KISS tire sa révérence cette année avec la tournée mondiale End Of The Road. L’heure du chant du cygne pour ces icônes qui ont tant marqué l’histoire du rock. La participation à l’étape française était obligatoire pour saluer ce groupe une dernière fois, lors d’un show qui continue de repousser toutes les limites du divertissement.
Une entame new-yorkaise
Le délicat exercice de chauffer la salle revient à THE LAST INTERNATIONALE. Une basse sautillante qui rappelle furieusement Rage Against The Machine et une énergie sans faille. Le groupe avait d’ailleurs acquis une certaine renommée avec le passage d’un certain Brad Wilk entre 2014 et 2015. Sur scène, les musiciens se lâchent devant un public assez timide. Au bout de vingt minutes d’un show intense The Last Internationale remporte enfin les suffrages. La salle acclame le groupe, qui monte l’ambiance d’un cran avec une chanteuse appelant les fans de KISS à donner de la voix. Lorsqu’elle prend sa guitare, c’est tout l’Accor Arena qui frappe des mains en rythme. Encouragée par cette nouvelle ferveur, Delila Paz s’appuie sur un public docile pour chanter. Elle descend ensuite de la scène pour rejoindre les premiers rangs de la fosse et offrir un final ébouriffant.
Place aux paillettes !
Le mythique “Rock N Roll” de Led Zeppelin se fait entendre, le logo KISS se teinte de rouge sur le drap noir qui cache la scène. Une vidéo montre les musiciens en coulisses, tandis que la voix off annonce “you wanted the best, you got the best” : le show peut commencer. Et quelle entrée en scène ! Les membres de KISS surgissent sur des plateformes, étincelants dans leurs costumes historiques sur l’excellent “Detroit Rock City”. Feux d’artifices, jets de feu, projecteurs, lasers et écrans géants, tout est là pour apporter une dimension dantesque à un set bien rôdé. Une pointe de modernité pour renouveler un spectacle devenu historique.
Les artistes connaissent toutes les ficelles pour impliquer le public dans le concert. A coups de langue sortie, de doigts pointés, de clins d’œil et d’humour, KISS joue avec une salle acquise à sa cause. L’Accor Arena chante en chœur “Shout It Out Loud” avant d’entamer La Marseillaise à l’invitation de Paul Stanley. Coup de chaud avec les flammes dégagées sur “War Machine” avant de passer au très prenant “Heaven’s On Fire”. KISS en rajoute une couche avec “I Love It Loud”, qui se termine avec Gene Simmons plantant une torche brûlante sur une scène enfumée.
Un show grandiose
Ce goût de l’excentricité, cette attention aux détails pour que chaque titre bénéficie d’un univers visuel marqué, c’est ce que tout fan attend du groupe. Un show grandiloquent, qui a pour seul but de divertir un public éclectique. Pour apprécier KISS sur scène, il faut savoir porter un regard d’enfant émerveillé. Paul, toujours très communicatif, organise la répétition des chœurs avec l’audience pour le populaire “Say Yeah”. Et cela fonctionne ! Les musiciens échangent de place régulièrement, dans un ballet savamment orchestré, qui permet à tout le monde de voir toute la formation. Tout est prévu pour créer des souvenirs mémorables.
Après un superbe “Cold Gin” vient l’heure du solo pour Tommy Thayer. Seul sur scène, brillant de mille feux, crachant des petits jets d’artifice avec sa guitare, il démontre que les années passent mais le talent reste. En effet, KISS ne se repose pas sur une ribambelle de bandes sonores. Les musiciens jouent leurs partitions avec ferveur et sans fioritures. Les ornements sont purement visuels, à l’image du final incroyable de “Lick It Up”. Un tourbillon de laser entoure la batterie d’Eric Singer, tout simplement sublime.
Du Kitsch et du fun
Après quelques échanges en français autour de crêpes Suzette et Maurice Chevalier, c’est l’heure du “Psycho Circus”. Morceau emblématique suivi du solo de batterie d’Eric Singer. Une mise en lumière plus humoristique que technique, qui se conclut par une envolée de la batterie sur une plateforme qui monte et monte. Chacun son solo, c’est donc Gene Simmons qui prend les devants de la scène avec son solo de basse. Lui aussi monte sur sa plateforme dans une ambiance faussement menaçante. Du faux sang dégouline de sa bouche pour un spectacle un peu désuet. C’est aussi cela KISS ! Le retour du gros son avec “God Of Thunder” est convaincant et lorsque le musicien s’envole tout en haut, il est impossible de ne pas apprécier la performance.
La surenchère ne connaissant aucune limite c’est au tour de Paul Stanley de survoler la fosse pour atterrir sur une petite scène au milieu de la salle. Des recettes utilisées par le groupe depuis des années, mais qui restent toujours aussi bluffantes en 2022. La foule est en délire, ravie de voir de près le chanteur. C’est à ce moment que KISS enchaîne deux de ses plus grands hits : “Love Gun” et “I Was Made For Loving You”. L’Accor Arena sort les boules à facettes et toute la salle se met à danser dans une joie non dissimulée.
Simply the best
Difficile de faire mieux ? Pas pour KISS, qui poursuit avec le très bon “Black Diamond”. Des tourniquets d’artifices envoient des étincelles, la batterie monte, tout part dans tous les sens avant le rappel. Eric Singer sort de la scène comme par magie pour interpréter “Beth” au piano. Petit bémol pour les bandes sons sur ce titre, qui n’apportent pas grand chose. Suivent “Do You Love Me?” et “Rock’n Roll All Nite” ainsi qu’une déferlante d’effets pyrotechniques, de confettis, de paillettes et de lasers. Trop n’est jamais trop pour KISS qui met un terme à son dernier concert en France avec un final hallucinant.
KISS c’est kitsch, c’est grandiose, c’est historique et c’est surtout jouissif. Chapeau bas messieurs !