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THE DANDY WARHOLS + THE BLACK ANGELS @ Olympia (21/09/24)

Deux monuments du rock psychédélique ont donné rendez-vous aux fans français dans la capitale : The Dandy Warhols et The Black Angels. Une soirée 100 % made in USA qui promet d’immerger le public parisien dans un univers sonore et visuel des plus envoûtants.

Miranda Lee Richards

Avant d’attaquer le cœur de la soirée, MIRANDA LEE RICHARDS ouvre le bal. Seule sur scène, guitare à la main, elle capte immédiatement l’attention. Sa voix cristalline et puissante, rappelant par moments celle de Dolores O’Riordan de The Cranberries, s’élève et résonne dans toute la salle. Le public, déjà conquis, l’encourage chaleureusement. Dès son premier morceau, elle tisse un paysage sonore intimiste, renforcé par une scénographie minimaliste : lumières tamisées et absence d’artifices. Elle enchaîne avec un second morceau, cette fois-ci équipée d’un harmonica, plongeant l’Olympia dans une ambiance folk brute, rappelant la profondeur de l’Amérique traditionnelle. Elle alterne entre des attaques plus douces et plus sèches sur sa guitare, donnant à ses chansons des nuances inattendues. Une véritable démonstration de force à travers la simplicité rudement efficace de sa prestation. Miranda Lee Richards propose ainsi un voyage musical où la douceur côtoie la puissance.

The Black Angels

Il est 20h40 et la tension monte d’un cran avec l’entrée en scène de THE BLACK ANGELS. Cachés derrière des chevelures épaisses et une scénographie immersive, le quintette déploie un univers sonore et visuel totalement hypnotique. Des projections psychédéliques inondent la scène, créant une véritable fusion entre son et lumière. Les images, allant des étoiles aux cellules vues au microscope, font flotter les musiciens dans une dimension presque irréelle.

Les titres s’enchaînent sans transition, laissant les guitares rugir sans répit. Malgré un public quelque peu timide, l’énergie du groupe ne faiblit pas. Il est clair qu’une bonne partie de la salle est venue pour eux, les fans se manifestant bruyamment à chaque nouvelle introduction de morceau, notamment dès les premières notes de “Young Men Dead”, issu du premier album Passover (2006).

Cependant, quelques pépins techniques viennent légèrement entacher la prestation. Christian Bland (guitariste) est visiblement gêné par des problèmes d’amplification, nécessitant l’intervention fréquente d’un technicien, ce qui l’empêche de jouer correctement certaines parties. Mais malgré ces aléas, The Black Angels parvient à capter son auditoire, démontrant sa capacité à séduire un public et à prendre possession d’une scène. Avec une setlist de tout de même dix-sept titres, le dernier album Wilderness Of Mirrors (2022) occupe une place de choix avec cinq morceaux, dont “Empires Falling”, “Firefly” ou encore “The River”, très bien accueillis par l’audience. Afin de clôturer comme il se doit le spectacle, The Black Angels interprète “Molly Moves My Generation”, un morceau de neuf minutes qui monte crescendo jusqu’au bouquet final, où réverbération et distorsion sont au rendez-vous. Parfait pour laisser place aux tant attendus The Dandy Warhols.

The Black Angels Setlist L'Olympia Bruno Coquatrix, Paris, France 2024


The Dandy Warhols

Il est 22h20 et c’est enfin au tour des THE DANDY WARHOLS de prendre possession de la scène. Le groupe débarque sans crier gare, mais rapidement, une impression étrange s’installe.

Le set démarre avec “Good Morning”, titre issu de l’album The Dandy Warhols Come Down (1997). Courtney Taylor-Taylor est mal mixé et à peine audible par moments, et cela pendant tout le set.

Le quatuor est physiquement éloigné du public, au fond de la scène, presque détaché, chacun plongé dans son propre univers. La scène, très sombre, ne met pas en valeur le reste de la formation, rendant la performance aussi distante visuellement que musicalement.


Qui m’aime me suive !

Les morceaux s’étirent, certaines introductions se prolongent inutilement, notamment pour le titre “I Love You” qui tire en longueur. Les fans de la première heure savourent cette setlist variée, retraçant la discographie du groupe, mais pour d’autres, l’absence d’énergie scénique du quatuor américain se fait sentir. Heureusement, quelques morceaux emblématiques comme “Bohemian Like You” et “Get Off” viennent à la rescousse, mais même là, l’euphorie espérée reste contenue. Quelques tentatives de slams se manifestent, mais elles sont vite avortées, faute d’un enthousiasme collectif, un paradoxe qui laisse perplexe.

Malgré tout, The Dandy Warhols parvient à sauver la mise avec une setlist éclectique de douze morceaux (seulement), couvrant quasiment l’intégralité de sa carrière. Ils offrent même un aperçu de leur dernier disque, Rockmaker, avec deux titres qui s’intègrent parfaitement à ce concert aux airs d’hommage à leur carrière débutée en 1995 (déjà !). C’est sur une note mitigée que l’assistance quitte l’Olympia, la performance de The Dandy Warhols laissant ainsi un goût d’inachevé pour cette soirée qui s’annonçait comme un rendez-vous immanquable pour tous les fans de rock psychédélique.

The Dandy Warhols Setlist L'Olympia Bruno Coquatrix, Paris, France 2024

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Kaithleen Touplain
Historienne de l'art et passionnée de musique rock à mes heures perdues.