Que se passe-t-il lorsque deux membres de Biffy Clyro rencontrent Dave Lombardo de Slayer pour former un nouveau groupe nommé Empire State Bastard ? Le résultat est Rivers Of Heresy, sans doute l’album le plus sauvage et percutant de l’année. Une expérience musicale crue et intransigeante !
Une rencontre explosive de talents
Le projet réunit Neil et Vennart, deux musiciens qui ont passé des années à flirter avec différents genres du rock, du pop rock au post hardcore. Le disque, attendu depuis près de deux décennies, dévoile les côtés moins connus de ses créateurs. Dès le départ, Simon Neil et Mike Vennart établissent une ambiance intense avec des vocaux cathartiques et des riffs dévastateurs. Des sons alimentés en partie par la société post-confinement. Empire State Bastard est décrit par NME comme les “Avengers du rock impitoyable“. Il faut dire qu’avec Dave Lombardo à la batterie et Naomi Macleod à la basse en plus du duo originel, l’alliance des talents a de quoi susciter des attentes.
Lombardo ne se contente pas de donner de la crédibilité à l’ensemble. Son jeu de batterie complexe enrichit chaque titre, permettant à l’album de flirter avec le metal dans sa forme la plus lourde. L’album est bref mais intense, avec plus de la moitié des morceaux ne dépassant pas les trois minutes. Chacun est une capsule d’émotion brute, aucune composition n’étant superflue ou négligée. Le titre d’ouverture, “Harvest,” est marqué par les cris perçants de Neil, rappelant ses premiers jours avec Biffy Clyro. Mais il y a aussi une profondeur nouvelle, surtout lorsque sa voix passe à des grognements de death metal dans le titre suivant, “Blusher.”
Inattendu mais cohérent
Véritable pépite, “Moi?” s’aventure dans les profondeurs lugubres du doom metal. Neil et Vennart n’hésitent pas à intégrer des éléments de punk, de thrash et même de stoner, faisant de Rivers Of Heresy une œuvre qui étire les limites de ce que l’on peut attendre d’un disque de metal extrême. Vennart, d’habitude plus nuancé, opte pour une approche résolument brutale. Son travail à la guitare explore avec audace le grindcore, le metal, et surtout le noise rock, offrant ainsi dix morceaux complexes. D’un autre côté, les vocaux de Neil alternent entre la violence et la douceur. Le disque sonne comme un travail collectif qui dépasse la somme de ses parties. Il se présente comme une déflagration sonore et une expérience émotionnellement chargée.
Les titres comme “Sons And Daughters” et “The Looming” se distinguent par leur durée plus longue, mêlant des riffs lourds à de la dissonance. Le premier sert de prélude à “Stutter”, l’un des morceaux les plus intenses de l’ensemble, tandis que le dernier, “The Looming,” sert de conclusion épique, concentrant tout l’arsenal du groupe dans une apothéose de six minutes. Avec ce projet, Simon Neil et Mike Vennart démontrent qu’ils sont loin d’être figés dans un seul genre musical et qu’ils ont encore beaucoup à offrir. Pour les fans de Biffy Clyro qui cherchent un retour aux racines plus sombres du groupe, ou pour ceux qui veulent simplement une dose de rock impitoyable, Rivers Of Heresy est une expérience à ne pas manquer.
Rivers Of Heresy est un véritable tour de force qui confirme le talent et la polyvalence de ses créateurs.
Informations
Label : Roadrunner Records
Date de sortie : 01/09/2023
Site web : empirestatebastard.com
Notre sélection
- Moi?
- The Looming
- Stutter
Note RUL
4/5