Si votre serviteur est probablement l’un des plus grands fans de Glenn Hughes au monde, il est à noter que l’incarnation de The Dead Daisies, l’ayant vu devenir le frontman du groupe, manquait d’un soupçon de quelque chose. Que voulez-vous ? Quand cela ne veut pas, cela ne veut pas. Imaginez donc notre surprise (et plaisir) lorsque le supergroupe a annoncé le retour de John Corabi au micro, un album best of, et une tournée aux allures de best of également.
Lorsque l’avion se pose à LAX, rendez-vous est directement pris pour assister au concert de The Dead Daisies au Roxy Theater, sur le Sunset Strip, cette salle mythique ayant pour voisins des lieux tout aussi légendaires : le Rainbow Bar & Grill ou encore le Whisky A Go Go. Difficile donc de ne pas baigner dans une certaine ambiance qui va largement contribuer à se mettre dans les meilleures conditions possibles pour apprécier le moment.
Cohésion et style
Ainsi, lorsque John Corabi (chant), Brian Tichy (batterie), David Lowy (guitare), Michael Devin (basse) et Doug Aldrich (guitare) foulent la scène, c’est un public déjà acquis à la cause des Australo-Américains qui éructe de joie à l’entame du bien nommé “Resurrected”. C’est simple, c’est comme se sentir dans des chaussons bien moelleux. La bande déroule avec simplicité et style, nous propose un “Dead & Gone” aux allures de fin du monde. Corabi harangue la foule sans forcer et laisse son charisme finir le boulot. La synergie entre Aldrich et Lowy est plutôt sympa à constater, mais le talent du premier est tel qu’il est dur de le lâcher du regard. Doug Aldrich fait partie de cette caste d’élus qui arrivent à inspirer l’auditoire. Le voir se balader sur sa guitare se révèle presque hypnotisant, et lorsque c’est le solo de “Unspoken” qui déboule, on ne peut que s’incliner.
Batterie de cuisine
Brian Tichy, lui, de son côté, ne se contente pas de dérouler, mais également de “défoncer“. La frappe de batterie du gars est simplement bluffante. Lorsque débute “Bustle & Flow”, qui est à peu près placée à la moitié du set, on se demande comment le matériel tient, tant cela cogne ! Nous n’avions clairement pas prévu le solo de batterie complètement débridé qu’il sort derrière et qui va durer entre cinq et dix minutes. On ne vous parle pas ici d’un solo de batterie hyper complet et ultra technique. Ici, on cause feeling, puissance, et partage. Tichy ne va pas simplement malmener ses fûts, il va les faire parler, et croyez-nous, le public californien ne s’y trompe pas et lui réserve une acclamation franchement méritée.
Vivement l’Europe !
Le show se poursuit sans accroc, Corabi nous régale d’anecdotes toutes aussi drôles les unes que les autres. Nous retenons tout particulièrement sa rencontre avec le bassiste Michael Devin. Pas de spoil ici, au cas où il vous la raconte lui-même lors de l’une des dates françaises à venir, mais force est de constater que ces gens n’ont pas la même vie que nous. L’ultra-hit “Lock N’ Load” déboule et voit l’auditoire chanter en chœurs avec les Daisies. Corabi présente les membres du groupe et chaque nom est ponctué d’un petit jam sur un classique du rock (“Highway To Hell”, “Paranoid”, etc.) qu’on aurait bien aimé avoir en entier. Le show se termine sur l’enchaînement de “Long Way To Go”, puis de la reprise du “Slide It In” de Whitesnake, qui voit la foule et les Daisies effectuer une ultime communion.
The Dead Daisies est toujours cette incarnation hard rock diablement efficace mais surtout si typée et divine. Beaucoup s’essayent à ce style, beaucoup parviennent à lui donner corps, mais peu arrivent à l’incarner avec autant de caractère que le combo emmené par David Lowy. Si vous avez envie de VÉRITABLEMENT vivre un moment unique par sa compréhension du style, vous savez quoi faire.
The Dead Daisies seront en France le 5 novembre à La Machine Du Moulin Rouge (Paris) et le 7 novembre à La Rayonne (Villeurbanne).
Photos : David Pear