Le charismatique flutiste est de retour à Paris !
Un peu plus d’un an après la sortie de son sixième album solo, IAN ANDERSON connu pour être le magique cerveau de JETHRO TULL, se permet une petite virée en Europe. L’Olympia accueille de nouveau l’artiste et la soirée s’annonce belle puisque les sièges vides seront difficilement visibles. Au cours de cette tournée, le show se décompose en deux parties, avec un court entracte au programme; ainsi il ne fallait pas tarder pour assister au récital. “Homo Erraticus” (2014) est un album prog rock où divers styles se développe. Divisé en trois parties distinctes, seul quelques morceaux de cette réalisation seront joués, la majeure partie restante sera, sans surprise, consacrée à la musique de Jethro Tull. Ainsi, suite à une courte vidéo en guise d’introduction, où l’humour est plutôt potache, les musiciens vont être accueillis sous les applaudissements et Ian sera lui adulé. Outre la musique très axée année 70, on sent tout de même une pointe de modernité, c’est plus “actuel” et moins “fou fou” que les hymnes enivrantes dont il est le compositeur. L’échange entre la vidéo, projetée en fond de scène, et la musique fonctionne de plus très bien. La musique vit au travers des différentes animations ou plans, même les groupes les plus modernes/récents n’utilisent pas la vidéo, c’est dire ! Néanmoins comme il fallait s’y attendre, son dernier opus en date ne sera que brièvement abordé, seulement deux titres, l’essentiel de la soirée étant tout de même centrée sur les hits de Jethro Tull. “Thick As A Brick” sera d’ailleurs la première d’une longue série à résonner dans cette mythique enceinte. Même assis, on sent une vive flamme au plus profond de chacun, en particulier celles et ceux qui ont grandi avec la musique de JT. Les années passent mais le talent d’Ian est bel et bien toujours vivant au travers de sa flute traversière. Les envolées mélodiques sont exceptionnelles. Il adoptera bien évidemment sa fameuse posture, marque de fabrique, bien que celle-ci soit par moment beaucoup trop machinale et effectuée pour faire “comme avant”, cela n’empêche pas le bonhomme d’être en très bonne forme physique ! Il sera d’ailleurs le seul à vraiment occuper la scène, aidé également -mais vocalement aussi- par Ryan O’Donnell. Les musiciens tiennent leur rôle à merveille, même si peu mobile à l’image de Florian Opahle (guitare). Les titres et les animations visuelles se succèdent, de “Mother Goose” à “Sweet Dream” en passant par les immanquables “My God” et “Aqualung”, Paris replonge dans les folles années, les années “Woodstock”, imaginez donc que la majeure partie du public était des apprentis hippies !? Le show tient donc la route, la musique est sublime et le point noir concerne malheureusement la voix du monsieur. Autant sur les médiums, celle-ci s’en sort assez bien, autant dans les aigues, la magie n’opère plus. L’âge bien évidemment y est pour beaucoup et cela est tout à fait normal. A chaque aigue, Ian monte sur la pointe des pieds pour aller au plus profond de sa personne, mais il n’y arrive que très très rarement. L’apport de Ryan devrait donc être amplifié, aidant davantage le maitre. Agé de 67 ans, actif depuis 1967, il est logique qu’Anderson faiblisse. Avec son nième souffle, “Locomotive Breath” conclura cette superbe représentation, standing ovation à la clé.
Jethro Tull à la retraite, Ian Anderson prolonge la nostalgie et cet héritage musical en compagnie d’autres musiciens et au travers d’albums solo, mais jusque quand ? L’amour qu’il porte à la musique est infaillible mais sa personne ne le sera pas éternellement. Le natif de Blackpool aura, une fois de plus, fait voyager l’audience française/parisienne. Merci !