Bonne nouvelle, le Still… At Their Very Best Tour de The 1975 repasse par Paris. Après un Olympia plein à craquer en juillet dernier, la bande à Matthew Healy fait cette fois escale au Zénith Paris – La Villette.
Been Stellar
Formé en 2017 par cinq étudiants new-yorkais, BEEN STELLAR est l’un des rares groupes qui parvient à faire rayonner la scène indie rock américaine de l’autre côté de l’Atlantique. Sans rien réinventer, c’est sous un halo bleuté qu’ils dérouillent leur set. Les amateurs du genre semblent emballés par ce à quoi ils assistent.
Un set rock simple, jeune et efficace. Le futur nous dira s’ils auront réussi à s’implanter de manière solide dans le paysage rock international.
THE 1975
Le Zénith, qui finit de se remplir, patiente face à la projection arrondie du nom du groupe sur un épais rideau bleu. T-shirts THE 1975 sur le dos, c’est un public multigénérationnel qui attend de pied ferme le quatuor anglais.
21h. Le rideau tombe, laissant apparaître un incroyable et imposant décor : la reproduction d’une maison d’une autre époque, avec son horloge, ses chaises, ses pots de fleurs. Un par un, chacun des huit membres du groupe live fait son entrée, allume le luminaire le plus proche de sa place et s’installe, sous les hurlements de l’assemblée.
Pendant que la bande entonne “The 1975”, l’un de ses titres phares, un générique nous présente les protagonistes sur les deux écrans géants. Un décor incroyable donc, un show remarquablement bien filmé, des jeux de lumière travaillés, on en prend plein les yeux. Mais aussi, et heureusement, plein les oreilles !
Cigarette dans la main et lunettes noires sur le nez, Matt Healy paraît un peu intimidé, mal à l’aise. Il déambule dans la “maison” d’un pas mal assuré. Mais qu’il soit derrière son micro, son clavier ou sa guitare, son timbre clair est toujours juste. Portant régulièrement une flasque ou une bouteille de rouge à sa bouche, il n’en reste pas moins professionnel. L’effervescence est là, l’auditoire connaît l’œuvre de la formation sur le bout des doigts, et se déhanche déjà sur l’imparable “Looking For Somebody (To Love)”.
La profondeur donnée par les nombreux instruments utilisés couplée à un mix plutôt bon pour une salle comme le Zénith résulte en un très plaisant moment de musique. Les intros des morceaux comme les outros sont taillées pour le live. L’audience ne s’y trompe pas, bien déterminé à laisser à La Villette toute son énergie. Si “Part Of The Band” rassemble six-mille un chanteurs, les classiques comme “If You’re Too Shy (Let Me Know)” soulèvent particulièrement la salle.
En adoration permanente, les fans encouragent sans relâche leurs idoles. Le plaisir est autant visuel qu’auditif. Matt Healy ouvre la fenêtre, ou s’allonge sur un canapé, dans son monde et peu loquace, et va même jusqu’à chanter depuis le toit de cette “maison” dans laquelle The 1975 nous reçoit ce soir.
Avant “Jesus Christ 2005 God Bless America”, Matt disparaît dans l’un des écrans de télévision installés sur scène, et le show prend une nouvelle dimension. Tous vêtus de noir et de blanc, les musiciens font un peu plus ronfler les guitares, la batterie s’accélère, et c’est un nouveau Matt qui s’avance face à nous. Comme s’il avait laissé sa timidité au vestiaire, le frontman est soudainement plus présent pour son public et s’amuse. S’autorisant un discours émouvant sur les dangers de la drogue avant “Give Yourself A Try”, sa voix gagne en puissance sur “Love It If We Made It”.
Au terme de deux heures de communion, fans et groupe se déchaînent en apothéose sur “People”. Finalement, comme si de rien n’était, les huit artistes regagnent l’obscurité, sous les chaleureux applaudissements du Zénith, qui remercie The 1975 pour le moment hors du temps qu’il vient d’offrir.
Avec ses morceaux rock à l’esthétique pop, The 1975 fait partie des formations qui osent expérimenter, et qui en ont toujours été récompensées par leurs adorateurs, toujours fidèles au poste.