Greta Van Fleet – Starcatcher

Le quatuor américain Greta Van Fleet revient avec son troisième album Starcatcher. La réputation du groupe en tant que digne successeur du rock des années 70 à la manière de Led Zeppelin n’est plus à faire. En réalité, ce nouveau disque s’en démarque. Il propose une réelle relecture contemporaine du style. Lorsque The Battle At Garden’s Gate (2021) a confirmé leur savoir-faire, Starcatcher, lui, emmène l’auditeur encore plus loin dans l’univers musical atypique des frères Kiszka et de Danny Wagner.

Une nuit sous les étoiles du rock

L’identité déjantée et très référencée de la formation divise autant qu’elle est appréciée. Ce qui est sûr, c’est que l’énergie frénétique que l’on connaît depuis les précédents albums est tout de même conservée grâce à la production de l’ensemble qui remplit toutes les exigences du genre. Starcatcher se démarque de ses deux prédécesseurs (trois, avec le double EP From The Fire, 2017) The Battle At Garden’s Gate et Anthem Of The Peaceful Army (2018) en ayant une structure d’album inédite dans la carrière du quatuor. De la même manière, l’artwork qui a été choisi pour illustrer Starcatcher est très sobre, d’un blanc immaculé avec en son centre le titre et le nom du groupe. Connaissant la pochette du précédent disque à dominante noire, il est difficile de ne pas souligner ce choix artistique qui prend le contre-pied de ce que l’on a pu observer auparavant.

Les morceaux “Fate Of The Faithful” et “Waited All Your Life” font entrer en douceur l’auditeur dans cet univers revisité, parfois aérien et onirique. Cette ambiance participe à planter le décor d’un album puissant sur fond de nuit sous un ciel étoilé. Le disque est construit sur une alternance de rythmes planants et de réels pics de folie-rock authentiques. “Runway Blues” remplit à merveille le rôle de l’interlude explosif qui se termine par un fondu, amenant naturellement à la deuxième partie de l’ensemble.

L’album de la maturité

La formation semble avoir trouvé avec Starcatcher le son de la maturité, un parfait mélange entre Pink Floyd et Led Zeppelin (n’ayons pas peur des mots). Avec ces dix morceaux, Greta Van Fleet redonne de la fraîcheur à une recette qui a longtemps régné en maître sur la scène hard rock et heavy. Les trois frères Kiszka et Danny Wagner jouent de la nostalgie des fans du genre et réussissent le pari de toucher aux plus grands, s’installant encore un peu plus avec cet album dans les bonnes grâces de la sphère rock actuelle. Quoi qu’il en soit, que vous soyez adeptes ou hermétiques à Greta Van Fleet, le solo de “Farewell For Now” qui clôture Starcatcher mettra tout le monde d’accord.