Bipolar Club – Vertigo

Deuxième EP de Bipolar Club, groupe de rock alternatif/noise originaire de Toulouse. Zoom sur des artistes méconnus mais qui sont en train de faire bouger les lignes sur la scène française.

Après Issue, premier EP sorti en janvier 2022, Bipolar Club est de retour en 2023 avec Vertigo. Ce deuxième EP de cinq titres s’inscrit dans la lignée créative et entamée par lle premier EP. Cette cohérence entre les deux EPs s’explique par le fait que la formation est initialement entrée en studio pour enregistrer un album de dix morceaux et qu’au final, cela s’est soldé par deux EP distincts mais très proches.

Malgré tout, on a le sentiment ici que les mélodies sont plus abouties et plus “faciles” à distinguer. Rien que le titre qui donne son nom à l’ensemble, avec ses parties atmosphériques contrebalancées par des guitares plutôt abruptes, a sa propre couleur et sa propre personnalité bien définie.

Notons “Océan”, seul titre en français de tout l’EP, et qui a eu le droit récemment à son clip vidéo. Avec son son mid-tempo et post rock abrasif, c’est une belle surprise dans la langue de Molière et on espère que le groupe s’essaiera plus souvent au chant en français.

Le reste de l’EP est rock : de la disto, des pointes de new wave (ou de cold wave par instants), voire même un peu de punk : les influences sont largement digérées et retranscrites avec succès par Bipolar Club !

“Idiocraty”, au riff lourd et à l’ambiance plus 90’s, est un titre dont le texte illustre un questionnement profond sur la recherche de soi. C’est l’occasion de s’arrêter sur les textes du groupe. Parfois introspectif, parfois dans la rébellion, mais toujours dans le questionnement et la remise en question. Les morceaux alternent entre espoir et désillusion comme “Movie Song” et ses paroles tournant autour l’aspiration à la réussite et à la confrontation à l’échec.

“Train” accueille en tant que guest la violoniste toulousaine Gwendoline Horcholle, dont le talent démontré durant la montée finale du morceau ajoute de la puissance, de l’obscurité mais aussi un voile de mystère particulièrement intriguant.

En une petite vingtaine de minutes et cinq titres, Bipolar Club dévoile une seconde fois son univers sombre et profond aux ambiances flirtant avec le rock progressif, le noise ou le rock brut et radical. Nul doute que les Toulousains trouveront leur place sur la scène française avec ce second EP, et qu’ils commenceront à faire de plus en plus parler d’eux.