Après un passage remarqué au festival Rock En Seine en 2023, le quatuor en provenance de Rotherham en Grande-Bretagne, The Reytons, était de retour à Paris pour remuer le Trabendo, en pleine promotion de sa nouvelle livraison, Ballad Of A Bystander. La soirée s’annonce mouvementée pour ce concert qui se joue à guichet fermé.
The Odds
Venus promouvoir leur premier EP Danse Animale (2024), les Parisiens THE ODDS captent toute l’attention de l’auditoire. D’entrée de jeu, César, guitariste, casse une corde de sa guitare, ajoutant une dose supplémentaire d’adrénaline sur scène. Le show se poursuit, et il est clair que The Odds veut offrir un spectacle mémorable. Avec ses trois chanteurs, incarnés par les deux guitaristes et le bassiste, le groupe propose une approche vocale originale, mêlant harmonies et contrechants pour créer une ligne de chant percutante. La formation ayant commencé à composer en anglais, c’est véritablement depuis le retour à sa langue maternelle que la formation prend une couleur plus authentique. The Odds offre au public une chanson inédite de son répertoire, de quoi nous faire découvrir encore un peu plus son univers déjanté. On ne peut s’empêcher de penser à l’âge d’or de Téléphone ou plus récemment de BB Brunes, tant The Odds se présente comme la relève de cette histoire rock quelque peu éteinte en France. L’audience adhère et la salle se remplit au fur et à mesure que les solos électriques fusent, fin prêts à accueillir The Reytons.
The Reytons
Il est vingt-et-une heure lorsque THE REYTONS grimpe sur la scène du Trabendo plein à craquer. Les applaudissements et les cris de l’assistance en disent long, la venue des Anglais était rudement attendue. Et nous ne sommes pas déçus, Jonny Yerrell et sa bande mettent les pieds dans le plat avec “Red Smoke”, un titre taillé pour le live qui fait partir l’assemblée en pogos qui éclatent de toutes parts. Sans crier garde, The Reytons enchaîne avec “Adrenaline” et “Let Me Breath” qui sont repris en chœur par les fans, de quoi confirmer que le dernier album Ballad Of A Bystander a largement été adopté. La prestation scénique se tient bien et l’osmose est totale entre les deux parties. C’est au tour de l’EP Alcopops & Charity Shops (2018), premier succès de la formation, d’être mis à l’honneur avec “Harrison Lesser” qui ne laisse aucun répit. Après cette introduction forte en émotions, Jonny Yerrell prend la parole pour saluer les fans. Le groupe exprime sa gratitude d’être ici pour son premier show en tête d’affiche en France. Tout est réuni pour que cela soit une soirée très spéciale, donc.
Short but intensive
Le set reprend avec “Market Street” qui laisse retomber à peine l’énergie, laissant apparaître les premiers signes de fatigue du public. Mais cette petite pause est très vite évacuée avec le combo “2006”, “Cash In Hand & Fake IDs” et “Knees Up” qui permet au guitariste Joe O’Brien de briller par quelques solos précieux. La setlist atteint son sommet avec “On The Back Burner”, introduit par Jonny Yerrell en s’excusant presque de nous jouer ce titre “le plus mainstream” du répertoire. Il faut croire que le public du Trabendo est tout sauf regardant sur ce choix qui était plutôt très attendu. Yerrell n’a pratiquement pas droit à la parole et laisse finalement faire l’auditoire qui endosse à merveille son rôle de chanteur.
The Reytons sort alors très brièvement de scène et annonce le rappel composé de “Kid Off The Estate”, morceau éponyme du premier album (2021), “Low Life” et “Uninvited” qui termine de mettre le feu aux poudres. Brutalement les lumières du Trabendo se rallument, il est l’heure de regarder sa montre : vingt-deux heures. Si tôt commencé, si tôt terminé. Court mais intense comme on dit. Un show de The Reytons c’est à prendre telle une dose d’adrénaline en pleine tête, d’une efficacité redoutable.