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SHARON JONES AND THE DAP-KINGS @ Olympia (06/05/14)

Ce soir, le tant attendu grand retour de la reine de la soul américaine et ce, pour deux raisons : depuis son passage très remarqué en première partie de Prince au Stade De France mais aussi  pour son retour sur scène après avoir vaincu un cancer. Elle nous revient avec un nouvel album “Give The People What They Want”, plus commercial et passe partout que les précédents, lui permettant d’élargir son public et de remplir l’Olympia.

Ses derniers passages dans la capitale –Trabendo et Cigale x2- furent d’excellentes prestations avec une énergie dingue et des compositions tirées de ses deux meilleurs opus, “100 Days, 100 Nights”  et “Learned The Hard Way”. Elle vient également de fêter ses cinquante-huit  bougies le 4 mai dernier et avait bien l’intention de mettre le feu sur la scène de l’Olympia pour son grand retour.

La première partie est assurée par JAMES HUNTER, un bluesman américain, guitariste et compositeur, qui se produit en compagnie du bassiste des Dap-Kings, proposant du bon vieux blues, avec une voix chaleureuse et remplie de feeling. Sa musique vintage, son jeu de guitare l’est également voir presque minimaliste mais authentique et touchant. Le public réagira plutôt bien à son univers musical sans oublier son attitude attachante et sa joie communicative.

 

 

Après les trente premières minutes, on apprend que le concert de SHARON JONES AND THE DAP-KINGS sera intégralement filmé par Arte (disponible sur internet) et qu’il y aura du coup un pit où seront les caméras, supprimant du coup le contact avec le public et la scène, regrettable pour ce genre de concert mais telle est la configuration. Les cinq premiers morceaux mettront en avant uniquement les deux choristes et les Dap-Kings qui chaufferont la salle avant l’entrée de Sharon Jones. Leur charisme et leur voix sont impressionnantes et nul n’est surpris de leurs capacités vocales. C’est au sixième morceau “Stranger To My Happiness” que Sharon Jones fera enfin son entrée sur scène sous les hurlements et les acclamations d’environ deux mille fans. Sharon a l’air en pleine forme et n’a à priori rien perdu de son charisme et de sa voix même si les morceaux du dernier album ne mettent pas forcement bien en avant ses capacités vocales. On la retrouve un peu amaigrie et sans cheveux, portant une robe ne la mettant pas bien en valeur mais qu’importe, elle envahie très rapidement l’espace scénique, communiquant avec le public et les Dap-Kings. Concernant les Dap-Kings, un léger changement de lineup est à noter, avec l’arrivée un nouveau batteur et deux nouveaux trompettistes, qui malheureusement ne se démarqueront pas trop durant tous les titres du dernier essai, en particulier les cuivres beaucoup moins punchy, mais également des choristes quasi absents dû aux nouvelles compositions. Sharon Jones assure correctement le show, invite sur scène un fan du premier rang et tente quelques danses endiablées comme elle sait le faire. Les compositions du dernier effort plaisent apparemment et tant mieux car la quasi-totalité de “Give The People What They Want” sera jouée ce soir même si son impact sur scène est loin d’être aussi envoûtant et magique que ses anciens disques. L’ambiance est malgré tout excellente, mais il a fallu attendre le rappel pour enfin avoir trois titres tirés de ses meilleurs productions, “Better Things To Do”, “I Learned The Hard Way” et “100 Days, 100 Nights” pour enfin se rendre compte que Sharon Jones And The Dap-Kings envoient encore du lourd vocalement et instrumentalement parlant, choristes et trompettistes compris. Malheureusement, le show touchera à sa fin laissant une grande amertume en raison de la durée du show d’une heure trente seulement, où finalement Sharon a dû rester sur scène qu’une petite heure si on enlève les cinq premiers titres. Une frustration s’expliquant également par une setlist pas vraiment à la hauteur de l’évènement et de son talent, laissant un goût d’inachevée à cette soirée. D’ailleurs, le public réagira beaucoup moins chaleureusement sur les anciens titres, un comble. L’assemblée donne l’impression d’être moins connaisseur, plus âgée et surtout venu la découvrir suite au boost de sa prestation en première partie de Prince et des compositions plus accessibles du dernier album comparativement au public beaucoup plus jeune et connaisseur qu’on avait pu constater auparavant.

 

 

Quelle dommage que la setlist n’est pas été à la hauteur de leur talent, car l’ambiance était là et de revoir Sharon Jones suite à ses soucis de santé, c’est tout simplement incroyable et digne d’une grande ambassadrice de la soul music.