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AU REVOIR SIMONE @ Le Trabendo (16/02/14)

Reconnu pour être un festival pointu à la recherche des nouvelles tendances en matière de rock, folk, pop et électro, FIREWORKS! prend ses quartiers dans la capitale et ce jusqu’au 23 février. En cette soirée du 16 février c’est au Trabendo que la manifestation s’installe pour accueillir électro et pop londonienne.

La queue est déjà longue vingt minutes avant l’ouverture, il faut dire que ce soir le festival affiche complet. Famille bobo, jeunes midinettes à l’accent d’outre-Manche, hipsters à la barbe longue, skaters à lunettes et trendy, prêts à aller travailler le lendemain, se confondent dans la queue. Le Trabendo ne se retournera pas ce soir, ce n’est pas l’objectif. A peine le public débarque dans la salle que THE RANGE se colle aux platines. Avec ses vinyles rouges vifs et son macbook, il navigue entre une trip hop aérienne et une chillwave aux basses lourdes. Terminus vers 20h30 sur “Nonfiction”, deep résonnant comme un appel aux sonorités électroniques londoniennes.

 

 

LYLA FOY et ses trois comparses, barbus aux cheveux “mi-lion” blonds, entre doucettement sur scène dans un nuage vaporeux. Ils arrangent leurs synthés, basses et guitares, sans un mot et démarrent sur un voile bleuté. A la première ligne de basse, Lyla Foy capte l’attention du public, sa voix se lance et la foule lui appartient au gré de ses ballades pop. “Left To Wonder” envoie des coups de guitares Fender à la rythmique aqueuse qui s’abattent contre une batterie rêche et sèche. Le tout est guidé par les montées fragiles de la voix de Lyla. Plus loin “Easy” s’amuse à frôler la construction féerique de Cocorosie. Le groupe enchaîne les titres et les changements d’instruments. Une guitare et basse Fender sont délaissées pour des synthés Korg, et Lyla passe d’une pop folk légère à une new wave lisse et chaleureuse. Plus loin, “Feather Tongue” amorce la fin du set avec une ballade rock au pointe de pop 80’s. Lyla remercie et s’amuse avec l’audience, il faut dire que ce n’est pas son premier passage au Trabendo. Lyla and friends conclut sur un amas de guitares grasses et scintillantes à la limite du garage. Un ange passe avant l’arrivée attendue d’Au Revoir Simone.

 

 

L’atmosphère change, deux synthétiseurs Roland et un Korg posés sur scène attendent patiemment leur maitresse respective Erika Forster, Annie Hart et Heather D’Angelo d’AU REVOIR SIMONE. Le Trabendo est plein à craquer. Démarrage dans le noir avec “More Than”, pop new wave rythmée animée de quelques jeux d’ombre et de spotlight en fond, avant d’apparaitre au refrain dans une nappe bleutée. Le trio commence à se déhancher et le foule suit nonchalamment. Depuis maintenant dix ans et quatre albums, la magie qui émane de leur collaboration entre Erika, Annie et Heather est toujours alimentée par les claviers et leur sens du rythme. Affirmant leur attitude kitsch et décalée sur le 80’s “Just Like A Tree”, un métallurgique “Gravitron” qui pulse au rythme des lumières chaleureuses et intimistes. C’est donc avec toujours le même style proche de Princess Chelsea et planqué derrière ses synthés qu’Au Revoir Simone déboulera des titres de “Verses Of Comfort, Assurance & Salvation” (2005), “The Bird Of Music” (2007), “Still Night, Still Light” (2009) et “Move In Spectrums” (2013). La sauce monte crescendo et le public se trémousse sans se soucier du sens de ses gestes, les filles sur scène mêlent avec maîtrise les synthétiseurs vintages et les samples de batterie. La lumière psychédélique deviendra difficile à supporter mais conviendra parfaitement au délirium venteux multiforme proche de l’orgue de “Only You Can Make You Happy”. L’apothéose viendra probablement d’un girly “Crazy” électrique où le public explosera réellement, juste une fois. La redescente se fait venir sur les douces noirceurs de “Somebody Who” et la froideur des claviers de “Shadows”. Le titre n’est pas fini que la foule les appellent déjà pour un rappel. Trois titres vont s’enchainer : le connu “All Or Nothing”, le flamboyant et déserté (et peut-être meilleur morceau du concert) “Stay Golden” et enfin le scintillant et nébuleux “Knight Of Wands” vient terminer le voyage rêveur dans un nuage de fumée, comme si ces fantômes que sont Erika, Annie et Heather n’étaient jamais apparu devant nos yeux.

 

 

Sans être une soirée de folie, le festival FIREWORKS! et sa programmation propose des artistes pointues du grande valeur artistique, mais pas forcément taillés pour la scène. Dans l’ensemble, il y a un manque d’énergie certains qui n’est pas due à la musique, ni au lieu, mais probablement au public qui n’a pas sur renvoyer l’électricité générée par les groupes. C’était dimanche et le lendemain pour la plupart, il fallait se lever tôt, ne leur tenons pas rigueur.

Setlist :

More Than
Just Like A Tree
Gravitron
Another Likely Story
Tell Me
Night Win
Only You Can Make You Happy
We Both Now
Galloping
Anywhere
Crazy
Somebody Who
Shadows
—-
All Or Nothing
Stay Golden
Knight Of Wands