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FAT WHITE FAMILY @ La Cigale (27/05/24)

Un mois après s’être remis de la sortie du nouvel album Forgiveness Is Yours, il est temps de replonger dans le monde unique et torturé de Fat White Family le temps d’une soirée à La Cigale. Âmes sensibles, s’abstenir.

Vaz Rajan And The Melpomen

Début des festivités avec VAZ RAJAN AND THE MELPOMEN, groupe français qui se décrit comme faisant de la musique en découvrant comment fonctionnent les instruments. La couleur est annoncée. On découvre donc trois hippies tout droit sortis de Woodstock 69, s’installant à même le sol et débutant leur show que l’on pourrait qualifier de rite chamanique. D’abord surpris, le public semble ensuite envoûté, à croire que leur incantation fonctionne. Ce n’est pas plusieurs morceaux qui s’enchaînent, mais un seul avec une base de synthétiseur accompagnée de bruits de villes, de flûtes et d’un chant grave. Le son est très qualitatif pour une première partie, et cela fait plaisir. Avec ces sons décousus, voire presque faux, une poésie s’en émane malgré son côté répétitif et lunaire. En tout cas, cela nous met en jambes pour la suite : la musique ce soir n’a pas de limites. Sortis par un violent et crié “Wake up“, La Cigale est prête pour Fat White Family.

Un concert interactif

Et quel début ! Afin de nous mettre l’eau à la bouche, pas moins de quatre minutes des premiers accords au piano du “Imagine” de John Lennon sont jouées tandis que la lumière baisse peu à peu. Cela annonce clairement l’un des premiers morceaux de la setlist. “Imagine” est coupée nette pour “Angels” de Robbie Williams, et le groupe mené par Lias Saoudi entre en scène. Ni une ni deux, le show débute et l’ambiance est posée. Dès le second morceau “Without Consent”, le chanteur se précipite dans la foule qui n’osait pas encore trop se déchaîner; c’est maintenant chose faite. Le groupe a une présence magnétique et chaque morceau nous met en transe, que ce soit sur scène ou dans La Cigale complètement. Qui a dit que la scène s’arrêtait au niveau de l’estrade ? Ce n’est clairement pas la limite que fixe Fat White Family ce soir.


De la musique pure et dure

Tout au long du concert, le groupe se fait discret, laissant son interprétation des morceaux et ses looks prendre le dessus tandis que Lias (aussi sympathique que Noel Gallagher, son côté anglais peut-être) ne cesse de danser frénétiquement, de dire au public de se taire et de gesticuler tout en sortant des grognements rocambolesques. Si sur des titres comme “I Am Mark E. Smith”, les solos musicaux sont un peu plus à l’honneur, nous dévoilant un guitariste virtuose qui se trouve plutôt de dos ou assis près des amplis s’il ne doit pas faire les chœurs. Le bassiste, quant à lui, arbore une énergie débordante et colorée tandis que le batteur joue frénétiquement à la perfection pendant toute la durée du set. Quant au dernier membre, en slip, jouant synthé, flûte, double flûtes, saxophone, etc., il enchaîne les instruments, se voyant même parfois appuyer sur son clavier avec son nez dans une nonchalance époustouflante. Si ce n’est pas un bon concert de musiciens perfectionnistes, enchaînant leurs morceaux les plus fous comme “Bullet Of Dignity”, “Hits Hits Hits”, ou encore le très déjanté “Satisfied”. Il aura fallu au total vingt morceaux de pure folie pour venir à bout de ce show dont on ne voulait pas la fin. Pour preuve, l’auditoire offre une standing ovation de plusieurs longues minutes avant de se faire à l’idée que non, il n’y aura pas de rappel.

À la sortie de La Cigale, un seul mot à la bouche : phénoménal. On en aura pris plein les yeux et les oreilles. Fat White Family sait faire vivre la folie de ses morceaux en live dans une prestance scénique extravagante tout en ne négligeant pas la qualité de sa performance. Son style est unique et son concert l’est aussi.

Fat White Family Setlist La Cigale, Paris, France 2024

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Eurielle Boslowsky
Ayant toujours rêvé de devenir la première influenceuse sur Spotify, on m'a recommandé de revenir sur Terre et plutôt de partager ma passion via des mots. Alors me voici.