Il fait bon vivre pour la scène alternative à Lyon ! Pour la troisième année consécutive, la ville et la salle du Transbordeur ont été lieu d’accueil d’un évènement quasi incontournable : le Longlive Rockfest. Et pour cette troisième édition, Alternative Live a frappé fort en proposant deux soirs distincts où s’est produit sur scène le florilège du pop punk et du metalcore actuel. En deux soirs, les deux scènes du Transbordeur ont donc vibré sur le son de Pierce The Veil, Sleeping With Sirens, Every Time I Die ou bien encore Architects, pour ne citer que les têtes d’affiche.
WHIST (Club Stage) – Après un léger retard de la part de l’organisation, le Longlive Rockfest est finalement inauguré par un groupe local, Whist. On découvre alors un quintette rock qui arrive confortablement à mettre l’ambiance sur la petite Club Stage. Une intro sans la chanteuse Juliette Biollet permet de mettre en avant les autres membres du groupe, qui à coup sûr prennent leur pied devant un public plutôt réceptif. Une occasion en or de se faire connaitre pour Whist, qui communique son énergie débordante sans aucune difficulté.
ROAM (Club Stage) – Mais si la courte pause permet aux spectateurs de découvrir l’espace extérieur et la chill zone, l’auditoire est bel est bien au rendez-vous pour ROAM, deuxième formation de la soirée. Et les Anglais arrivent en fanfare sur “Warning Sign” pour faire bouger une audience motivée. La setlist est bien menée et “Deadweight” laisse naitre les premiers pogos et circles pit du festival. On est loin du groupe timide qui faisait la première partie de Man Overboard lors de son premier concert en France. Les Anglais ont grandi et offre un set énergique, où le chanteur s’essaye même à un backflip applaudi. Finalement, Ben, guitariste d’As it Is, les rejoint pour interpréter “Cabin Fever”.
ISSUES (Main Stage) – Alors que ROAM termine, Issues est le premier groupe de cette édition à prendre place sur la Main Stage. Et si le dernier album a séduit, les Américains ont visiblement du mal à recréer la surprise en live. Le son est quelque peu brouillon et le screamer parait en difficulté tout au long de ces trente-cinq minutes de concert. Si toutefois le frontman Tyler Carter parait motivé et veut faire bouger Lyon, les tentatives de circle pit se solvent par des échecs et la foule a du mal a rentrer pleinement dans le set. Finalement, ni Issues, ni la majorité du Transbordeur n’ont l’air satisfaits.
CROWN THE EMPIRE (Club Stage) – Retour sur la Club Stage pour Crown The Empire qui offre une performance au-delà de toutes attentes. Si les fans sont nombreux à être venus applaudir le groupe originaire de Dallas, les plus sceptiques seront eux aussi séduits. La setlist bien menée fait bouger le Transbordeur de façon magistrale et ce, sans aucune interruption. Même “Machines”, morceau pourtant plutôt calme, rencontre un fort succès. Si Crown The Empire a indéniablement fait monter la pression, c’est désormais au tour de Kellin Quinn et ses compères de reprendre le flambeau.
SLEEPING WITH SIRENS (Main Stage) – Alors que la soirée bat son plein, Sleeping With Sirens entre en scène, devant une foule impatiente de voir les Américains jouer. Et on peut dire que SWS aura été à la hauteur de sa réputation. Privilégiant des anciens morceaux comme “If I’m James Dean, Then You’re Audrey Hepburn” et même “The Strays”, joué en acoustique, le quintette a bel et bien conquis le Transbordeur, après un set raté quelques jours plus tôt au Bataclan. Kellin Quinn s’applique au chant pendant que Justin Hills à la basse fait son possible pour amuser les premiers rangs. Le groupe semble proche de son public, et ne perd pas une seconde des quarante-cinq minutes qui lui sont accordés. Le show se termine en apothéose avec “If You Can’t Hang”, premier tube de Sleeping With Sirens, dont les paroles sont reprises par les connaisseurs et résonnent dans le Transbordeur.
STATE CHAMPS (Club Stage) – Mais le set de Sleeping With Sirens n’est pas encore terminé que State Champs commence le sien sur la Club Stage, avec “Remedy”. Et si la foule est loin d’être aussi dense qu’attendue, les New Yorkais mettent tout de même le feu au Longlive. Jouant ses morceaux les plus appréciés et ne perdant pas de temps en fioritures inutiles, le quintette est efficace et parait avoir un meilleur effet sur l’assemblée qu’à son concert en headline en février dernier. Les slams et pogos se multiplient malgré la foule très clairsemée. Que ce soit sur le dernier morceau, “Slow Burn” ou “Elevated”, chaque ligne de chant est reprise par un public bien motivé. Et quand “Secrets” vient clore la performance, l’invasion de la scène par les fans, qui s’est transformée en tradition chez State Champs, est un échec. En effet, un à un, les fans se font immédiatement déloger, ce qui n’écorche pourtant pas leur motivation. State Champs quitte alors la scène, devant une foule bien plus petite qu’à son habitude. Manque d’intérêt pour la formation qui joue avant Pierce The Veil ? Possible. Et on plaint les absents, restés dans l’autre salle, qui ratent alors ce qui est sûrement le set le plus énergique de la soirée.
PIERCE THE VEIL (Main Stage) – Il est 22h15 pétante quand la Main Stage est plongée dans le noir pour accueillir le dernier groupe de la soirée. Et Pierce The Veil a décidé de clore ce premier jour de manière magistrale. Alors qu’ils étaient attendus au tournant, après une performance désastreuse au Download Festival France deux jours plus tôt, les PTV démontrent qu’ils sont capables de faire vibrer des salles du calibre du Transbordeur. Néanmoins, ils ont su ce soir faire oublier les ratés du passage au Download. Après avoir démarré sur “Texas Is Forever,” les Américains se consacrent à des plus anciennes, notamment de leur album “Collide With The Sky” (2012). Le groupe a clairement l’air de prendre son pied au Transbordeur, multipliant les sauts et autres saluts aux fans. Jaime, le bassiste, est à la hauteur de sa réputation, avec son scream impeccable et son hyperactivité qui envahit la scène. Pierce The Veil va même prendre le temps de reprendre les Pixies avant d’enchaîner sur “Floral & Fading”. Alors que le set touche à sa fin, l’un des moments les plus attendus de la soirée finit par se produire. Kellin Quinn entre en scène pour venir chanter “King For A Day”, moment de grâce pour les connaisseurs de ce featuring, déjà vieux de cinq ans. Et lorsque PTV quitte la scène sur un morceau électro qui contraste fortement avec sa prestation, l’audience semble conquise.
Il est désormais temps pour le presque millier de spectateurs de quitter la salle et quelque-uns décident de profiter encore du DJ Set et du bar extérieur. C’est un premier soir réussi pour le Longlive Rockfest 2017. Et si les plus courageux iront encore à l’after organisé spécialement pour l’évènement, le plus éprouvant reste à venir, avec un deuxième soir bien plus axé metalcore.