Ed Sheeran – Autumn Variations

Revoilà déjà Ed Sheeran ! A peine quelques mois après nous avoir séduit avec Subtract, l’auteur de “Shape Of You” revient avec un album surprise. Dévoilé sans fanfares ni trompettes, ce Autumn Variations ne fera ainsi l’objet d’aucun clip ou single. Alors que son prédécesseur traitait de toutes les épreuves traversées lors d’une période particulièrement sombre de sa vie, chaque chanson est cette fois attribuée à l’un de ses proches. Pour un résultat aussi concluant que sa pochette ?

Bon Iver mauvais automne

Issu des sessions d’enregistrement de Subtract, “Magical” rappelle d’entrée la filiation avec son précédent disque. On imagine sans peine sa belle mélodie douce-amère y intégrer sa version deluxe. L’ennui, c’est qu’aucun titre ne peut prétendre à mieux … bien au contraire. De nombreux morceaux sont en effet extrêmement génériques, à l’image du mal nommé “Amazing” ou “The Day I Was Born”.

Single auto-proclamé de cet album, “Plastic Bag” sort un peu du lot, mais n’aurait sa place dans aucune setlist de l’artiste. Même les ballades, traditionnellement un exercice où brille Sheeran, s’avèrent ici dénuées de tout relief (“Page”, “Blue”, “Spring”). Pire, “Midnight” et ses “hey hey” faussement rassembleurs, nous renvoie aux pires heures de “Sing”.

Wake me up when this autum end

Alors que les chansons s’égrènent, on peine à comprendre la nécessité de cette sortie précipitée, d’autant que certaines idées sont intéressantes, mais trop peu abouties. “England” et “American Town” sont typiquement le genre de morceau qui auraient mérités d’être davantage mûris, pour apporter leurs expérimentions mélodiques à une future sortie.

Au milieu de “Punchline”, Ed semble se rappeler de son talent de mélodiste, sortant ses tripes pour nous faire quitter une torpeur… que “When Will I Be Alright” nous fera retrouver instantanément. Le fait que ses violons ne parviennent pas faire mouche est définitivement le signe d’un album “sans“. Ce marasme se termine dans un improbable mix dubstep/piano/violon/gospel qui nous laissera dubitatif. Seul “That’s On Me” parvient à nous convaincre réellement, en jouant sur la fibre nostalgique d’un phrasé à la “You Need Me, I Don’t Need You” du premier disque. Tout un symbole d’un album qui donnera raison aux adeptes du “c’était mieux avant“.

Après avoir conclu sa période “symboles mathématiques” par un Subtract aux allures de pièce maitresse, ce Autumn Variations fait davantage penser à un recueil de contenu bonus. Dommage ne pas l’avoir présenté comme tel, et de commencer cette nouvelle ère de sa carrière de la sorte. On ne conseillera ce disque qu’aux inconditionnels, sur un projet dont l’intérêt ne devrait pas dépasser l’automne.