Lundi 28 janvier, Grave Digger se produisait au Petit Bain, accompagné de Burning Witches. Huit ans après leur dernière venue en tête d’affiche dans la capitale, les Allemands sont venus défendre “The Living Dead”, sorti quelques mois auparavant.
Une trentaine de minutes après l’ouverture de la salle, après avoir fait un passage plus ou moins express au bar, nous voilà prêts à accueillir les Suissesses de BURNING WITCHES. Cette tournée européenne de Grave Digger est donc l’occasion parfaite pour les filles de fouler la scène parisienne pour la première fois. Si on ne connaissait pas encore Burning Witches, dans la salle, quelques murmures se font entendre : “c’est du metal kitsch”, nous prévient-on. Le décor à l’aspect modeste est planté, les lumières éteintes, les murmures se font de plus en plus discrets, il est donc l’heure de juger ce que donne cedit metal kitsch. Des filles, des Suissesses, un brun power, le côté kitsch est de suite associé, les clichés ont la vie dure. Le quintette s’installe à sa place respective et commence son set. C’est plein d’entrain que Seraina Telli, la chanteuse, déboule sur cette scène plutôt exiguë. Devant un public qui reste de marbre, il est vrai que les conditions ne sont pas parfaites pour démarrer un show.
Seulement, nos sorcières n’en démordent et commencent à envoyer un son lourd bien puissant au rythme soutenu. Que dire de la sono du Petit Bain ? On ne sait pas si son but était de nous rendre à moitié sourds à la sortie du concert mais si c’est le cas, le pari est donc réussi. Se met à chanter la chanteuse aux dreads blondes et bleues et dès les premières notes, l’influence Judas Priest se ressent instantanément. Nous sommes peu surpris lorsque nous découvrons le logo du groupe tatoué sur l’avant bras de la leadeuse. Mélangé un peu à l’attitude scénique d’Alissa White-Gluz (Arch Enemy) et au son de Huntress ou encore Battle Beast, malheureusement Burning Witches est du déjà-vu. On entend deux-trois fausses notes venant de Seraina Telli qui semble quelque peu mal à l’aise lors des discours. On a du mal à rentrer dans le show proposé par les Allemandes. Bien qu’elles nous demandent de chanter sur “Open Your Mind”, ou d’allumer nos briquets sur “Save Me” (chose que personne ne fera dans la salle), rien n’y fait. Deux-trois fans du groupe sont pourtant présents dans la salle, ce n’est malheureusement pas assez pour faire décoller l’ambiance. Ou alors peut-être un petit “Holy Diver”, présent sur le dernier album de Burning Witches, sorti cette même année. Les sorcières ont beau être en feu, on ne peut pas en dire autant de l’auditoire.
Alors que la pause et le besoin de s’hydrater à nouveau se fait sentir, deux sortes de paravents à l’imagerie de GRAVE DIGGER se distinguent sur le devant de la scène. Que se passe-t-il derrière ? Réponse dans une vingtaine de minutes. En avance sur l’heure indiquée, la musique s’éteint, le Petit Bain est plongé dans le noir et on en profite pour admirer la scène, résolument plus décorée que lors du concert précédent. A l’image du dernier album “The Living Dead” sorti quelques mois auparavant, nous voici enfin plongés dans l’univers si singulier de la formation. Ce n’est pas encore assez ? Grave Digger a prévu la totale, avec en guise de chauffeur de salle cette même faucheuse présente sur tous les albums et incontestablement la mascotte du groupe. A présent place à la musique ! A l’instar du dernier album, “Fear Of The Living Dead” fait office d’ouverture, et première remarque : le son est nettement meilleur. Après plus de trente ans de carrière, ayant au fil et à mesure troqué leur casquette de speed metal pour du power metal, les Allemands de Gladbeck sont plus en forme que jamais. Et on peut en dire autant de l’audience. Les paroles sont même chantées par les fans du premier rang, les poings sont en l’air, les têtes s’agitent dans tous les sens, l’ambiance est finalement au rendez-vous.
Difficile de condenser plus de trente ans de carrière en un set d’une heure et demi, alors la bande de Chris Boltendahl mise plutôt sur un cocktail éclectique de sa discographie plutôt qu’un condensé du dernier album. Trois chansons du dernier opus sont tout de même interprétées telles que “Blade Of the Immortal” ou encore “Zombie Dance”. Sans trop de surprise, la formation finit son set avec “Heavy Metal Breakdown”, issu du premier essai.
Il est l’heure pour les Allemands de retourner dans leur tombe et nous de retrouver nos nids douillets après cette charmante soirée.
Setlist :
Fear Of The Living Dead
Tattooed Rider
The Clans Will Rise Again
Lionheart
Blade Of The Immortal
Lawbreaker
The Bruce (The Lion King)
The Dark Of The Sun
Call For War
The Curse Of Jacques
War God
Season Of The Witch
Highland Farewell
Circle Of Witches
Excalibur
Rebellion (The Clans Are Marching)
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Healed By Metal
Zombie Dance
Heavy Metal Breakdown