Double plateau ce mercredi au Point Ephémère qui a vu se succéder sur sa petite scène deux jeunes artistes prometteurs : l’Australien Hein Cooper et la Française Pomme.
On avait déjà croisé HEIN COOPER lors du dernier MaMA 2015 en octobre. Ce soir, c’est devant un Point Ephémère allant en se remplissant que le musicien de pop indé présente son tout premier album sorti il y a deux semaines en France.
Quelques fans sont déjà présents dans la salle, mais il y a surtout une bonne part de curieux venus écouter Pomme qui n’auront sûrement pas regretté leur avance. Les lumières s’éteignent à peine que Cooper débarque sur la scène et lance son set avec “Polar Bears”, titre puissant qui nous promet un concert sans faute. Rapidement, on se rend compte qu’il en faut peu à l’Australien pour imposer sa présence et convertir un auditoire en un rien de temps : seul avec sa guitare, ses loopers et quelques autres accessoires électroniques, il est surtout doté d’une superbe voix qu’il module sans complexe avec une aisance déconcertante. Des morceaux mélancoliques comme “Dopamine” au positif et accrocheur “All My Desires”, les émotions sont bien là. Sa façon de chanter y est pour beaucoup, mais ses talents de compositeur-interprète ne sont pas à négliger, en témoigne notamment le remarquable morceau final “The Art Of Escape” et ses lignes de guitare prenantes.
Son plaisir d’être là ce soir est évident et communicatif. Sur son invitation, Pomme le rejoint sous les projecteurs pour une interprétation complice et bilingue de son titre phare “Rusty”. Très à l’aise sur scène, le musicien s’amuse tout du long avec le public français, en lui demandant notamment de juger sa connaissance de la langue de Molière, avant de lui confier son intérêt pour le vin et le fromage. Des applaudissements toujours plus nourris après chaque prise de parole et chaque morceau confirment que le courant passe sans problème.
Pendant une petite quarantaine de minutes, la performance d’Hein Cooper a révélé un artiste talentueux et prometteur. A suivre de très près !
C’est ensuite au tour de la jeune POMME de nous faire (re)découvrir son univers. La Lyonnaise a sorti au début de l’année son premier EP “En Cavale” qui connait depuis un succès croissant. Pour cette deuxième partie de soirée, on a affaire à de la chanson française sincère et bien ficelée menée par la voix délicate mais assurée de la chanteuse.
Sur scène, le contraste est saisissant entre de tristes chansons d’amour brisé, recollé ou rêvé et cette jeune femme constamment souriante. Timide, elle nous avoue ne jamais savoir vraiment quoi dire entre deux morceaux, mais cela n’a aucune importance, même si cela occasionne quelques retombées d’ambiance. L’audience, qui s’est majoritairement déplacée pour l’écouter, est loin de lui reprocher ce détail. Elle ne boude d’ailleurs pas son plaisir : le dernier refrain de “J’suis Pas Dupe”, le morceau qui a révélé le talent de Pomme, est repris par tous, tandis que la sombre histoire de “Jane Et John” réveille l’envie d’accompagner rythmiquement la musicienne dans la seconde partie presque enjouée de la chanson.
Comme elle le souligne, rares sont les moments où on peut l’entendre jouer des chansons plus joyeuses que d’ordinaire. On profite donc de sa reprise acoustique du “Lean On” de Major Lazer, où elle est rejointe par le guitariste Waxx, et de sa belle interprétation à l’autoharp du “Coats Of Many Colors” de Dolly Parton. Entre ces virées dans ses influences et ses propres morceaux connus du public, elle présente aussi quelques nouvelles compositions qui ne manqueront sans doute pas d’être sur son prochain album.
Après un court rappel, Pomme quitte la scène. Elle a su donner une suite efficace au premier concert d’une soirée qui ne manquait pas de spontanéité et de bonne humeur.