Le 17 novembre, le Divan Du Monde célébrait les vingt-cinq ans d’Orphaned Land pour le “Anniversary & Best Of Tour 2016”. Mais les pionniers du metal oriental ne sont pas venus seuls. Crisalida, Imperial Age et Voodoo Kungfu étaient de la partie également. Un melting-pot de groupes venus de tous horizons. RockUrLife revient sur un concert à travers le temps et l’espace.
La salle est à moitié vide, lorsque la première formation s’empare de la scène du Divan Du Monde. CRISALIDA est un groupe chilien formé en 1996. Menée par la charismatique Cinthia Santibañez, la bande propose un son rock progressif. Ils sont venus défendre leur cinquième album, “Terra Ancestral”, produit par Daniel Cardoso (le batteur d’Anathema), dont les thèmes principaux sont la nature et les forêts majestueuses de Patagonie, région du Chili, comme nous l’explique la frontwoman, dans un anglais approximatif. Bien que Cinthia soit très à l’aise sur scène, elle n’arrive pas à faire bouger l’audience. L’assemblée reste stoïque, et ne parvient pas à s’amouracher de la belle et de sa musique.
Retour en Europe, ou plus exactement à Moscou, avec IMPERIAL AGE. Après une mini introduction aux sonorités symphoniques, les six membres prennent possession de la scène. Drôle de composition : deux claviers sont présents sur scène. Alexandra Sidorova se présente finalement devant l’auditoire, et nous voilà partis pour trente minutes de metal symphonique. Nous ressentons très clairement les influences de Therion (dont ils font aussi une reprise, avec “To Mega Therion”), Nightwish ou encore Epica. La mise est scène est nettement réfléchie, tant dans les costumes que dans la gestuelle. Les Russes nous interprètent des chansons extraites de “Warrior Race”, l’EP sorti en 2014.
La Chine est représentée avec VOODOO KUNGFU. Le sextette se présente sur scène avec un chanteur et un batteur masqués. Chinese Cobra, le leader, se démasque après le premier morceau. Le concept du combo est intéressant. On aime, on n’aime pas, en tout cas, on ne peut pas rester insensible au show présenté par les Chinois. On a d’ailleurs du mal à détourner le regard du frontman, tant à cause de sa carrure incroyable que de sa présence scénique ou encore sa façon de ressentir la musique. Le chanteur semble complètement possédé. Le public s’avère captivé par le set présenté. Et Voodoo Kungfu obtient toute son attention lorsqu’il interprète “Raining Blood” de Slayer à sa façon.
Il est 21h, et alors que la salle est plongée dans la pénombre, les premières notes de “The Holy Land Of Kna’an” retentissent. Il est enfin l’heure d’accueillir ORPHANED LAND, un an après sa dernière venue dans la capitale, et surtout quelques mois après le Hellfest 2016. Acclamés par la salle, la bande de Kobi Farhi arrive, le sourire jusqu’aux oreilles. La bonne humeur est présente tout le long du set. Une atmosphère de paix et de solidarité émane de la part des spectateurs comme de la part du groupe. L’audience adresse quelques mots aux membres dans plusieurs langues différentes, et le chanteur s’amuse à demander à la foule d’où elle vient. Toutes les religions, toutes les cultures, toutes les coutumes y sont représentés : “it’s the power of music, the power of France”, déclare Kobi. Quelques jours après un triste et sombre anniversaire, ces mots sont les bienvenus dans une salle parisienne.
La forte communication entre le quintette et le public est indéniable. Le frontman, aux pieds nus, s’amuse à nous demander d’effectuer la danse du ventre : “Moi je le fais à moitié, j’ai le ventre mais pas la danse”. Alors que l’audience s’esclaffe, le batteur Matan Shmuely danse à l’arrière de la scène. Orphaned Land s’efforce de nous faire passer un bon moment, tant par sa musique, que par son discours ou ses blagues. Et c’est réussi. L’auditoire ne veut pas voir la formation quitter la salle, et lorsque Kobi Farhi annonce la dernière chanson, celui ci le hue. Kobi, pris au dépourvu, regarde le fond de la salle et consulte son manager : “A-t-on le temps de jouer dix minutes de plus ?”. Rien n’arrête les Israéliens et ils nous gratifient de trois chansons supplémentaires : “Halo Dies (The Wrath Of God)”, “Norra El Norra (Entering The Ark)” et “Ornaments Of Gold”.
Ce soir, le Divan Du Monde s’est transformé en une sorte d’Eurovision metal, à échelle internationale. Bien que les quatre groupes soient tous très différents les uns des autres, ils ont réussi, chacun à leur façon, à nous faire passer un bon moment. Kudos !
Setlist :
All Is One
The Simple Man
Let The Truce Be Known
Barakah
The Kiss Of Babylon (The Sins)
Brother
Birth Of The Three (The Unification)
Olat Ha’tamid
Ocean Land (The Revelation)
Sapari
A Neverending Way
El Meod Na’Ala
In Thy Never Ending Way (Epilogue)
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In Thy Never Ending Way (Epilogue)
The Beloved’s Cry
Halo Dies (The Wrath Of God)
Norra El Norra (Entering The Ark)
Ornaments Of Gold