Reportée pour la deuxième fois en raison du COVID, la tournée mondiale 50th Anniversary de Blue Oÿster Cult fait quelques haltes en France en cette fin d’année 2022. La formation américaine culte des années 70 peut donc enfin présenter son premier album studio depuis presque vingt ans, le très réussi The Symbol Remains sorti en 2020. Après autant d’attente, cette première date au Trianon sera-t-elle à la hauteur de nos espérances ?
Allumer le feu
C’est GAËLLE BUSWEL qui a la lourde de tâche de chauffer l’ambiance de ce Trianon sold out. La française qui a récemment ouvert pour Foreigner et Kiefer Sutherland enchaîne les titres en acoustique accompagnée de son guitariste. Le public ne se fait pas prier pour accueillir chaque chanson par des cris et des applaudissements chaleureux. Il faut dire que la voix grave de la chanteuse est un vrai plaisir pour les oreilles. On n’aurait pas dit non à un ou deux titres supplémentaires. Gaëlle Buswel a mis le feu à un Trianon pourtant déjà bien chaud, et ce, sans batterie ni instruments électriques !
De l’énergie à revendre
Les stars de la soirée montent sur la scène du Trianon encore plongé dans le noir au son de la bande originale de Blade Runner. L’ambiance est survoltée dès les premières notes de “Transmaniacon MC” issue du premier album éponyme de BLUE ÖYSTER CULT dont les membres ne font décidément pas leur âge ! La scène est sobre, sans image de fond ni lumières particulières. Les Américains vont à l’essentiel, à savoir leur musique et leur présence. Ils n’hésitent pas à prendre régulièrement la parole pour exprimer leur joie de pouvoir enfin jouer sur cette tournée initialement prévue pour 2020. Anecdote attendrissante : durant “E.T.I. (Extra Terrestial Intelligence)”, le bassiste Danny Miranda lève les yeux vers les balcons et échange des gestes de remerciement avec un fan presque en transe qui lui montre son tatouage en rapport avec le groupe.
Air guitar & Godzilla
Si chansons issues du dernier album The Symbol Remains sont bien accueillies, ce sont véritablement les plus anciennes qui mettent les fans en extase. Les téléphones se lèvent sur “Burnin’ For You” dont les paroles sont reprises en chœur par toute la salle. “Then Came The Last Days Of May” est l’un des points culminants de la soirée avec les solos de Ritchie Castellano et Buck Dharma, qui donnent des envies irrépressibles d’air guitar à certaines personnes présentes. C’est Richie qui chante sur “Tainted Blood” et sa voix est tout simplement incroyable ! On se croirait presque à un concert de power metal tant son chant est puissant et émouvant. Les deux chanteurs principaux Buck Dharma et Eric Bloom ne sont pas en reste et font preuve d’une énergie redoutable pour faire chanter le public qui ne se fait pas prier. La première partie du set se termine sur les tubes “Godzilla” et “(Don’t Fear) The Reaper”, précédé d’un (long) solo de Buck.
Trianon on flames with rock and roll
Après quelques minutes de pause bien méritées pendant lesquelles le public réclame un rappel, Blue Öyster Cult remonte sur scène pour trois chansons. Si “Perfect Water” endort un peu la foule, “Harverster Of Eyes” et surtout le classique “Cities On Flame With Rock And Roll” clôturent cette soirée. Le groupe se retire sous les cris des spectateurs en délire.
Cinquante ans après la sortie de leur premier album, les Américains de Blue Öyster Cult ont enflammé Le Trianon durant quasiment une heure quarante devant un public multigénérationnel. Et pour ceux qui en voulaient encore plus, la formation a rempilé le lendemain avec une setlist différente. L’attente en valait donc largement la peine !