premier chapitre pose le décor avec un couplet pour chaque protagoniste et des refrains qui décrivent les liens entre eux. Le passage instrumental dramatique est annonciateur d’évènements sombres. L’aspect cinématographie est particulièrement développé.
KYO adopte également une approche plus sobre, au service de l’émotion comme sur le duo “Comète” avec Alice On The Roof. Ce minimalisme permet de mettre en avant la voix des interprète et laisser libre cours au ressenti. L’intro acoustique de “Mon Immeuble” amène douceur et mélancolie. Le titre présente une série de saynètes de voisinage. Portraits de personnages hauts en couleurs, qu’il est facile d’imaginer derrière les vitres de cet immeuble parisien. Une jolie chanson qui bénéficie de surcroît du charme de la simplicité.
Une forme de retour aux sources
Le virage pop électro pris dans les derniers albums cède la place avec un retour aux guitare dans “Mon Epoque”. Un riff réconfortant aux accents de Nirvana. Une construction directe, sans fioriture avec un refrain accrocheur qui fonctionne. “Après Minuit” rappelle aussi les morceaux classiques de KYO . Des couplets presque parlés, des envolées lyriques et de la voix de tête dans les refrains.
Le groupe ne s’empêche pas par ailleurs d’expérimenter. Le travail sur les voix dans “Enfant De La Patrie” semblent inédits. Les musiciens ont modifié le tempo de la voix de Benoît à de nombreuses reprises. Au final, le quatuor parvient à amener du rythme et une énergie très séduisante. Malheureusement la sobriété n’est pas toujours de mise et le groupe retombe parfois dans ses excès de mièvrerie comme sur “Quitter La Ville”, “Paris” ou encore “Touriste En Hiver”.
KYO opte pour la sobriété au service de l’émotion avec “La Part Des Lions”, un choix payant pour le quatuor parisien.
Informations
Label : Sony Music / RCA Records
Date de sortie : 26/11/2021
Site web : www.kyomusic.com
Notre sélection
- Quand Je Serais Jeune
- Mon Immeuble
- Enfant De La Patrie
Note RUL
4/5
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2 commentaires
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Super album je les suis depuis longtemps et ils ne m’ont toujours pas déçu vraiment vivement le prochain album
Super album je les suis depuis longtemps et ils ne m’ont toujours pas déçu vraiment vivement le prochain album