Temples – Exotico

Après le très réussi Hot Motion sorti en 2019, le quatrième album de Temples était attendu. Et comme pour se faire pardonner de nous avoir fait attendre aussi longtemps, les Anglais nous offrent pas moins de seize titres !

Bienvenue à Temples Island

Exit les productions maisons ! Exotico est produit par Sean Ono Lennon et mixé par Dave Fridmann (The Flaming Lips). Temples et Sean se sont rencontrés lors du Desert Daze Festival et ont sorti le génialissime neo-disco “Paraphernalia” peu de temps après. C’est donc tout naturellement qu’ils ont souhaité poursuivre cette collaboration en enregistrant la majorité du disque à New York dans le studio de Lennon. Cela s’entend notamment sur l’omniprésence des synthés, le psychédélisme poussé à son paroxysme mais aussi sur les sonorités orientales de certains morceaux (“Cicada”, “Meet Your Maker”).

Exotico a été conçu comme une sorte d’île tropicale utopique, où chacun peut y trouver son compte et laisser son esprit vagabonder. Le groupe peut ainsi aborder de nombreux sujets tels que notre lien au vivant (“Gamma Rays”), le temps qui passe (“Slow Days”, “Time Is A Light”) ou encore le monde qui nous entoure et ses changements (“Liquid Air”). Sans oublier “Giallo” qui rend hommage aux bandes son des films d’horreur italiens et des années 80. Des thématiques vastes, à l’image de cet album dense qui invite à la rêverie et à la réflexion.

La recette Temples fait toujours effet : la ligne de basse de Thomas Edison Warmsley est groovy et bien mise en avant (“Liquid Air”, “Time Is A Light”, “Inner Space”) et la voix de James Edward Bagshaw semble toujours venir de loin, comme un écho. Elle est souvent couplée à des chœurs qui rappellent la période psychédélique des Beatles, rendant l’ambiance de l’ensemble encore plus aérienne.

Un album très (trop ?) dense

Quelques titres sortent du lot par leur côté accrocheur et original, comme le premier single “Gamma Rays”, le très 80’s “Meet Your Maker” ou encore “Cicada”, censé rappeler le bruit des cigales. Mais seize titres c’est long, et ce malgré les trois interludes. Même au bout de plusieurs écoutes, on peine à saisir Exotico dans sa globalité. Il est pourtant ambitieux, cohérent et très agréable à écouter, mais peut-être un peu trop dense. Exotico aurait été plus efficace, plus direct, avec quelques chansons en moins, d’autant plus que certaines se ressemblent et donnent une impression de répétition. Le groupe cherchait probablement cet effet de longueur, d’album qui prend son temps et qui demande à être écouté au calme, sans rien faire d’autre à côté. Quelque chose que peu d’entre nous arrivons encore à faire. Mais même en ayant cela en tête, il manque un ou deux morceaux vraiment porteurs.

Décidément, l’île tropicale imaginée par les Britanniques est une véritable invitation à la paresse et donne envie d’être en vacances. Malgré un bémol sur la longueur du disque, Temples continue de porter le rock psychédélique avec brio, là où Tame Impala s’est perdu en cours de route. Les ajouts de synthés très dream pop font d’Exotico la B.O. idéale des beaux jours !