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OSCAR AND THE WOLF @ Olympia (05/11/18)

Après un premier passage parisien au YOYO – Palais De Tokyo en novembre 2017, Oscar And The Wolf se pose de nouveau à l’Olympia, quelques jours avant la fin de son “Infinity Tour”.

La salle n’est pas encore tout à fait pleine, quand ROSE TIGER, de son vrai nom Wendy Killmann, ouvre la soirée. La difficulté d’assurer une première partie pousse à l’indulgence. Mais tout de même, à quoi servent des synthés, une guitare pour un set entièrement sur Mac. Certes les compos sont efficaces, bien produites lorgnant du côté des 80’s. Elles restent toutefois (très) loin des influences revendiquées (Depeche Mode, Tears For Fears). Mais il en fait des tonnes. Lance sa casquette, se loupe sur un playback guitare, se met à genou pour bidouiller son clavier sans en jouer… Nous indique où acheter son “disque laser” (la bande son du set ?). Bon, malgré tout, reconnaissons lui une sacrée énergie et une tonne de courage car il a tenu la scène. A suivre et encourager.

L’Olympia offre alors vingt minutes d’entracte. Temps nécessaire pour le changement de plateau. Mais là un léger doute s’installe. La scène immense paraît très vide. On découvre trois praticables en fond où s’installeront les musiciens (guitare/batterie/claviers). Le micro d’OSCAR AND THE WOLF lui étant très en avant de la scène. Il n’y a aucun éléments de décor, aucun écran, peu de lumières (ce qui n’empêchera pas le lightshow d’être impeccable par ailleurs).

 

 

C’est dans le noir complet que les musiciens entament l’intro, ultra efficace, un mélange assez subtil d’électro et d’influences orientales. La subtilité est clairement la marque de fabrique du sieur. Ses productions, bien que mainstream, restent très fines. Et la voilà justement l’étrange entité. Deux choses sautent aux yeux : la sobriété vestimentaire n’est pas de mise. Et clairement, son charisme, une sorte de magnétisme immédiat. Puis ses premières poussées de voix sur “You’re Mine” confirment son incontestable présence, un vrai talent, et ce malgré une retenue qui ne disparaîtra que par moment. Tout est délicat, contenu, jusque dans sa gestuel. Il danse beaucoup et très bien, sans jamais en rajouter, s’étaler.

 

 

Le set avance, le jeune Belge est visiblement touché par son public. A plusieurs reprises, la salle s’allume pour qu’il puisse voir tout son auditoire. Bien que certaines chansons usent de grosses ficelles musicales (“Touch Down”, “Chevrolet”, “Princes”) le tout reste très bien produit, et bon sang quelle présence, sensibilité (notamment sur “Joachim”). Et c’est bien ce qui va caractériser ce concert : un écart constant entre le caractère intimiste de l’artiste et un son très produit, gros. Une scénographie très restreinte et une scène immense (un mauvais choix de salle ?). Mais force est de constater que ça fonctionne. Le public ressent et rend bien le change. On atteint un sommet lors de “Strange Entity”. L’assemblée danse, les personnes assises se lèvent. Il y a clairement de la communion. Deux morceaux suivront faisant redescendre un peu le rythme, pour clôturer le set avec “Breathing”, le premier single de “Infinity”, et l’audience se lâche à nouveau. On passera sous silence le rappel de deux morceaux qui, malheureusement, nous laissent sur notre faim et qui plus est n’apportent rien. Le set fut très court (quatorze morceaux, une heure vingt de live). Bref à l’instar de la scénographie, c’est un peu léger, frustrant.

 

 

Ce live restera vraiment sous le signe du contraste. Une aisance scénique versus une pudeur contenue. Des chansons élégantes mais par moment surproduites. Une ambiance intimiste avec un son fort, sur une scène immense et trop vide. Mais le personnage, la prestation, ce que transmet Oscar And The Wolf respire la sincérité, une gratitude réelle envers son public. Alors on n’oubliera le trop court set, peut être le manque d’audace technique pour se donner rendez-vous pour la prochaine tournée et reprendre de la bonne énergie.

Setlist :

You’re Mine
Exotic
Chevrolet
Undress
So Real
Joaquim
Princes
Strange Entity
Pretty Infiniti
Touch Down
Breathing
—-
On Fire
Fever