Vous rappelez-vous de The Temperance Movement ? Cette formation écossaise fondée à Londres en 2011, à la musique aux saveurs hard blues et dont l’album éponyme se hissait dès 2013, en seulement trois mois, en tête (12ème) des charts britanniques. RockUrlife oui, comme ceux qui se souviennent l’avoir vu partager l’imposante affiche du Download Festival 2016, avec rien moins que Rammstein ou Megadeth. Nominé cette année aux OÜI FM Awards de la meilleure session acoustique et fort d’un second album – “White Bear” – composé et enregistré malgré la frénésie des tournées, le groupe est venu poser ses valises à La Rodia de Besançon le temps d’un live. RockUrLife vous raconte.
1er février 2017. Etage de la Rodia, SMAC bisontine à l’architecture contemporaine sur pilotis. Qu’on soit à siroter un verre derrière la baie vitrée, où sur la terrasse de l’édifice qui surplombe le Doubs (ndlr : fleuve local), c’est un face à face grandiose avec la citadelle éclairée, place forte édifiée par Vauban, qui vous met en condition avant le concert. Une ébauche de printemps qui accueille le public, un public de connaisseurs, venu se réchauffer au son du revival rock. Première partie honorée par ONE WAY TICKET. La formation bisontine, se réclamant des Mods à la power pop pimpante, revient après une série de concerts à travers la France avec un nouveau line up et fort de l’enregistrement de “And Life Just Simply Moves Along”. Un premier album, dont ce concert amorce la promotion. Et ça semble bien parti puisqu’au long d’un set honorable, ponctué de nouveaux morceaux tels que “In The Upper World”, on reconnait des influences à la The Jam, Small Faces ou bien The Kinks. La salle, comble, est d’ailleurs assez réceptive à cette mise en bouche aux allures british.
Entracte. L’excitation de l’audience est perceptible. Puis le concert reprend. La salle se remplit en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Juste à temps pour l’arrivée fracassante de THE TEMPERANCE MOVEMENT au complet : Matt White (guitare), Paul Sayer (guitare), Nick Fyffe (basse), du batteur et le frontman Phil Campbell, qui est – comme à son habitude – particulièrement agité. À la lueur de lights colorées, le quintette entame son set avec “Do The Revelation”, un titre très rock, issu du dernier album en date, “White Bear”. Les paroles pleines d’allégresses communiquent d’emblée un peu de cette chaleur humaine qui semble caractériser le groupe de Glasgow.
Les plans de batterie – réglée très fort par la sono – résonnent ensuite sur “Three Bulleits”. Le morceau, aux couleurs hard blues, permet à la voix rauque de Phil Campbell de s’illustrer dans tout ce qu’elle a de plus grunge. S’en vient “Keep A Little Love”, un morceau groove que le combo garde pour le live, qui finit d’emballer un auditoire qui applaudit en cadence sans même y être incité. Phil Campbell remercie. Intermède de courte durée qui permet au technicien d’apporter une guitare acoustique. Dans une semi-pénombre, profitant d’un spot lumineux qui lui est dédié, le chanteur entonne de sa voix chaude et rocailleuse “White Bear”, tout en grattant avec force la six corde pour en extraire un gimmick lent et retentissant, accompagné en chœur par une batterie brutale, et des riffs de guitares électriques plein de disto. La tension monte. C’est sans compter sur les sonorités hard rock du titre suivant “Only Friend” où l’influence de Led Zeppelin se fait sentir.
Après avoir mis le feu aux poudres, TTM surprend avec “I Hope I’m Not Losing My Mind”, une ballade avec chœurs, lap-steel et un Phil Campbell plus calme au piano. C’était pour mieux revenir en force avec des titres comme “Sludge” ou “Ain’t No Telling” aux solos de Telecaster complétement fous. Phil, en sueur, danse de manière franchement habitée. S’en suivent deux ballades, “Pride” et “Time Won’t Leave” au son clair de l’Epiphone, exécutés en symbiose avec une assemblée tenue en haleine. La voix de Phil Campbell s’enraille et monte dans les aigües à la façon Robert Plant sur “Modern Massacre”. Le set se termine par “Take It Back” aux variations d’intensité fulgurantes rappelant Rival Sons. Faisant face à une salle déchaînée, la formation offre un rappel : la ballade “A Pleasant Peace I Feel” et le tubesque et énervé “Oh Lorraine” ce qui ravit La Rodia, comblée.
Ne manquant pas d’énergie, plutôt bons techniquement et avec une osmose impeccable, The Temperance Movement est un groupe à qui il ne manque pas grand-chose pour s’imposer comme une référence sur la scène revival rock actuelle.
Setlist :
Do The Revelation
Three Bulliets
Keep A Little Love
White Bear
Only Friend
I Hope I’m Not Losing My Mind
The Sun & The Moon Roll Around Too Soon
Sludge
Ain’t No Telling
Pride
Time Won’t Leave
Modern Massacre
Magnify
Get Yourself Free
Take It Back
—-
A Pleasant Peace I Feel
Oh Lorraine
Battle Lines