One night only! La seule date française de la tournée événement de Moby, c’est mardi soir, au Zénith de Paris. Retour sur un concert aussi exceptionnel qu’attendu.
Lady Blackbird
Marley Munroe, alias LADY BLACKBIRD, se présente sur la scène du Zénith entourée d’un long drap blanc. Avec sa voix soul légèrement éraillée, la chanteuse envoûte instantanément le Zénith, qui lui réserve un accueil attentif et chaleureux. Révélée en 2020 avec sa reprise du célèbre “Blackbird” de Nina Simone, l’Américaine n’a aucun mal à embarquer l’assistance dans son univers. Magnétique, l’artiste n’est accompagnée que par un musicien (guitare/piano), et c’est le public qui se charge volontiers de battre la mesure.
Pour les curieux conquis par sa prestation envoûtante et les adeptes du genre, Lady Blackbird sera de retour en France le 6 décembre pour un concert au Trabendo.
Moby
L’intégralité des bénéfices de la tournée de MOBY étant reversée à des associations de lutte pour les droits des animaux, des images et des messages en ce sens défilent sur les écrans géants pendant l’entracte.
À la suite d’une introduction musicale et lumineuse magistrale, les sept musiciens et chanteuses/choristes de l’artiste montent sobrement sur scène. La star de la soirée se présente à son tour, parcourant la scène de long en large pour saluer son public, qui l’acclame. Voilà plus de dix ans que l’Américain n’avait pas foulé les planches. Le voici ce soir devant nous en chair et en os, prêt à célébrer les vingt-cinq ans de son album culte Play (1999).
S’ensuit une interprétation de “In My Heart”, qui scotche d’entrée le Zénith. Moby s’amuse, gambade dans tous les sens, demande à l’auditoire de taper dans ses mains, tout en nous faisant apprécier ses talents de multi-instrumentiste ainsi que sa voix, sur des titres tels que “Bodyrock” ou “We Are All Made Of Stars”.
Plutôt de nature électronique, la musique de Moby se veut plus organique en live. De quoi apprécier un peu plus les talents de compositeur de l’artiste, bien entouré par ses acolytes de scène. On en vient même à regretter que l’Américain n’ait pas donné son concert dans une salle pourvue d’une meilleure acoustique. Les morceaux ont beau être parfaitement réarrangés et maîtrisés, Moby n’en reste pas moins humain. Il prend régulièrement des nouvelles de son audience, s’assurant qu’elle passe un bon moment. Et s’excuse de ne connaître que quelques mots de français.
Les morceaux cultes tels que “Almost Home” et “Porcelain” sont évidemment de la partie. Les fans ne se font pas prier pour les chantonner, avec l’entrain de la nostalgie. En revanche, le dernier album always centered at night (2024) est absent de la setlist. Et pour cause, Moby est un artiste prolifique qui aime toujours autant explorer la musique, avec toute la passion qui le caractérise. Mais ce soir, il nous offre un concert aux allures de best of, avec évidemment les albums Play et 18 (2002) aux avant-postes.
Une atmosphère toute particulière se dégage de La Villette. Gardons nos pogos pour plus tard, ce soir nous assistons avant tout à un spectacle qui s’écoute attentivement et qui parfois nous fait danser tantôt les mains en l’air tantôt en hochant la tête. Pendant deux heures, les styles et les énergies en alternance ne peuvent que nous faire admirer la palette musicale de Moby. De la douce “Find My Baby” à l’enivrante et très électro “Machete”, il n’y a qu’un pas. Le dynamisme de “Feeling So Real” (joué en hommage à la french touch) côtoie harmonieusement l’intensité et la douceur de “Walk With Me”, magnifiquement interprétée par Lady Blackbird.
Après que “Lift Me Up” et “Natural Blues” ont fait se lever la salle dans un moment de communion, il est temps pour l’artiste, qui s’offre deux rappels, de nous présenter son équipe de musiciens. Tout en photographiant des portraits d’eux avec le public parisien en arrière-plan, Moby nous transmet toute son affection et son respect pour son équipe.
Le concert se clôt définitivement avec “Thousand”, titre empreint de techno qui soulève le Zénith une bonne fois pour toutes. Bruyamment acclamé par son public, Moby finit par quitter la scène dans la pénombre, laissant sur les lèvres de ses fans un large sourire, et dans leurs têtes de jolis souvenirs.
