La formation de metalcore américaine Of Mice & Men investissait la salle de La Villette pour son premier passage à Paris depuis quatre ans. Des retrouvailles avec le public parisien, moites, chaudes et ferventes.
Of Defects & Caskets
Il est 19h30 lorsque DEFECTS s’avance sur la scène d’un Cabaret Sauvage décidément bien peu rempli. Une trentaine de personnes, tout au plus, les accueille chaleureusement. Le set est bien rythmé et les compositions sont efficaces, mais, malgré les injonctions du chanteur Tony Maue (qui se trouve être un ancien guitariste de The Raven Age), le public ne semble pas encore prêt à s’éclater en dehors des tout premiers rangs. Jusqu’au coup de théâtre du dernier morceau, “Recurring”, lors duquel un circle pit se forme enfin. Mais surtout, dans lequel on voit soudain surgir Tony Maue et l’un des deux guitaristes dans la fosse et se joindre aux festivités. Certainement l’un des moments les plus fun de toute la soirée. Dommage que très peu aient pu en profiter.
Une demi-heure plus tard, c’est au tour des Anglais de CASKETS de venir chauffer le public. Cette fois-ci, la salle est nettement plus remplie et nombreux sont les spectateurs aux premiers rangs à connaître les paroles des chansons. Des deux côtés de la scène, l’énergie est là. Un moshpit finit même par éclater au milieu du set, signe que la température commence à grimper… en gardant toutefois de la force en réserve pour le plat de résistance.
Des moshpits et des hommes
Le public parisien n’avait pas revu OF MICE & MEN depuis son passage en 2019. Entre temps, la formation américaine a eu le temps de publier deux albums, Echo (2021) et Tether (2023), sorti à peine quelques semaines avant le début de la tournée. Avant l’entrée sur scène, l’excitation est directement palpable. Le Cabaret Sauvage est nettement plus rempli qu’en début de soirée et le groupe, en particulier le chanteur Aaron Pauley, semble ravi d’être là et impressionné par l’amour qu’il reçoit des Français.
Les premières notes de “Bones Exposed” retentissent et il ne suffit que de quelques secondes pour que la salle s’anime d’une ferveur communicative. L’enchaînement avec “Would You Still Be There”, du même disque, confirme l’impression. Des moshpits bien conséquents ne tardent pas à éclater au cœur de la fosse.
Venu défendre sur scène son dernier album, il n’est pas étonnant de voir le quatuor jouer une majorité des titres de celui-ci, ainsi que du précédent, qu’ils n’ont pas eu l’occasion de faire tourner en Europe. Malgré la qualité des morceaux, l’audience est moins impliquée, peut-être à cause d’un manque d’impact dans le songwriting.
Qu’importe puisque les chansons plus vieilles et aussi plus fébriles viennent ponctuer le set. Des morceaux comme “Instincts”, “Earth & Sky” ou encore la fiévreuse “O.G. Loko”, déchaînent l’assemblée qui transforme la fosse du Cabaret en un moshpit gigantesque.
C’est finalement “Second & Sebring” qui conclut ce set décapant, histoire d’épuiser tout ce qui restait d’énergie dans le public. Qui d’ailleurs en aurait bien redemandé car le set, malgré sa qualité, nous laisse un peu sur notre faim en termes de longueur. On espère se rattraper avec un prochain passage de Of Mice & Men qui se fera moins attendre. Car les Américains prouvent qu’ils ont encore beaucoup à donner. Et le public à recevoir.
