RAMMSTEIN @ Stade De France (22/07/23)

Rammstein était de retour dans la capitale pour une date unique au Stade De France, dans le cadre de sa nouvelle tournée des stades. RockUrLife était présent !

Avant toute chose, il est essentiel de souligner que RockUrLife condamne toute violence, quelle qu’elle soit. Couvrir un concert de Rammstein ne signifie pas soutenir les récents faits graves reprochés à certains membres du sextette allemand. Notre article se concentre uniquement sur la musique, comme cela a toujours été le cas chez RockUrLife.

Rammstein über allen

Ce soir, c’est un rendez-vous incontournable pour tous les fans, puisqu’il s’agit du premier Stade De France de Rammstein. Dès notre arrivée, l’autopromo du groupe est omniprésente. Nous sommes immergés dans son univers, avec le logo et les clips fièrement affichés sur les écrans géants, la musique résonnant dans les enceintes, créant une ambiance électrique avant même le début de la première partie.

Rammstein version piano

À 20 heures, le duo français ABELARD monte sur la scène B pour nous offrir des reprises version piano des titres de Rammstein, commençant par “Rammlied”. Les pianistes Héloïse Hervouët et Emilie Arudib-Kociolek enchaînent les titres de leur album Rammstein On Piano sorti en juin, pour le plus grand plaisir des fans. Elles transforment ainsi le stade en une véritable chorale en plein air, notamment sur “Mutter” et “Frühling In Paris”, deux morceaux absents de la setlist du headliner.

Un bon moment cotonneux certes, bien que sans grande surprise, mais on ne peut s’empêcher de remarquer cette nouvelle touche d’auto-promotion de Rammstein et une certaine similitude avec le duo Jatekok, qui avait ouvert pour Rammstein à Paris La Défense Arena en 2019.

Ramm-stein !

21h13. Après quelques minutes de retard, le moment tant attendu arrive enfin. Suite à l’intro instrumentale “Music For The Royal Fireworks” de George Frideric Handel, le logo RAMMSTEIN disparaît pour faire place à une lumière émanant de la bouche du frontman Till Lindemann comme dans le clip de “Ich Tu Dir Weh”, projetée sur les trois écrans géants de la mégastructure scénique. Till apparaît alors en chair et en os comme s’il sortait de l’écran central devant le public déjà en folie pour lancer les hostilités avec “Rammlied”.

La scénographie est grandiose et fidèle à ce à quoi Rammstein nous avait habitués lors de sa précédente tournée, avec peu de changements notables. Le groupe semble se reposer sur ses acquis, offrant aux fans une performance dans la lignée de ce qu’ils connaissaient déjà. Même la participation d’Abélard sur “Engel” sur la scène B et le retour des membres de Rammstein sur la scène principale en bateau gonflable possède un air de déjà-vu.

Cependant, une nouveauté est à signaler : le son est plus clair et moins fort que lors des deux dernières dates parisiennes, ce qui est plutôt une bonne surprise pour ceux qui avaient été confrontés à un son trop fort lors des deux shows à Paris La Défense Arena.

Une performance grandiose

Malgré le manque de changement dans la setlist, les nouveaux fans découvrant Rammstein en live en prennent plein les yeux. Pour les habitués qui avaient déjà vu le groupe plusieurs fois, l’effet de surprise peut être moindre, mais Rammstein reste une valeur sûre en matière de show.

Bien que l’on regrette l’absence de la mise en scène explicite de “Pussy” en raison d’événements récents touchant certains membres du groupe, Rammstein aborde cela avec une certaine audace artistique. La setlist est parfaitement équilibrée, jonglant entre anciens morceaux de chacun des albums de la discographie à l’exception de Rosenrot (2005) et les nouveaux titres du dernier disque Zeit (2022). Les enchaînements sont fluides, montrant un groupe qui se donne à fond, conscient que tout peut s’arrêter à tout moment.

Les membres de Rammstein semblent touchés par l’accueil chaleureux des fans français, en particulier Till, qui exprime sa gratitude en français dans les traditionnels remerciements et même en traduisant certaines paroles dans la langue de Molière, comme dans “Ich Will” (“Paris, j’ai compris“) et “Adieu” (“Die Zeit avec moi war schön“). Même à la fin de “Ausländer,” les provocations ne manquent pas (“s*ce ma b*te“), mais tout cela participe à une parfaite communion entre le groupe et son public, avec une mention spéciale pour les fans déguisés en bonnes sœurs des premiers rangs qui ont contribué à rendre l’ambiance encore plus survoltée.

Feuer Frei

En plus du son plus que correct pour un stade, l’absence d’enfumage rend l’expérience encore plus immersive. En somme, tout l’inverse des deux concerts à Paris La Défense Arena, étant en plein air et non en intérieur. Les mises en scène enflammées sur “Mein Teil”, “Du Hast”, “Sonne” et “Rammstein” sont toujours des temps forts du set. Même s’il faut avouer pour un concert de Rammstein, les flammes sont moins nombreuses qu’auparavant, mais davantage intenses. En somme, assez pour littéralement chauffer l’assemblée et pas seulement la Feuerzone !

Au bout de 2h15 et de deux rappels, le set se termine de façon épique à base de flammes et de confettis sur un “Adieu” d’anthologie. Si c’est un véritable adieu, ce dernier est juste magistral !

Ce concert de Rammstein au Stade De France a été à la hauteur des attentes, avec une performance grandiloquente et un groupe qui sait comment enflammer son public. Une soirée mémorable pour les fans et un concert qui restera gravé dans les mémoires, surtout dans un contexte assez particulier.

Rammstein über allen!