Le plus français des artistes suédois se produisait mercredi au Café De La Danse pour présenter “Sympathetic Magic”, son quatrième album sorti en avril dernier.
Rebelote pour MICHELLE BLADES, qui avait déjà ouvert pour le Suédois à Toulouse il y a quelques semaines. Epaulée par un guitariste, la jeune femme propose une sélection de ses compositions courtes et aventureuses entre folk et rock, voire punk, issues d’un album à venir. Le mélange est de toute évidence un mot d’ordre chez la chanteuse aux gènes mexicains et panaméens, qui n’hésite pas à écrire ses textes en français et en anglais, en passant par l’espagnol. Seul bémol à cette performance originale et difficilement qualifiable – à l’image de l’artiste -, le manque d’accompagnement instrumental d’ordinaire présent en studio se fait souvent ressentir, notamment lorsque les morceaux semblent décoller. Consciente de cela en nous invitant à imaginer “des trucs qui nous font danser”, chose difficile, Michelle Blades n’en reste pas moins une jolie découverte.
Entre les deux artistes de l’affiche, pas de changement dans la mise en scène. Celle-ci reste sobre, un rideau noir cache le mur de pierre, renforçant la sensation d’intimité entre les artistes et le public qui occupe tout l’espace qui lui est dédié. C’est dans ce cadre que PETER VON POEHL entre sur scène, accompagné ce soir par Antoine Boistelle, Fred Jimenez et Fred Parcabe, trois excellents musiciens officiant respectivement aux postes de batteur, bassiste et guitariste. Les arrangements orchestraux et électroniques bien souvent présents dans les compositions du Suédois seront donc à oublier, mais il faudrait vraiment être de mauvaise foi pour le lui reprocher, tant la musique prend dans le direct un dynamisme nouveau.
“Sympathetic Magic” est naturellement à l’honneur, interprété dans son intégralité, mais dans le désordre et entrecoupé de “vieilles chansons”, ainsi que le chanteur à la voix délicate et si limpide le dira lui-même. Il en va donc de la fameuse “Story Of The Impossible” qui ne manque pas d’être reprise en choeur par la salle, ou encore la puissante “A Broken Skeleton Key”. Prenant son temps pour s’accorder, passer de sa guitare électrique à sa guitare ténor et tout simplement pour se déplacer, Peter Von Poehl se montre bavard et surtout préoccupé par de très sérieuses découvertes scientifiques, telles que le réchauffement climatique qui, paraît-il, favoriserait les rencontres entre pingouin et phoque au nord de la planète. A côté de telles affirmations, il n’en oublie pas pour autant de raconter d’autres histoires plus personnelles, comme les origines lointaines de “King’s Ransom”.
Au bout d’une bonne heure de jeu, l’inévitable rappel arrive. Celui-ci s’ouvre par une courte reprise des Beach Boys à une guitare et aux voix mêlées de Peter et de sa compagne Marie Modiano. D’abord seul pour interpréter en acoustique “28 Paradise”, il est finalement rejoint par son trio pour une “Twelve Twenty One” gonflée d’optimisme et de bonne humeur.
Ce concert a été l’occasion de constater que le dernier album tient sur scène la qualité et les promesses de sa version enregistrée. Mais plus que tout, Peter Von Poehl et son groupe ont été les auteurs d’une belle performance, que la sincérité et la maîtrise ont contribué à rendre plus remarquable encore.
Setlist :
Grubbed Up Part. 2
Grubbed Up Part. 1
Inertia
King’s Ransom
Sympathetic Magic
A Stack Of Firewood
Story Of The Impossible
Big Issues Printed Small
A Broken Skeleton Key
Going To Where The Tea-Trees Are
The Early Hours
Tired Retainers
The Go Between
Elysium
—-
God Only Knows
28 Paradise
Twelve Twenty One