En pleine tournée européenne pour défendre leur dernier album Doggerel (2022), les mythiques Pixies donnent rendez-vous à leur fans français à l’Olympia (Paris) pour deux concerts sold out.
Le groupe WUNDERHORSE démarre les hostilités. Les quatre Britanniques proposent un indie rock vitaminé. Leur set comporte des titres de leur premier album Cub (2022), sorti en octobre dernier. Les petits protégés de Fontaines D.C., qu’ils ont accompagnés sur les routes américaines, se montrent adeptes des changements de rythme : intros a capella ou minimalistes et refrains endiablés. Réservé, le frontman Jacob Slater est peu loquace, mais quand il chante, l’audience, prise par l’émotion, reste suspendue à ses lèvres.
Les PIXIES ont traversé bien des tempêtes sans jamais faire naufrage. Le groupe approche doucement mais sûrement des quarante ans d’existence. Croyez-le ou non, l’un des groupes de rock américain les plus influents de tous les temps joue à Paris ! Entrant de la manière la plus simple possible sur la scène de l’Olympia sous les ovations du public, ils enchaînent les morceaux sans plus attendre, pendant plus de deux heures.
Nous voilà gratifiés de trente-six morceaux de la riche discographie du quatuor. Un petit tiers d’entre eux est logiquement tiré du dernier disque Doggerel (2022). Les tubes indémodables tels que “Here Comes Your Man” et “Where Is My Mind?”, accueillis par des cris et des applaudissements nourris, font bien évidemment partie du programme.
La richesse mélodique de la musique des Pixies n’a pas besoin de s’encombrer de fioritures. Hypnotisant, le frontman Black Francis joue avec une grande concentration, comme s’il était seul chez lui. L’audience, accrochée à ses paroles, écoute très attentivement les riffs de guitare de Joey Santiago, tape du pied au rythme de la basse de Paz Lenchantin et hoche la tête au son de la batterie de David Lovering, véritable ossature de la musique de la formation.
Toutefois, on aurait apprécié que, au cœur de cette pure démonstration de son immense talent, la bande nous communique son énergie, sa joie de jouer sur scène. L’orchestre semble parfois se situer trop loin de l’action pour se sentir entièrement concerné par l’événement. Les morceaux s’enchaînent sans un mot et la formation reste statique. Heureusement, des titres comme “Monkey Gone To Heaven” et “Hey” soulèvent l’Olympia, captivé de bout en bout.
“Where Is My Mind?”, véritable point d’orgue de la soirée, reprise en chœur par les fans, laisse place à “Winterlong” (cover de Neil Young). La lumière finit par se rallumer et les Pixies reçoivent une standing ovation, avant de disparaître en coulisses.
La dynamique singulière de la musique des Pixies aura captivé et conquis l’Olympia ce soir. Une salle qui, comme à chaque fois avec les Pixies, retiendra ce qu’elle a entendu plus que ce qu’elle a vu.
