Seether – The Surface Seems So Far

The Surface Seems So Far marque un retour en force du groupe de rock sud-africain Seether. Après l’audace expérimentale de Si Vis Pacem, Para Bellum (2020), cet album offre une combinaison entre leur signature post grunge et des incursions plus profondes dans le metal alternatif.

Un made in Seether assumé

Seether a toujours été associé à un son post grunge mélodique, marqué par des riffs lourds et une ambiance sombre. Dans The Surface Seems So Far, ils s’aventurent plus loin dans cette esthétique tout en intégrant des éléments plus expérimentaux. Le titre d’ouverture, “Judas Mind”, commence par une progression atmosphérique avant d’exploser dans un riff agressif, créant une alternance saisissante entre ballade mélancolique et refrain percutant. Cette approche se retrouve dans d’autres morceaux comme “Beneath The Veil” et “Illusion”, où le groupe explore des structures complexes tout en gardant une base accessible.

Shaun Morgan a décidé de co-produire lui-même le projet. Cela a permis au groupe de conserver une plus grande liberté artistique, sans compromis. La production met en avant une instrumentation riche et nuancée, avec une attention particulière aux transitions. Chaque instrument est mis en valeur avec précision, ce qui permet aux compositions complexes de respirer. Les passages entre des morceaux explosifs et des moments plus doux, comme dans “Walls Come Down”, sont exécutés avec finesse. Néanmoins, “Same Mistakes” et “Semblance Of Me” détonnent par leur légèreté, rompant avec l’intensité du reste du disque. Cela crée un déséquilibre qui rend l’expérience d’écoute moins captivante.

Un album plus intime

La période de la pandémie a eu un impact notable sur l’album. Isolé et loin des tournées, le groupe a pu se concentrer pleinement sur la création. Ce moment de répit lui a permis de creuser plus profondément les thématiques qui lui sont chères. Les paroles abordent notamment la lutte intérieure, la rédemption et la perte. Cependant, certains titres, comme “Regret”, plongent dans une ambiance encore plus introspective, suggérant une quête de paix intérieure malgré les tourments.

L’un des points forts de cet ensemble est la performance vocale de Shaun Morgan, qui continue d’étonner avec sa polyvalence. Des cris puissants sur “Try To Heal” aux passages plus introspectifs dans “Regret”, il navigue entre agressivité et douceur avec maîtrise. Les guitares, jouées par Corey Lowery, se distinguent également par des riffs acérés et énergiques, en particulier dans “Lost All Control” et “Dead On The Vine”, deux morceaux qui évoquent le meilleur du metal alternatif des années 2000. Cependant, tout reste dans un certain conformisme. La formation adopte une approche très, voire trop, “classique“. Si les compositions sont solides, elles ont souvent un goût de répétition.

The Surface Seems So Far marque une continuité dans la carrière de Seether tout en revenant à des bases plus rugueuses et directes.